Les Nintendophiles ont bien de la chance : ils ont eu droit, au fil des ans, à des sagas dantesques, qu’il s’agisse de jeux de plates-formes (Mario), d’action (Metroid) ou d’aventure (Zelda) entre autres. Les possesseurs d’autres consoles devaient souvent se rabattre sur des seconds couteaux. Neutopia, c’est la réponse d’Hudson Soft à Zelda. Et quelle réponse, mes aïeux !
CHERCHE PAPA DÉSESPÉRÉMENT
Plusieurs années ont passé depuis que Jazeta, le héros du premier opus, a détruit Dirth l’empereur des ténèbres. La paix est revenue, mais les monstres parcourent encore la contrée de Neutopia, et Jazeta est parti en chercher la cause.
Parti oui, mais jamais revenu. Son fils se lance donc à sa recherche, après avoir vécu un cauchemar dans lequel il voyait son père mourir.
A LINK TO ZELDA
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le joueur d’A Link to the Past, l’épisode de Zelda paru sur Super NES, ne sera pas dépaysé : Neutopia II est lui aussi un jeu d’aventure vu de dessus, où vous devrez parcourir le monde à la recherche de différents objets cachés dans des donjons labyrinthiques, gardés par des boss.
La région de Neutopia est aussi diversifiée, climatiquement parlant, que celle d’Hyrule. Il n’y a ainsi rien de surprenant à ce qu’une région gelée côtoie une plaine verdoyante, elle-même attenante à un volcan bordé par un désert… En parcourant ces vastes étendues (d’écran en écran, comme dans le tout premier Zelda), vous vous frotterez à différents monstres : animaux, boules de gelée, soldats ennemis ou créatures indéfinissables seront votre lot.
Le gameplay de Neutopia est lui aussi assez proche de celui de son modèle. Aux touches I et II sont assignés des objets de votre inventaire, inventaire que vous appelez au moyen du bouton Run. L’épée est automatiquement attribuée à I et ne peut être changée par contre.
Les autres objets vont de la luciole, qui vous permet de voir dans le noir, aux bombes pour détruire les murs fissurés, en passant par les potions de soin ou les bâtons magiques (il n’y a pas de jauge de magie dans le jeu, l’utilisation d’un bâton vous coûte de l’énergie).
Dans les donjons, vous trouverez obligatoirement une boussole pour vous repérer et une clef pour déverrouiller la porte du boss, plus un objet important pour votre quête, et un autre parmi ceux pré-cités, ou une pièce d’équipement (armure, bouclier ou épée).
En extérieur, vous trouverez des villes où vous pourrez acheter des bombes et des potions, et sauvegarder. Vous trouverez également, en cherchant bien (et souvent en brûlant des arbres comme dans… Zelda ?), des moines qui augmenteront votre jauge de vie ou le nombre de bombes que vous pouvez transporter, par exemple.
CONCURRENCE DÉLOYALE
A la lecture de tout ceci, vous vous rendez parfaitement compte qu’Hudson n’a en aucune façon proposé de nouvelles choses. Neutopia II est un clone pur et dur, mais attention ! Un clone de très grande qualité.
Visuellement, le soft équivaut sans problème à son modèle, chose d’autant plus surprenante (pour qui ne connaît pas la console) que la PC Engine est censée être deux fois moins puissante que la Super NES sur le papier. Seule une maigre différence de couleurs joue en la défaveur du challenger.
Ce qui est plutôt mince, au regard de tout le reste. Les animations sont d’une fluidité exemplaire, hormis en de très très très rares occasions, lorsque les sprites inondent l’écran. La bande-son est moins enlevée que celle de Zelda, mais les thèmes de Neutopia II restent très agréables à l’oreille.
Idem concernant la jouabilité. Notre héros se manie au doigt et à l’œil, et si ses mouvements d’épée sont moins amples que ceux de Link, ils touchent avec plus de précision les ennemis.
Le jeu n’est pas foncièrement difficile, ni plus ni moins que son homologue, par contre il est plus court malgré ses dix donjons à explorer. La faute à un manque flagrant de quêtes secondaires et mini-jeux, un fait que l’on retrouve invariablement dans les clones de Zelda et qui fait que, quoi qu’il arrive, la série de Nintendo restera sur la première marche du podium.
Il n’empêche que ce Neutopia II grimpe sans trop se fouler sur la seconde. Si le premier épisode est aujourd’hui un peu daté, celui-là se traverse avec grand plaisir.