Momotarou Katsugeki est un épisode hors-série de la série des Momotarou Dentetsu, qui a fait les beaux jours de la PC Engine, entre autres, série elle-même basée sur une vieille légende d’un garçon retrouvé dans une pêche géante (sans doute la version orientale des choux et des fleurs…). Cet épisode est le seul jeu de plateaux de la saga.
KATANA NAFOUT’, HEIN ?
Pardon, ô public amateur de mes fantastiques jeux de mots, celui-ci est digne de l’almanach Vermot 1976.
Vous incarnez Momotarou (Peach Boy dans sa traduction littérale), qui s’en va affronter un démon. Difficile d’en savoir plus puisque le jeu est en japonais, mais le contexte est on ne peut plus clair : va falloir leur latter les gencives sévère, à ces empaffés de cornus ! Et pour ce faire, vous disposez de votre katana Moulinex, d’où le super calembour en guise d’intertitre.
TRANCHEZ, ÉMINCEZ, LACÉREZ…
Momotarou Katsugeki est un jeu de plates-formes, dans lequel vous devrez amener Momo (pas l’épicier du quartier hein, le héros du jeu) à traverser huit niveaux, représentés en début de partie sur une carte de la région (le chemin est linéaire). Chaque stage se termine invariablement par le combat contre un boss, le dernier vous demandant même de tous les affronter à la suite.
Au fil de vos pérégrinations, vous traverserez une vallée, un volcan, une forêt de bambous ou encore une montagne enneigée, en débitant en tranches les ennemis, pour la plupart des animaux acariâtres, qui se dressent sur votre chemin.
Momo est un samouraï ; il se bat donc à l’épée, et vous donnerez des coups en appuyant sur le bouton II, le I servant pour sa part à sauter. Rien de très spectaculaire concernant la jouabilité, tout juste peut-on noter un niveau aquatique où le bouton I vous servira à nager, et le combat contre deux des boss, où Momo est suspendu par les cheveux à un oiseau (que vous aurez délivré auparavant en affrontant un autre boss), et où il n’a donc pas besoin de sauter - ce qui serait emmerdant au moment de l’atterrissage puisqu’il n’y a pas de sol !
En explorant les nombreuses cavernes qui parsèment les niveaux, vous pourrez obtenir des indices (en japonais toujours) sur la suite de votre quête, mais aussi et surtout, vous entrerez dans des magasins qui vous vendent des objets bien utiles : armes plus puissantes, restauration de vos points de vies, attaques spéciales…
Bien entendu, il vous faudra de l’argent pour acheter ces trouvailles. Les piécettes s’obtiennent en divisant par deux vos adversaires à coups de tranchoir, et bien entendu les boss rapportent un gros pactole, là où les ennemis communs se contentent de vous filer de la mitraille. Vous trouverez également quelques objets bien utiles, dans des sortes de paniers à pique-nique disposés ça et là dans les niveaux.
EH MOMO, T’AS TA ROUE QUI T’SUIT !
Mon dieu que j’ai honte…
Momotarou Katsugeki est un jeu comme il en existe des milliers sur les consoles de quatrième génération. Il ne se distingue par rien de particulier, si ce n’est par son humour typiquement japonais et le ton attachant de l’aventure.
Les graphismes sont ainsi mignonnets et très colorés, les ennemis et personnages secondaires ont un design croquignolet et tout ce petit monde s’agite dans tous les sens, prenant souvent des mimiques tordantes pour qui apprécie ce genre d’humour. La bande-son est en outre joyeuse et enlevée, s’accordant à la lettre avec l’aspect graphique.
La jouabilité se veut simple et intuitive. Hélas, son aspect limité rend le jeu assez vite redondant. Heureusement, le level design très bien pensé nous réserve un très grand nombre de surprises, tout au long d’une aventure pas aussi simple que ses graphismes pourraient le laisser supposer. Les sept niveaux sont longs, bourrés à craquer de pièges vicelards et parfois même assez décourageants, jusqu’à ce que l’on ait trouvé le truc pour progresser un peu plus avant.
Au final, Momotarou Katsugeki est au jeu de plates-formes ce qu’un zèbre est aux équidés : il est plutôt mignon avec ses rayures blanches, mais ça reste un bête cheval à la fin.