Ma grand-mère me disait toujours : « tourne ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler ». Outre le fait que ce ne soit pas très pratique, cela ne me mettait pas en garde contre le fait d’écrire n’importe quoi. Par exemple, en m’engageant à tester les jeux vicelards sur PC Engine, je ne me rendais pas compte qu’il y’en aurait autant concernant le mah-jong. Et autant à la suite, qui plus est.
LE MAH-JONG, C’EST PAS UN JEU DE TARLOUZES
Le Mah-Jong est, comme vous le savez sans doute puisque je ne cesse de vous le rabâcher ces jours-ci, un jeu de réflexion traditionnel en Asie, et qui dit tradition dit en général règles simples. Bien entendu, il faut des exceptions, et les règles du mah-jong sont assez délicates. Heureusement ici, il s’agit d’une version simplifiée.
Un jeu de mah-jong se compose d’une tartine de dominos appelés tuiles et décorés de diverses manières. Il existe plusieurs familles que nous allons détailler :
Pour commencer il y a trois familles ordinaires. Chacune comprend neuf tuiles différentes en quatre exemplaires chacune. Il y a la famille des caractères, celle des bambous et celle des cercles. A titre de comparaison, nous pouvons rapprocher ces familles des couleurs des jeux de cartes occidentaux. Ce sont les tuiles « de base ».
Ensuite il y a les honneurs. Il y a deux sortes d’honneurs : les dragons qui comprennent trois tuiles différentes (les dragons vert, rouge et blanc) et les vents qui en comprennent quatre (vents du sud, de l’est, du nord et de l’ouest).
Enfin, il reste quelques tuiles spéciales : les honneurs suprêmes, qui ne sont pas utilisés ici, et les tuiles blanches dont je n’ai toujours pas compris l’utilité.
Chaque joueur commence avec un jeu (que l’autre ne voit pas) de quatorze tuiles, le but étant de réaliser des combinaisons. Pour ce faire, il piochera à chaque tour une tuile et se défaussera d’une.
Il n’existe que peu de combinaisons possibles : la paire (deux tuiles identiques), le chow (trois tuiles qui se suivent dans une même famille, uniquement valable pour les familles ordinaires), le pung (trois tuiles identiques dans une même famille) et le kong (quatre tuiles identiques).
Ainsi une main gagnante (appelée mah-jong) se compose soit de quatre chow/pung et une paire, soit de deux kong et deux chow/pung. Dans la pratique vous piochez une tuile avec le bouton I, puis vous choisissez la tuile à défausser et vous en débarrassez au moyen du bouton I, une fois encore. Une fois prêt à faire mah-jong, il vous suffit d’appuyer sur le bouton II et le jeu s’occupe du reste.
Eh oui, en effet, il vous a semblé avoir déjà lu ce texte quelque part. L’explication est toute simple : il est repris quasiment tel quel des tests précédents, les bases du jeu n’ayant pas changé dans la nuit.
La seule différence, dans Mahjong Gakuen, concerne les modes de jeu. Il en existe deux. Le premier est un désormais très classique jeu de strip-mahjong, où vous déshabillez votre partenaire à chaque partie remportée.
Le deuxième est un peu plus original puisqu’il s’agit d’un mode quête, ou histoire. Vous allez ainsi visiter le Japon à la recherche d’opposants qui, pour une fois, n’ont pas l’incessante manie de se foutre à poil, et heureusement puisqu’il y a un bon paquet de gars dans l’histoire. Non, les joutes sont ici très sportives, et les adversaires sont de plus en plus coriaces (et chers) à mesure que vous progresserez.
PRISE DE TÊTE
En tant que jeu moitié sérieux, moitié cochon, Mahjong Gakuen se positionne sur un créneau inconfortable, mais parvient à garder l’équilibre.
Les visuels ne sont pas foncièrement beaux, mais le jeu n’est pas non plus des plus récents. Cependant, les tuiles sont grosses et donc plus facilement lisibles que dans la plupart des autres jeux du genre.
Par contre, le reste est de facture hélas plus traditionnelle : les animations sont pratiquement aux abonnés absents, et la bande-son criarde vous insupportera rapidement.
La jouabilité ne dépaysera pas les amateurs, les autres seront une nouvelle fois dans l’expectative, devant un jeu pas si explicite que cela. D’autant que les parties sont très difficiles.
Dernier point, la version originale (sans le « Mild ») était à la limite du mauvais goût, avec des modèles digitalisés qui paraissaient bien jeunes. Cette version édulcorée corrige ce défaut, aussi évite-t-elle la note-sanction. Je vous conseille néanmoins de vous borner au mode histoire, le plus intéressant et prenant des deux.