Si vous pratiquez un peu la ludothèque PC Engine, vous avez incarné au moins un pilote de vaisseau spatial, un chevalier, un poseur de bombes, un homme préhistorique, un robot, un expert en arts martiaux ou un barbare, par exemple. Cette fois-ci, je vous propose de contrôler… un hippopotame ! Et quand c’est Taito qui s’y colle, on peut y aller les yeux fermés.
ON SE FAIT UN HIPPOPOTAMUS CE SOIR ?
Vous incarnez donc Hippopo, qui à vrai dire ressemble plus à un ornithorynque qu’à un hippopotame. Ce détail mis à part, vous devez parcourir une trouzaine de niveaux afin de délivrer votre fiancée kidnappée, et accessoirement de libérer vos autres congénères. Heureusement, vous êtes armé. Oh ça oui ! De bulles…
DANS MA BULLE
Liquid Kids est un jeu de plates-formes constitué de sept niveaux. Chacun est lui-même subdivisé en plusieurs zones, entre lesquelles vous passez via une porte à sens unique. A la fin d’un niveau, vous affronterez un boss.
Ainsi se succèdent une forêt, un lac, une usine, une pyramide, un arbre géant… Ces divers endroits sont envahis par les sbires de votre némésis, le seigneur du feu. Aussi, quelle que soit la forme animale (canards, méduses, lapins…) que prennent vos assaillants, ils sont sensibles à l’eau.
Concrètement, les adversaires sont soit déjà présents à l’écran, soit ils apparaissent par des portails dimensionnels donnant sur le royaume du seigneur du feu. Vous allez donc vous servir de bulles d’eau pour les geler. Vous n’aurez plus qu’à toucher les ennemis ainsi paralysés pour les envoyer au loin, et si au passage ils touchent un ennemi, ils le détruiront avant d’éclater en mille morceaux. Vous pouvez charger vos bulles pour les faire grossir, et, de base, vous ne pouvez en tirer que quatre à la fois. Notez enfin que lorsqu’une bulle éclate, elle rend le sol glissant un instant.
Le deuxième bouton vous permettra de sauter, ce qui vous sera bien utile pour franchir les nombreux ravins et autres plates-formes constituant les niveaux. Il vous faudra également faire usage de vos bulles d’eau sur certains éléments du décor afin de progresser dans l’aventure (en éteignant des flammes, en faisant pousser des plantes…).
A cela s’ajoutent quelques rares bonus obtenus en détruisant certains ennemis : sans compter les bonus de score, vous obtiendrez de quoi augmenter la puissance, la vitesse et le nombre de vos bombes aquatiques (il existe même un bonus qui vous file l’équivalent des trois d’un coup, mais pour un temps limité), des bottes pour éviter de glisser, de quoi augmenter votre vitesse de déplacement, des smart bombs, des bonus d’invincibilité temporaire ou encore des vies supplémentaires.
HIP HIP HIP… OPOTAME !
Quand bien même l’histoire du jeu nous conte un énième enlèvement d’une quelconque gonzesse (à croire qu’elles ne servent qu’à ça dans les jivés), le fait que le principal protagoniste de Liquid Kids est un hippopotame permet déjà au jeu de se démarquer de ses pairs.
En outre, Taito a une fois de plus soigné son bébé. Liquid Kids dispose de graphismes fins et riches en couleurs - toutefois, la version PC Engine est légèrement inférieure à celle sortie en arcade, il est vrai bien servie par un support F2 assez costaud - et d’animations simples mais d’une fluidité exemplaire, même lorsque l’écran se charge en sprites. Le tout accompagné d’une bande sonore de qualité, pas transcendante mais cohérente avec l’ambiance graphique.
La jouabilité n’a rien de révolutionnaire mais le héros répond bien aux injonctions, et on avance avec plaisir dans l’aventure. La difficulté, très progressive, est néanmoins assez basse, classant le soft dans la catégorie pour enfants. Enfin, la durée de vie est plutôt raisonnable, avec sept niveaux de deux zones chacun, chaque zone étant d’une longueur très correcte.
Pas transcendant, Liquid Kids dispose tout de même d’un décorum original et d’une réalisation irréprochable. Rien que pour ça il mérite d’être essayé.