Ah le ninja… Héros des temps anciens, romancé à l’outrance, Superman du jeu vidéo des années 80 et 90, à l’époque où l’on ne se préoccupait guère de cohérence scénaristique. Simple espion de guerre sans grande envergure dans le Japon médiéval, il se mue en surhomme capable de toutes les prouesses lorsqu’il se pare de pixels. Souvenez-vous des Shinobi, Ninja Warriors et autres Ninja Combat : des demi-dieux aux pouvoirs sans égaux. Kaze Kiri perpétue la tradition du shinobi invincible que rien ne peut arrêter lorsqu’il est lancé dans sa course folle.
KIRI : LE NINJA DES GASTRONOMES EN CULOTTE COURTE
Foin de ninjas cybernétiques ou de décors urbains ici, Kaze Kiri se veut traditionaliste, si l’on peut dire. Nous sommes donc au Japon, en des temps reculés, et Kaze Kiri est un ninja vrai de vrai, 100% pur shuriken. La princesse Shizu ayant été kidnappée par un quelconque malandrin, notre shinobi sans peur et sans reproche s’en va botter quelques culs pour retrouver sa belle.
MOTEUR, ET… ACTION !
Kaze Kiri : Ninja Action est un jeu d’action dans la droite lignée des jeux cités en ouverture, à ceci près qu’ici, l’aspect plate-forme est clairement délaissé au profit du bourrinage le plus pur (oui, parce que c’est pur, un beau direct du gauche qui fait péter la mâchoire de l’adversaire avec grâce). L’aventure se divise en une vingtaine de zones et comprend un nombre assez important d’ennemis de base, et surtout de boss.
Si les premiers ne se renouvellent pas des masses, les boss, pour ninjas qu’ils soient tous, ont chacun leur style : du gars en armure armé d’un énorme cimeterre au lanceur de bombes, en passant par le mec qui plane avec un cerf-volant accroché dans le dos, la nana armée d’une immense chaîne ou le vieux bonze au chapeau tellement large qu’il peut faire office de barque en cas d’inondation, on peut dire que le panel est large. Ce qui n’est pas le cas du nombre de décors, puisque sorti du toit de pagode et de l’intérieur constitué de murs en papier typiques des maisons traditionnelles nippones, il ne reste pas grand-chose.
Kaze Kiri : Ninja Action impose donc une certaine redondance qui le placerait presque dans la case des beat ‘em all. Et c’est d’ailleurs dans cette mouvance qu’il s’inscrit, puisqu’il s’agit avant tout de latter du streum jusqu’à ce que mort s’ensuive. Pour ce faire, Kaze Kiri est capable d’enchaîner un grand nombre d’actions qui vont de l’attaque au sabre à la glissade, en passant par le coup de pied sauté et le salto arrière pour éviter les coups.
En outre, notre surhomme peut également lancer des étoiles ninjas ou utiliser la magie pour se rendre temporairement invincible. Il ne faudra malgré tout pas abuser des bonnes choses, puisque les deux consomment une portion de votre jauge de vie. Vous pourrez heureusement refaire le plein de temps en temps.
KAZE KIRI, MAIS ON NE SAIT TOUJOURS PAS POURQUOI
S’il est bien une chose que l’on peut mettre au crédit de Naxat, c’est la qualité technique de leur jeu. Kaze Kiri : Ninja Action est véritablement irréprochable sur tous les plans. Les graphismes sont d’une grande finesse, les sprites du héros comme des ennemis sont imposants, les décors fourmillent de détails et les couleurs sont particulièrement bien choisies. En outre, tout ce beau monde s’anime avec une fluidité remarquable, le jeu ne lésinant pourtant pas sur les effets pyrotechniques et les scrollings parallaxes. Et pour parachever l’œuvre, la partie sonore, support CD oblige, accompagne l’action à merveille avec ses thèmes pêchus mâtinés de sonorités japonisantes.
Non vraiment, Kaze Kiri : Ninja Action rivalise sans trop de problèmes avec les cadors du genre. Hélas, sur le plan du jeu, il n’en va pas de même. Le héros répond relativement bien aux injonctions, mais la difficulté est intense et le rythme de jeu plutôt rébarbatif. Pour dire les choses telles qu’elles sont, le titre de Naxat est chiant. D’autant plus pénible qu’il est assez long pour un jeu de ce style.
Kaze Kiri : Ninja Action n’est donc pas le Shinobi-killer attendu par les fans de la PC Engine, et son prix exorbitant sur les sites d’enchères n’est pas vraiment mérité. Il est suffisamment sympathique pour que l’on s’y essaie au moins une fois, mais on n’y reviendra plus une fois la partie terminée.