Mine de rien, Kaisou Chojin Schbibin Man nous vient de la même boîte que Langrisser. C’est quand même pas de la merde ça, madame ! Et pour ceux qui le prendraient pour un simple essai, sachez qu’il s’agit du premier épisode d’une saga qui en comprend tout de même quatre : les deux premiers sur PC Engine (le deuxième s’appelle Shockman en occident), le troisième sur le module Super CD-Rom² de la console, et le dernier - qui est en fait un prologue - sur Super Famicom.
MEGA MAN VERSUS DARK VADOR
Si ce duel improbable vous fait transpirer durant vos rêves les plus moites, Schbibin Man est fait pour vous ! Tasuke et Kyapiko sont deux collégiens tout ce qu’il y’a de plus japonais. A ce petit détail près que ce sont en fait des androïdes créés par le Doc, un émule de la coupe portnawak du Doc Brown de Back to the Future.
Savant génial mais un peu barré, Doc a conféré à ses créations la capacité de se transformer en méchas. Une particularité fort utile lorsqu’il s’agit d’aller mandaler Dark Skull, un clone à peine voilé de notre Darth Vader adoré.
DANS LA PEAU D’UN ROBOT
Kaisou Chojin Schbibin Man est un jeu d’action/plates-formes à la Mega Man et consorts. Vous progresserez dans l’aventure en traversant une quinzaine de niveaux étalés sur une vaste carte. Cependant, ces niveaux sont reliés entre eux par plusieurs chemins, et vous n’êtes pas obligé de tous les franchir pour terminer le jeu : il suffit d’aller d’un point A (la cabane de Doc) à un point B (la forteresse de Dark Skull), peu importe la manière.
Mais quel que soit le chemin que vous déciderez de prendre, vous pourrez ensuite revenir en arrière à loisir sur la carte si le cœur vous en dit : un niveau déjà complété n’est pas jouable une deuxième fois. Tous les niveaux sont gardés par un boss, et voilà qui clôt le chapitre concernant la progression.
Pour commencer, il va vous falloir choisir l’un ou l’autre (ou les deux si vous jouez avec un ami) des héros, mais votre choix importe peu puisque les deux sont identiques en terme de capacités. Ensuite, vous arriverez donc sur la carte où vous choisirez votre chemin.
A partir de là, Kaisou Chojin Schbibin Man se présente comme un très traditionnel Mega Man-like : vous traversez le niveau en ligne droite en détruisant les ennemis et en sautant par dessus les pièges, vous cumulez de l’argent ou des coeurs qui restaurent votre vie et vous allez tatanner le boss. Ceci fait, vous libérez un otage.
Ces victimes en puissance ont une grande utilité dans le jeu, puisque certains vous offrent plein d’argent ou vous soignent. Mieux encore, d’autres vous offrent leurs services à chaque fois que vous passez les voir, comme par exemple l’infirmière qui vous soignera gratos.
Quant au pécule que vous allez accumuler, vous pourrez le dépenser avant chaque déplacement dans le magasin du Doc (cet enfoiré vous fait payer !) : amélioration de la jauge de vie, augmentation de votre force de frappe ou encore utilisation d’un bras-canon (décidément, l’ombre de Mega Man plane sur ce jeu !), lui-même upgradable par la suite, sont autant de possibilités à portée de votre bourse. Celle où il y a l’argent, oui, what else ?
COMME UN AIR DE DÉJÀ JOUÉ
Kaisou Chojin Schbibin Man premier du nom fait quand même drôlement dans le plagiat. Qu’il s’agisse du scénario, opposant des androïdes créés par un savant fou, du style même du jeu, du bras-canon ou encore de la possibilité de choisir l’ordre de passage des niveaux, tout est quasiment repompé au bout de code près sur Mega Man.
Tu vas me dire, c’est pas forcément un défaut. Eh bien en fait si, parce que même si Kaisou Chojin Schbibin Man reprend nombre d’éléments de son aîné, la réalisation est nettement inférieure.
Visuellement, ce n’est pas la catastrophe totale, mais ça sent quand même vachement l’iceberg, monsieur Titanic. Les graphismes sont à vrai dire assez fins pour un jeu de la fin des 80’s, mais les couleurs sont ternes et, surtout, il n’y a que quatre environnements différents (ville, parc, égouts et un dédié pour le dernier stage) pour quinze niveaux : la différence se fait donc uniquement sur le level-design et l’alternance jour/nuit.
Pire, on retrouve ce manque de diversité jusque dans le bestiaire que l’on affronte. Il n’existe qu’une demi-douzaine d’ennemis différents (un singe, un robot, un truc qui se roule en boule, etc.). Pour plus de « »« »« variété »« »« , ils ont été prévus en plusieurs couleurs. Wouhou ! Idem du côté des boss : vous affronterez soit un gros mécha, soit un dragon à trois têtes et point barre.
Bon OK, c’est pas varié mais c’est agréable à jouer, non ? Non. Non parce que les animations sont hachées et la progression très molle, les musiques puent la chiptune et sont vraiment gonflantes et, surtout, la jouabilité est assez pénible. Ainsi, les sauts sont encore plus périlleux que ceux de l’inénarrable Castlevania premier du nom, et les coups ne touchent qu’à très courte distance.
La difficulté n’est pas énorme, la durée de vie est variable (fonction de si vous choisissez de faire tous les niveaux ou non) mais de toute façon médiocre, tant les niveaux sont courts, et puisqu’on achève bien les chevaux, la linéarité du soft provoquera un ennui profond après deux minutes de jeu.
Vague plagiat raté, Kaisou Chojin Schbibin Man aurait dû s’enfoncer dans les limbes qui, d’habitude, recueillent ces softs réalisés avec trois bouts de ficelle et boudés des joueurs. Bien heureusement, NCS s’est entêté et la suite leur donnera raison, puisque Kaisou Chojin Schbibin Man 2 est une petite bombe.