Les jeux de cartes traditionnelles japonaises ont de toute évidence inspiré fortement les développeurs de chez Hackers International. Cette société voyait ses jeux édités sous le manteau par Game (ou Games selon les cas) Express, éditeur pirate puisque n’ayant jamais reçu l’approbation de NEC ou Hudson pour porter ses jeux sur PC Engine.
TU ES COMME LE PÉTALE DE ROSE SUR L’OREILLER DE MON CŒUR
Petit rappel pour qui n’aurait pas lu mon précédent test de CD Hanafuda. Les hanafudas sont au Japon l’équivalent de nos cartes traditionnelles, qui sont appelées carutas là-bas. De la même manière que les cartes à jouer sont utilisées pour pratiquer des tas de jeu (rami, poker, manille, belote…), les hanafudas peuvent aussi se pratiquer selon tout un tas de variantes locales.
Un jeu de hanafudas comprend quarante-huit cartes, réparties en douze couleurs représentant les mois de l’année. Il y a donc quatre cartes par mois. De la même manière que nos cartes sont classées par « puissance » (un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, valet, dame, roi, as généralement), les hanafudas ont divers degrés : les cartes normales (24) ne valent qu’un point, les rubans (10) en valent cinq, les animaux (9) dix et les spéciales (5) vingt. Seulement, à la différence des couleurs chez nous, ces différentes cartes ne sont pas réparties de manière équitable entre les mois. Si la plupart des jeux nippons tablent sur ces points dans leurs règles, certains ne les intègrent pas.
DÉSHABILLEZ-MOI. OUI MAIS PAS TOUT DE SUITE.
Le jeu qui nous intéresse aujourd’hui se joue à deux et demande de réaliser des suites de cartes en les rassemblant par paires. Un peu comme un mélange de rami et de patience.
Ici il est impossible de choisir son adversaire : l’ordinateur vous proposera des partenaires de plus en plus coriaces (et à vrai dire de plus en plus belles aussi, la première étant un véritable laideron) à mesure que vous progresserez. Tout l’intérêt consiste à déshabiller vos adversaires, puisque comme presque tous les jeux Game Express (à l’exception de Lady’s Sword) il s’agit d’un jeu à caractère érotique.
Le jeu est distribué de la sorte : votre adversaire reçoit quatre cartes, puis vous quatre également et le pot (le tas au milieu de la table hein, pas le vase qui contient les cendres de mémé (faut varier les vannes un peu, même quand on fait de la paraphrase)) quatre aussi. Puis un deuxième tour est effectué. Vous avez donc huit cartes devant vous, vous voyez les huit du pot et bien entendu, vous ne voyez pas celles de l’adversaire.
Le but du jeu est de réaliser des paires de cartes, par mois. Par exemple, si au pot il y a une carte du mois de mai et que vous en posez une à votre tour, vous récupèrerez les deux. En plus de cela, l’ordinateur retourne lui aussi une carte et, s’il fait un combo, vous gagnerez également les deux cartes. Puis c’est au tour de l’adversaire.
A la fin, celui qui a le plus de points gagne la partie. Si c’est vous, vous déshabillerez votre compagne de jeu (à condition que vous ayez plus de points que votre adversaire en fait ; elle commence à quinze et vous à zéro). Si c’est elle qui gagne, c’est game over directement, à moins que vous ayez gagné une partie précédemment, auquel cas vous perdrez une partie des points que vous aviez engrangés. Voilà pour ce que j’ai compris. Si quelqu’un a des infos pertinentes, je suis toujours preneur.
LE MÊME, MAIS EN MOINS BIEN ENCORE
Si CD Hanafuda Bishoujo Fan Club fait dans le sobre, celui-ci joue carrément la carte de l’austérité limite ascétique. Passé un écran-titre plutôt aguicheur, on n’a droit qu’à un affreux fond caca d’oie, à des cartes assez pixelisées et, surtout, à des modèles plus ou moins photoréalistes et, capacités de la machine obligent, de ce fait moins agréables à l’œil que les nymphettes mangaïsantes de sa suite.
Il n’y a pas d’animations non plus, il s’agit d’une suite de plans fixes, et la seule musique du jeu a une capacité à agacer encore plus forte que notre président-dictateur bien-aimé.
Pour le reste, Idol Hanafuda est tout aussi nébuleux pour le néophyte, et surtout il est bien plus difficile que la version CD. Du coup, les parties sont encore plus rapides, le game over survenant généralement assez vite.
Cette version Hu-Card n’a d’intérêt que pour les complétistes les plus endurcis. Les autres se rabattront volontiers sur CD Hanafuda, voire carrément sur un vrai jeu, moins cochon mais plus agréable à jouer sans aucun doute.