Réalisé par Natsume, édité par Taito.
Mais qu’est-ce que c’est que ce nom à la con ?! Sous ce titre pour le moins ridicule (Super Long Nose Goblin dans sa traduction anglaise, paraît-il) se cache un shoot ‘em up humoristique soi-disant révolutionnaire. Chouette alors ! Je me jette dessus. Oui mais voilà, il faut croire que je n’ai pas les mêmes goûts que tout le monde. Démonstration :
LA PAPA TENGU, LE PAPA TENGU…
Dans HTD (ça va aller plus vite et m’éviter de faire des fautes), on incarne un tengu, sorte d’esprit positif doté d’une tronche pas possible. Notre bestiole doit aider un renard qui a vu sa gonzesse se faire enlever sous ses yeux par un raton-laveur, sans pouvoir intervenir. Oui, c’est barré, mais si on remplace les animaux par des humains et le tengu par un vaisseau, c’est finalement le même scénar’ que dans n’importe quel shmup.
SUR LA TERRE SANS D’AUTRES RAISONS, MOI JE TOURNE EN ROND…
Parce que oui, HTD est un shoot ‘em up. Un shoot horizontal même, et qui se compose de six niveaux gardés par un boss chacun. L’objectif dans chaque stage est d’obtenir deux plaquettes, mais l’une des deux est facultative, elle permet juste d’avoir une meilleure fin.
Pour obtenir la première plaquette, il vous suffira de battre le boss. Pour la deuxième, c’est plus compliqué : il faut tout d’abord frapper le raton-laveur, qui se déguise différemment dans chaque niveau (en pêcheur, en pirate…). Ceci dit, il est facile à repérer puisque c’est le seul ennemi qui ne vous agresse pas. Une fois votre ami massacré, vous accéderez à une zone bonus.
Dans cette zone, vous allez tourner en rond indéfiniment, jusqu’à ce que vous détruisiez la portion du décor qui cache la deuxième plaquette, puis que vous frappiez la tablette à son tour. Cette zone subit un défilement d’écran plus rapide et, si les ennemis sont moins nombreux, les obstacles viendront souvent mettre un terme à votre parcours.
HTD se joue de manière très classique : vous disposez du bouton II pour tirer (vous pouvez charger votre tir en maintenant la touche enfoncée) et du bouton I pour utiliser le tir secondaire.
Ce dernier s’obtient en ramassant une option parmi trois : une boule rose qui fait office de mortier, une grosse pelote qui rebondit dans tous les sens ou une mine triangulaire. Vous ne disposez que d’un nombre défini de ces armes.
Vous obtiendrez également un item qui vous fait grossir (vous commencez la partie à taille moyenne, et si vous vous faites toucher une fois vous rapetissez, deux fois vous mourez ; avec cet item, vous avez droit à une touche supplémentaire), des vies supplémentaires ou encore une amélioration pour votre tir chargé (dragon de feu longeant les parois, 5-way, etc.), valable uniquement lorsque vous êtes gros.
A ce propos, être gros n’est pas forcément un avantage. En effet, les niveaux (cascade, ville, cieux, montagne…) proposent de multiples embranchements, dont certains franchissables uniquement sous la plus petite forme.
ATCHIC ATCHIC ATCHIC… AH NON PARDON, ÇA C’EST L’AUTRE
HTD a plein de qualités. Son ambiance digne de certains dessins animés nippons par exemple, son humour totalement débridé, que cela soit les ennemis loufoques, les animations ridicules ou les petites saynètes entre les niveaux, sa musique endiablée…
Malheureusement, HTD est aussi bourré ras-la-gueule de défauts. Déjà, son design vraiment particulier ne plaira pas à tout le monde. Le héros est moche, vraiment moche, en plus d’être pitoyable. Les couleurs sont mal choisies et les décors ne se renouvellent pas beaucoup.
Ensuite, et c’est nettement plus grave, HTD est énervant. D’une, le scrolling est soit trop lent (dans le jeu normal), soit trop rapide (dans les zones bonus). De deux, ces zones bonus sont assez frustrantes, puisqu’il n’est pas rare d’y perdre une vie en se mangeant le décor, ou bien de tourner pendant des heures sans trouver la plaquette. De trois, l’idée des multiples embranchements aurait pu être bonne s’il y avait eu le moindre intérêt à en prendre un plutôt qu’un autre ; ici ce n’est pas le cas. Enfin, il existe certains pièges qui vous font perdre une vie « injustement », dans le sens le plus Caliméro du terme. En effet, des bonus sont planqués dans certains endroits, mais si vous avez le malheur d’aller les chercher vous vous faites tuer bêtement. Sans compter les nombreux ennemis qui vous happent (baleines, sorcières juchées sur un aspirateur ou encore ninjas munis d’un filet à papillon) qui, là encore, vous font perdre directement une vie.
Pourtant, la difficulté était déjà saisissante sans ces artifices. La taille énorme du masque de collision, la faible puissance de frappe du héros et le surnombre d’ennemis suffisaient à mon sens à rendre HTD intéressant.
Bref, Hana Ta-ka Daka ?! est une sorte de clone de Parodius avec des tas de bonnes idées, mais une réalisation pitoyable (et une durée de vie ridicule, les six niveaux étant très courts) qui en émousse tout l’intérêt.