Pour le moins confidentiel (c’est un euphémisme : visiblement pas grand monde n’en a entendu parler sur la Toile), Fray in Magical Adventure est la conversion CD d’un jeu MSX du début des années 90. Déjà, ça aide pas à se faire connaître. Qui plus est, c’est un spin-off de la série des Xak, et autant dire que moi-y-en-a-pas-connaître.
TU PARLES D’UNE AVENTURE
Suite à une guerre entre les dieux et les démons (qui a coûté la vie à la plupart des premiers et a vu les seconds se faire bannir), le monde se divise en trois catégories : ceux qui savent compter et les autres. Elle me fait toujours rire celle-là. Sans déconner, le monde se divise en trois continents : Xak la région des humains, Oceanis celle des fées, et Zenakis (au bon lait de brebiss) celle des démons. Bof, ces derniers ne sont pas vraiment bannis, vu qu’il en reste encore sur Xak, et même ceux de Zenakis ont trouvé le moyen de se barrer comme ils veulent.
Bref, le décor étant planté, sachez que Fray est une side story qui se déroule en même temps que Xak II, ce qui ne doit pas trop vous aider si, comme moi, vous ne connaissez pas les Xak. Alors dans Xak premier du nom, le héros sauvait une sorcière, Fray donc, qui avait perdu ses pouvoirs.
Tombée amoureuse du fier guerrier, la donzelle estime que récupérer ses pouvoirs lui permettrait de sauver son chéri, et donc de l’impressionner, et donc… Enfin je vous fais pas un dessin. Elle repart donc étudier à l’école de magie du bled, et une fois sa ré-initiation accomplie, s’en retourne au chevet de son amoureux. Sauf qu’entre-temps, lui est reparti à la baston, comme cela nous est conté dans Xak II.
Si bien que dans Fray, on suit les péripéties de la sorcière un peu cracmolle sur les bords, qui court après sont amour parti à la guerre.
MAIS Y BOUGE PAS TON SHMUP !
Il est bien difficile de définir correctement Fray, tant le jeu emprunte à divers genres. Pour faire vraiment ultra-court, on pourrait dire qu’il s’agit d’un hack ‘n slash.
Pour développer un peu plus, Fray se présente un peu comme un jeu d’aventure à la Zelda, vu de dessus là aussi, mais dans lequel vous traversez une demi-douzaine de mondes en ligne droite et en mettant à l’amende tout ce qui bouge. D’un autre point de vue, on pourrait aussi définir Fray comme un shoot ‘em up vertical, à ceci près que le scrolling ne s’effectuerait que lorsque vous déplacez votre perso.
Bref, le concept est un peu barré, et au final ça nous donne un jeu assez limité malgré tout. Donc on reprend. Vous allez traverser vos stages (plaine, forêt…) en blastant tout ce qui remue la queue - ou n’importe quelle autre partie du corps - jusqu’à parvenir au boss, que vous vous ferez un plaisir de démembrer également.
Une fois ce dernier passé, vous atterrirez dans une ville où vous pourrez acheter un meilleur équipement et sauvegarder. C’est de cet équipement que viendra ta Force, Luke. En effet, plus vous équipez des cannes et boucliers puissants, plus vous y gagnerez respectivement en puissance de feu et en vie.
Puissance de feu, oui. Car en tant que magicienne, Fray balance des boules de feu sur ses adversaires dès que vous appuyez sur le bouton II, le I servant pour sa part à sauter par dessus les obstacles (vous pouvez même planer un instant en maintenant la touche appuyée).
Y’A QUELQUE CHOSE DE PAS FRAY AU ROYAUME DE XAK
Bon ben déjà, de ce que j’ai pu en voir, on ne peut pas dire que l’univers de Xak soit super révolutionnaire. C’est de la bête heroic-fantasy bas de gamme, de celles qu’on trouve dans les barils de Bonux en cadeau pour tout achat supérieur à 20€.
Visuellement, Fray est plutôt joli. Les décors ne manquent pas de détails, les sprites sont petits mais mignons (à l’exception des boss qui sont très gros et… mignons aussi) et les couleurs sont vives et chaleureuses.
Les animations sont ni plus, ni moins convaincantes que celles d’un A Link to the Past par exemple, et la bande-son est charmante, accompagnée en outre par des textes parlés plutôt bien joués.
La prise en mains est immédiate (et le jeu étant très linéaire, vous ne risquez pas la crise cardiaque à cause d’une mauvaise surprise), la difficulté loin d’être insurmontable et surtout très progressive, et la durée de vie… Ah ben ça, c’est pas sur Fray que vous allez passer des heures (sur le jeu, je parle, bande de porcs), vu que les niveaux ne sont pas bien nombreux.
S’appuyant sur la renommée toute relative d’une franchise désormais oubliée, Fray est donc un sympathique petit jeu hybride, sans surprises mais sans gros défauts non plus. A essayer pour voir.