Fausseté Amour. Ça sonne comme un film sur la Renaissance dans lequel Pascal Duquenne donnerait la réplique à Jean-Claude Van Damme. Ou comme un cadavre exquis entre Berlusconi et Sarkozy. Et pourtant c’est juste un titre d’action nippon où les marketeux ont décidé de se la péter « je sais causer le français ».
FOSSETTE D’AMOUR ?
Fausseté Amour s’inspire grandement de l’histoire de Valis, et plus généralement des œuvres nipponnes mettant en scène des jeunes femmes aux capacités supérieures (ben non, visiblement ce n’est pas antinomique).
Donc. L’héroïne, étrangement moulée dans une armure de chevalier rose fluo, est opposée à un groupe de gens à super-pouvoirs, quasiment tous féminins, et qui ont la possibilité de se transformer en gros streums velus. Parmi eux, la propre sœur de l’héroïne, soumise mentalement au big boss de l’équipe. Il va donc falloir non seulement éradiquer la troupe, mais aussi si possible sauver la frangine.
DANS LE FOSSÉ DE L’AMOUR ?
Fausseté Amour est un jeu d’action/plate-forme dans le même genre que les Castlevania première génération. Il se compose de neuf niveaux gardés chacun par un boss (les deux derniers ne sont que des boss fights d’ailleurs).
Les stages sont assez classiques dans la forme, puisqu’il s’agit d’une forêt, d’une rivière, d’un volcan, d’un château… Tout ce petit monde est peuplé de monstres, qu’il s’agisse de zombies, créatures végétales, animaux dégénérés ou humanoïdes en armures.
Pour s’en défaire, l’héroïne dispose d’un fouet, et ses capacités au combat empruntent à la fois à Castlevania et à Bionic Commando. En effet, la donzelle frappe lorsque vous appuyez sur le bouton II et saute si c’est la touche I que vous pressez. En rappuyant sur cette touche lors d’un saut, vous lui ferez projeter son fouet vers le haut, ce qui lui permettra de s’agripper à n’importe quelle plate-forme en hauteur. Puis vous pourrez vous y balancer jusqu’à avoir assez d’élan pour sauter de nouveau, en vous prenant pour un Tarzan en jupons.
Pour le reste, notre nouvelle amie s’amusera à frapper des fées, afin d’obtenir divers bonus : armures en rab, vies supplémentaires ou diverses magies. Ces dernières s’utilisent pas une manip’ alakon, à savoir : saut puis bas plus coup en même temps.
Notez, à propos des armures, qu’elles officient en tant que jauge de vie. A la manière d’un Ghouls ‘n Ghosts, l’héroïne se retrouve en sous-vêtements si elle se fait toucher une fois, et carrément à poil au deuxième contact (ce qui a deux avantages par rapport au squelette d’Arthur : ça choque moins les n’enfants qu’un cadavre, et une nana à poil ça attire les ottakus de tous poils).
LE FAUX AMOUR ?
Comme vous pouvez le constater en vous arrêtant uniquement sur les titres soulignés, Fausseté Amour ne manque pas d’idées, et ce pour la simple et bonne raison qu’elle va les piquer à la concurrence.
Le scénar’ rappellera de bons souvenirs aux fans de Sailor Moon et autres Magical Girls, le côté un peu heroic-fantasy en plus.
Les graphismes sont assez moyens, somptueux pour une huit bits mais décevants pour la PC Engine en particulier (c’est qu’on s’habitue au luxe !). Le parti pris graphique est parfois déconcertant ; par contre, les nombreuses cinématiques faisant invariablement des gros plans sur le string de l’héroïne plairont sans nul doute aux hikikomoris.
Hormis lors desdites cinématiques, les animations sont plutôt raides. La bande-son varie du passable à l’exécrable, et n’est en tout cas pas digne de son support. Néanmoins, les quelques voix parlées sont de qualité.
En fait, passé son manque d’innovation et sa réalisation bâclée, Fausseté Amour aurait sans doute pu plaire à pas mal de monde. Le gameplay est très inspiré de celui de Super Castlevania IV, et c’est un vrai plaisir que de suspendre l’héroïne à tout ce que l’on peut trouver de plates-formes volantes. Malheureusement, le level-design n’a pas été pensé pour en profiter, si bien que l’on se contentera d’avancer bêtement en ligne droite, le jeu souffrant d’une immense linéarité.
La difficulté est par contre plus que basse, puisque les continues sont infinis et vous font reprendre pile à l’endroit de votre mort (y compris en comptant les dégâts que vous auriez pu infliger, aux boss par exemple). De fait, les neuf niveaux se traversent assez vite, et la durée de vie du soft en pâtit.
Cela reste tout de même un bon petit jeu d’action/plate-forme avec plein de fan service à peine voilé, qui pourrait vous permettre de vous changer les idées entre deux gros shmups, principale catégorie de jeux sur la PCE.