Un jeu rare
Darius est une grande série de shoot’em up classiques, moins reconnue que R-Type ou Gradius sans doute à cause de son ambiance assez particulière et surtout à cause de l’extrême difficulté qui caractérise chacun de ses épisodes. Et dans cette série, s’il y a un épisode spécial, c’est bien ce Darius Alpha.
Objet d’un concours concernant les acquéreurs de Darius + et de Super Darius sur la PC Engine, le jeu ne fut tiré en effet jamais commercialisé et moins de 1000 exemplaires furent produits. Ceci en fait de très loin le jeu le plus rare de la console, sa cote atteignant plus 800$. Il y a quelques années, un exemplaire a même été vendu sur e-Bay au prix hallucinant de 1400$ !
David contre Goliath
Parce que c’est finalement un exemplaire de promotion, ce Darius ne se présente pas de la même manière que les autres. Exit les longs niveaux remplis d’une horde de monstres, ici il ne s’agit que d’affronter les uns après les autres les nombreux boss qu’on trouvait à la fin des stages des autres épisodes. Ils ont toujours leur look assez original : des vaisseaux spatiaux fortement inspirés d’animaux aquatiques. On retrouve ainsi les célèbres requin, crabe, langouste ou hippocampe qu’on avait déjà croisés dans les autres jeux de la saga. Particulièrement impressionnants, ils fourmillent de détails et occupent une très grosse partie de l’écran. Et autant le dire, bien souvent, leur endurance est proportionnelle à leur taille, c’est-à-dire très élevée.
Leur arsenal des plus fournis mettra bien souvent votre habileté à l’épreuve pour éviter leurs salves destructrices, d’autant que la rapidité du jeu ne vous laisse pas le temps de vous endormir, c’est le moins que l’on puisse dire. On se retrouve bien souvent à ne plus regarder que son vaisseau afin d’éviter les assauts ennemis, sans véritablement pouvoir viser les divers points faibles de l’adversaire. Sans compter qu’il dispose parfois d’armes à têtes chercheuses ou d’armes revenant une fois sortis de l’écran, pour mieux vous prendre par traîtrise.
Car les boss ont plusieurs points faibles, facilement reconnaissables car localisés de façon logique par rapport à l’anatomie de « l’animal ». Ainsi l’énorme pince du crabe, la queue de la langouste ou la gueule du requin. Certains points faibles détruits, l’ennemi perdra une partie de son armement, ce qui vous permettra de mieux concentrer vos tirs contre son véritable talon d’Achille et vous donnera l’occasion de dé stresser un peu.
Un jeu épuré
Votre armement se limite à deux armes. Un tir simple et un tir secondaire. De ce fait, on préférera configurer l’émulateur de sorte à activer un autofire pour chacun des boutons afin de ne pas se fatiguer et se déconcentrer en s’acharner sur son pad comme un bourrin. De la triche, direz vous ? C’est oublier que la manette de la PC Engine disposait d’autofires A chaque fois que vous abattrez un boss, vous gagnerez un champs de force vous protégeant un peu contre les tirs ennemis et votre arsenal gagnera en puissance. Au bout d’un certain temps, votre puissance reviendra au minimum mais vos armes changeront et se montreront plus adaptées face aux ennemis à venir. En réalité, on se dit parfois que l’armement du vaisseau est bien faible, d’autant qu’on ne pourra pas compter sur l’appui d’une méga bombe : pas d’autre moyen pour le joueur que de compenser avec son habileté.
Au niveau des bonus également, on est proche du zéro absolu. Entre chaque boss, des petites bulles apparaîtront et qui se diviseront en deux à chaque fois que vous les shooterez. Ces bulles n’ont d’autre intérêt que de vous permettre d’accumuler des points.
En vérité, les concepteurs ont épuré au maximum les options pour se concentrer sur l’ardeur de l’action et si l’on considère les choses ainsi, c’est belle et bien une réussite !
Réalisation technique et conclusion
Graphiquement, on regrette que les décors soient toujours les mêmes et se contentent généralement de changer de teinte à chaque « niveau ». Par contre les ennemis sont extrêmement réussis et leur taille ne manque pas d’impressionner. Ils sont d’ailleurs fort bien animés et encore une fois, on s’étonne de ce qu’une machine comme la PC Engine peut déployer en terme de vitesse d’action. Le jeu est très, très rapide et l’action incessante ne vous laissera de pause que durant les courts intermèdes entre chaque monstre. Les musiques sont malheureusement peu variées, ce qu’on regrette car elles sont marquées de la patte Darius, c’est-à-dire assez bizarres et finalement bien dans l’ambiance « aquatique » du jeu. Les bruitages sont le point faible du jeu : assez quelconques, certains sont désagréables à l’écoute. Le jeu est somme toute assez court malgré une difficulté extrêmement élevée comme vous avez déjà pu le deviner. Difficulté encore renforcée par le fait qu’on ne peut compter sur aucun crédit supplémentaire. Une fois vos trois vies écoulées, retour à la case départ !
Objet d’un concours, on ne saurait attendre autant de Darius Alpha que d’un produit commercial classique. Si à la base le fait de n’affronter qu’une succession de boss n’est peut être pas des plus encourageant, on se retrouve au final devant un jeu très difficile, dans un style des plus épurés (pas de bonus, pas de crédits supplémentaires, seulement deux armes). Certes pas le meilleur titre de la console, mais pour un cadeau bonus, c’est une bonne surprise qui devrait séduire les puristes.