Développé par Sankindo et édité par Face.
Surtout connu pour ses jeux de plateau (mahjong, jeux de cartes, quizz…), Face a édité deux jeux qui ont eu leur petit succès sur PC Engine : Fushigi no Yume no Alice (Alice in Wonderdream) et Cross Wiber, tous les deux développés par Sankindo. Avec des fortunes diverses.
MAIS QUE FAIT LA POLICE ?
L’histoire se déroule dans un futur proche. Vous êtes un policier d’un genre assez direct dans une mégalopole futuriste où la racaille robotique règne en maître. Bref, à violence radicale, forces de l’ordre radicales, et c’est le Cyber Combat Police qui s’en charge.
EN LIGNE DROITE
Cross Wiber : Cyber Combat Police est un beat ‘em all reprenant le concept premier et basique du genre, à savoir taper, avancer, taper, avancer… sans plus de subtilités. Une sorte de Vigilante qui se déroule le long de treize niveaux conclus chacun par un boss.
Les niveaux en question se déroulent sur un plan fixe, parfois sur plusieurs hauteurs, et représentent tantôt un train, tantôt une tour futuriste ou encore une autoroute, un jardin ou encore une caverne. Les ennemis, robots de toutes sortes, arrivent le plus souvent par vagues et se contentent de vous foncer dessus, par devant ou par derrière.
Vous, vous disposez de la croix pour diriger votre personnage, d’un bouton pour sauter et d’un autre pour frapper. Il est possible de frapper au sol ou lors d’un saut. La quasi-totalité de votre périple consistera donc à avancer et à frapper tout ce qui s’approche un peu trop près de vos pieds et poings.
Cependant, quelques phases particulières viennent égayer quelque peu cette progression hautement linéaire. Ainsi, il existe plusieurs niveaux de pure plate-forme (avec des ennemis à bastonner quand même, faut pas déconner), mais aussi et surtout des stages à dos de motos du futur. Or, lesdites motos étant volantes, ces stages se déroulent selon un scrolling continu qui rapproche ces moments d’un shoot ‘em up horizontal.
Dans toute cette précipitation, j’ai failli en oublier le principal. A la manière de Cyber Cross dont il est la suite (ça aide…), Cross Wiber vous propose, lorsque vous remplissez une petite jauge en bas à droite de l’écran, de vous transformer en cyber-policier d’élite, sorte de mélange entre Terminator, Robocop et Judge Dredd testiculé à souhait.
CRS, SS ! ÉTUDIANTS, DIANTS DIANTS !
Faisant l’apologie du fascisme policier face à de pauvres citoyens boulonneux qui n’en demandaient pas tant, Cross Wiber a de faux airs de Judge Dredd (le comics anglais, parce qu’à l’époque le blockbuster américain ne devait pas être tourné) et se présente comme une vision désenchantée d’un Vigilante dans le futur.
Ça c’est pour la théorie, parce qu’avec ses graphismes somme toute très basiques et ses couleurs soit ternes soit criardes, Cross Wiber ne se distingue franchement pas de la masse de ses concurrents, tous supports confondus. Seuls quelques décors se distinguent du lot (notamment la séquence sur des piliers avec un splendide - quoique là encore archi-coloré - coucher de soleil en arrière-plan), et ce ne sont pas les animations ridiculement pauvres, pas plus que les musiques crispantes et grésillantes, qui viendront sauver une réalisation globale plutôt médiocre.
Pire encore, si la réalisation est à la ramasse, la technique l’est aussi. Cross Wiber est épouvantable à jouer ; les coups ne portent pas par moment, et la linéarité est une chape de plomb de laquelle le jeu ne parvient jamais à se tirer. C’est bien simple : depuis Kung-Fu, rien n’a changé en matière de beat ‘em all, c’est du moins ce que semble nous dire ce jeu (ceci dit, il n’a pas tout à fait tort puisque la première révolution du genre aura lieu l’année suivante, avec Final Fight).
La difficulté ne dépend donc que du nombre d’ennemis à affronter de concert ; elle est donc à géométrie variable puisque certains endroits sont vides de toute présence, alors que d’autres sont noirs de monde.
Les treize niveaux sont longs et la durée de vie est par conséquent importante pour qui voudra s’y investir, mais il faudra faire avec cette gigantesque linéarité dans l’action. Ce qui aujourd’hui est assez inconcevable.