Pour certains joueurs, Marchen Adventure Cotton 100% est un one-shot de grande qualité. Pour d’autres, il est le précurseur d’une saga croustillante qui, rapidement, virera au shoot ‘em up 3D. Eh bien à vrai dire, les deux ont faux. Car si effectivement Cotton 100% n’est pas le seul jeu de la licence à Success (avec deux « s » parce que je parle de la boîte qui en est à l’origine), il est précédé de trois ans par son grand frère Fantastic Night Dreams.
ROSE BONBON
Cotton est une jeune sorcière, avec tout ce que cela implique de magie, de danse à poil sous la pleine lune et surtout, ce qui nous intéresse le plus ici, de chevauchage de balai ensorcelé. Il se trouve que la jeune fille est en quête de ses bonbons préférés, et que comme de par zazar, cette simple envie va lui attirer les foudres d’une méchante sorcière pas belle, qui a décidé de foutre son petit boxon en répandant une vilaine brume ensorcelée sur le monde.
T’AS VRAIMENT UN BALAI DANS L’CUL
Cotton Fantastic Night Dreams est un shoot ‘em up horizontal dans lequel on fera évoluer la demoiselle à dos de balai magique, le long de sept niveaux ponctués chacun par un boss. Ils comprennent également un boss de mi-parcours, schéma qui sera repris (plagié ?) l’année suivante par IREM pour son Mystic Riders.
Les niveaux que vous rencontrerez dans CFND, on les verrait mieux dans un jeu de plates-formes à la Mario : forêt, lac, cascade, temple, volcan… Tout ceci est envahi de créatures ridicules, telles ces mignonnes Morts qui vous pourchassent ou ces têtards rosâtres qui vous foncent dessus. Les boss sont plus « sérieux » : grosse tête de pierre, sphinx, dragon, créature-plante, etc.
Pour vous débarrasser de cette lie mystique, vous disposez d’un bouton pour tirer droit devant vous (que vous pouvez maintenir appuyé pour balancer une grosse salve agressive) et d’un bouton vous permettant de bombarder le sol (que vous pouvez là encore charger, cette fois-ci afin d’envoyer à l’attaque votre fée).
En cours de jeu, vous récolterez divers bonus sur les cadavres d’ennemis fraîchement décédés, comme il se doit dans n’importe quel shoot ou presque. Ici, il existe de nombreux types de bonus.
Les cristaux sont de quatre couleurs différentes, et il est possible de tirer dessus pour changer la couleur. Les bleus vous confèrent un carré de magie bleue, les rouges un carré de magie rouge. Les deux autres couleurs vous permettent de cumuler des points d’expérience afin de développer votre tir de base (il existe treize niveaux).
Les fées sont vos compagnes durant le jeu. Vous en avez au minimum une, mais pouvez en collecter jusqu’à quatre. Si vous mourez, l’une de vos fées se sacrifiera pour nettoyer l’écran de tout ennemi (une smart bomb automatique quoi).
Mais vous pouvez également, comme dit précédemment, l’envoyer au combat en maintenant la touche II pressée. Un carré de magie est utilisé à chaque fois que vous chargez votre tir de base, mais si vous avez quatre carrés vous pouvez charger les deux boutons à la fois, pour mixer magie et attaque de fée. Le résultat est spectaculaire et varie selon la couleur de la magie (offensif ou protecteur).
Enfin, il existe également des items bombes pour augmenter la puissance de votre tir secondaire (sur quatre niveaux), et des vies que vous obtenez en passant certains paliers de score, et donc en massacrant tout ennemi à votre portée. Sachez d’ailleurs qu’après avoir vaincu un boss, vous pourrez récolter des items ne servant qu’à accroître votre score.
UNE AVENTURE UN PEU COTON (oui, elle était facile)
CFND, et la série des Cotton plus généralement, vaut surtout pour son ambiance à la fois mignonnette et déjantée. Ce premier épisode est peut-être le moins délirant, mais il dispose de nombreuses touches d’humour.
Visuellement, le résultat est satisfaisant. Les sprites sont fins, les décors riches en détails et l’ensemble et très coloré et parfaitement animé, même si quelques effets de parallaxes à la Coryoon auraient été les bienvenus.
En tout cas, support CD oblige, les musiques sont dantesques, souvent très mélodieuses et pas trop stressantes. Les voix parlées sont également de très bonne qualité, d’autant que l’interprète de Cotton a une voix très douce.
Par contre, à jouer, Cotton est assez bordélique. On ne s’y retrouve pas toujours entre les nuées d’ennemis, les projectiles alliés et ennemis, les effets visuels et les bonus en pagaille. Ceci dit, la prise en main est immédiate, de même que le plaisir de jeu puisque la difficulté n’est jamais rebutante. Et comme les sept niveaux sont assez longs, Cotton se laisse jouer pendant deux ou trois heures sans souci, sans compter que l’on est souvent tenté de relancer le jeu pour une petite partie.
N’y allons pas de main morte : Cotton est un hit de la PC Engine, et le précurseur d’une saga qui a fait les beaux jours de nombreuses consoles (la PCE, mais aussi la Super Famicom, la Saturn ou encore la Dreamcast entre autres). Passer à côté serait un manque de goût, nuff’ said !