Bravoman est un jeu vidéo PC Engine publié par NEC Avenueen 1990 .

  • 1990
  • Action

Test du jeu vidéo Bravoman

2/5 — Presque bien par

Également connu sous le nom de Chou Zetsurinjin Beraboh Man en arcade (la culture c’est comme la confiture, moins t’en as plus tu l’étales), Bravoman fait son apparition sur PC Engine pour une conversion des plus raisonnables, lorsqu’on sait que l’original tournait sur un System 1 plutôt costaud pour l’époque.

ET PASSE À TON VOISIN

Hitoshi Nakamura est un salary man nippon tout ce qu’il y a de plus ordinaire, une sorte de Gaston Lagaffe au Pays du Soleil Levant. Mais un beau jour, une créature alien venue de la planète Alpha lui annonce qu’un certain Dr. Bomb menace de détruire la Terre, à l’aide d’une arme aussi improbable que létale. Cependant, l’extraterrestre vous confie trois objets (un bâton, une pièce et une fourche) qui vous transforment par quelque macgyverisation futuriste en un super-héros nommé Bravoman.

J’AI LE BRAS LONG TU SAIS ?

Bravoman est un jeu de plates-formes/action qui se compose de rien moins que vingt-deux stages (contre trente-deux pour la version arcade !), certains gardés par un boss. Cela dit mettons tout de suite un bémol : si les niveaux sont nombreux, il n’y a par contre qu’une demi-douzaine d’environnements (forêt de bambous, ville, fonds marins, etc.), chacun étant donc réutilisé dans de nombreux niveaux.

Le jeu vous oppose par contre à pléthores d’ennemis divers et variés, que ce soient des robots, des méchas, des humains ou même des bestioles genre serpents ou autres. Quelques pièges viendront également vous barrer la route, mais Bravoman est clairement plus orienté beat ‘em all que plate-forme pure, j’en veux pour preuve le fait qu’il n’y a pas de zones de vide entre les plates-formes où l’on pourrait perdre de la vie, comme dans n’importe quel Mario ou Sonic.

La version arcade utilisait trois boutons pour sauter plus ou moins haut et trois boutons pour frapper plus ou moins loin. La conversion PC Engine aurait pu utiliser les six boutons de l’original, au lieu de cela elle concentre son gameplay sur les touches I et II. Plus vous appuierez longtemps, plus le saut ou le coup seront puissants. Notez que les niveaux sous-marins se présentent sous la forme d’un shoot ‘em up. Bravoman avance selon un scrolling imposé et les deux boutons servent respectivement à tirer droit devant vous et vers le bas.

En cours de jeu, outre votre ami martien qui viendra vous faire un petit cours sur les commandes lors du premier stage, qui sert de tutoriel, vous rencontrerez un robot baptisé Roulette Man, qui viendra vous filer divers bonus de puissance ou de restauration d’énergie en cours de partie.

[MODE SCHTROUMPF GROGNON ON]MOI J’AIME PAS BRAVOMAN[MODE SCHTROUMPF GROGNON OFF]

Bravoman, c’est d’abord une ambiance hautement parodique, qui pastiche allègrement les animes tokusatsu ou les séries à la Ultraman et consorts. Il faut aimer cette atmosphère typiquement nipponne.

Car Bravoman est le type même de jeu qui ne devrait pas sortir des frontières de l’archipel, car bien trop hermétique pour le public occidental. Cela se retrouve également dans le design assez particulier du héros et de ses ennemis, tout comme dans les décors par trop rébarbatifs. Cela dit le jeu est loin d’être laid, et la conversion de l’arcade frôle l’excellence, même si les sprites pixelisent un peu plus que leurs homologues des salles enfumées.

Les animations de l’original sont en outre respectées à la lettre ; par contre il faudra faire avec les musiques huit bits affreusement cheap et les bruitages lourdingues.

A cela s’ajoute une jouabilité loin d’être exempte de tout défaut. Le fait de devoir rester appuyé trois quarts d’heure sur un bouton pour réaliser un saut à peu près correct a tendance à mettre nos nerfs en ébullition, d’autant que les zones où lesdits sauts ont leur importance ne servent qu’à vous faire chier, Bravoman étant par ailleurs un bête beat ‘em all à peine plus évolué qu’un Vigilante.

La difficulté proviendra à la fois de votre capacité à supporter ce gameplay d’un autre âge, et de la résistance des adversaires qui se révèle bien souvent crispante. Quant à la durée de vie, le constat est mitigé : certes il y a vingt-deux niveaux, mais ceux-ci sont tous très courts, et leur linéarité affligeante risque de vous contraindre à l’abandon avant la fin du jeu.

Bravoman n’a donc pas grand-chose pour lui, si ce n’est la qualité de sa conversion. Ce qui n’est pas vraiment un atout pour qui ne supportait déjà pas l’original…

Bravoman