Bomberman '93 est un jeu vidéo PC Engine publié par Hudson Soften 1992 .

  • 1992
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Bomberman '93

4/5 — Exceptionnel ! par

À force de tester tous les Bomberman possibles et imaginables sur tous les supports de la création (ce qui nous fait un joli petit paquet de jeux), j’en suis presque arrivé à saturation. Il faut dire que le fond de jeu ne se renouvelle pas énormément d’un épisode à l’autre, ce qui entraîne une certaine lassitude, même de la part des fans. Mais laissez-moi tout de même revenir, parmi la cinquantaine (!) de volets de la saga, sur l’un des plus mémorables, paru à l’origine à Noël 92. Alors que le premier épisode édité sur PC Engine (connu aussi en tant que Dynablaster) était plaisant mais n’était qu’un vulgaire remake de l’opus originel, ce Bomberman ‘93 laisse enfin transparaître tous les talents de la petite console blanche.

DE L’ÉLECTRICITÉ DANS L’AIR

Bomberman ‘93 signe le grand retour du Bomberman Noir en Némésis de notre héros. Cette fois-ci, le forban a carrément coupé la centrale électrique qui alimente les sept planètes de la galaxie, ce qui a résulté en un joyeux bordel au cœur même de ces planètes. Les autochtones se battent entre eux, les monstres sont libres d’aller et venir où ils le décident… Le Bomberman Blanc va donc se rendre sur chacune de ces planètes, afin d’y ramener la paix à coups de bombes !

C’EST DANS LES VIEILLES BARATTES QU’ON FAIT LES BOMBER (*applause*)

Bomberman ‘93 est, comme ses aînés, ce que l’on pourrait approcher le plus des jeux de stratégie, même si le concept de base est des plus originaux. Le principe est simple : vous et vos ennemis vous déplacez dans des arènes fermées, vues de dessus, où sont placés à de nombreux endroits des blocs, certains destructibles et d’autres non. Votre héros a la possibilité de poser des bombes, qui explosent quelques secondes après avoir touché le sol. Leur explosion provoque un souffle de feu partant dans les quatre directions cardinales. Au départ, vous ne pouvez placer qu’une bombe à la fois (et devrez donc attendre qu’elle explose avant d’en poser une autre) et son souffle n’atteint qu’une distance d’un bloc dans chaque direction.

Mais bien vite, vous trouverez, en détruisant les blocs qui peuvent l’être, des options que vous pourrez ramasser pour augmenter vos capacités : vous pourrez ainsi poser plusieurs bombes à la fois, augmenter la taille de leur souffle, vous déplacer plus vite, voire frapper une bombe au pied pour l’envoyer valser au loin ou l’attraper pour la jeter par-dessus un bloc indestructible. Vous aurez même la possibilité d’obtenir des bombes à retardement, qui ne se déclenchent que si vous appuyez sur le bouton II (le bouton I servant quant à lui à poser vos bombes).

Cette itération propose, comme souvent, deux modes de jeu : le mode solo, où vous devrez traverser sept mondes de huit niveaux chacun, pour un total de cinquante-six ; et le mode bataille, où vous pourrez affronter jusqu’à quatre autres joueurs (vous serez cinq au total, donc) dans huit arènes distinctes. Dans le mode solo, les mondes ont chacun leur thème (forêt, marécage, désert, rochers…) et leurs monstres, ainsi qu’un boss qui fait office de gardien du huitième niveau de chaque monde.

PLUS C’EST LONG, PLUS C’EST BOMB

Autant Dynablaster demeurait relativement pauvre, visuellement parlant, autant cette cuvée ‘93 offre aux yeux du connaisseur une robe remarquable. Les graphismes sont désormais d’une finesse et d’une richesse qui rivalisent sans trop de mal avec les plus tardives itérations Super NES, et les couleurs chamarrées flattent la rétine. Les animations sont de plus relativement fluides, même si ce n’est pas le point primordial dans un Bomberman, et la partie sonore se montre dynamique, comme il se doit. Finalement, si Bomberman ‘93 ne souffre que d’un défaut, c’est d’avoir été éclipsé par sa suite, encore plus impressionnante sur ce support.

Parce que l’épisode qui nous intéresse ici est certes fort joli, mais à la différence de son successeur, qui introduisait au moins les kangourous dans la saga, il n’apporte pour sa part rien de révolutionnaire en termes de mécaniques de jeu. Rien, vous dites ? Non, puisque même la possibilité de jouer à cinq avait été découverte auparavant dans Dynablaster. Mais ce n’est pas parce qu’il n’invente rien que Bomberman ‘93 en devient un épisode à proscrire. Au contraire même : il s’agit de l’un des tous meilleurs opus, qui doit une nouvelle fois son succès à un mode multijoueur endiablé. Les parties s’y enchaînent sans temps mort, et l’on revient régulièrement vers ce volet pour en retrouver l’ambiance chaleureuse et motivante.

Bomberman '93