Bodyconquest II est un jeu vidéo PC Engine publié par Game Expressen 1993 .

  • 1993
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Bodyconquest II

2/5 — Presque bien par

Quelle ne fut pas ma joie lorsque j’appris qu’il existait des eroge pastichant de manière sexy de grands noms du RPG ! Bodyconquest était tout simplement censé être la version cochonne de Dragon Quest. Ah oui, mais alors y’a comme une couille dans le pâté, si vous me passez l’expression…

UNE HISTOIRE À LA MORDS-MOI LE NŒUD. MAIS PAS TROP FORT.

Dans les faits, Bodyconquest (ah oui au fait, je mets pas systématiquement le II derrière parce qu’il y a pas eu de premier ; c’est comme Troie, faut pas chercher les autres), Bodyconquest donc, commence comme n’importe quel RPG un tant soit peu old school.

Nous sommes en Gaule - le jeu de mot est volontaire - qui, ici, est un paisible royaume envahi par l’infâme Topaze. Ce depuis belle lurette. Cependant, le sauveur tant attendu est enfin arrivé.

L’Élu obtient son titre de manière assez originale puisque, s’il a une érection à la naissance, à lui l’honneur et la gloire ! Le pire dans tout ça, c’est que c’est vrai… Bref, l’Élu a aujourd’hui grandi, il est devenu chevalier et s’en va guerroyer pour le bon vouloir de son roi. Guerroyer, oui, mais de manière un peu spéciale.

FAITES L’AMOUR, PAS LA GUERRE. SI EN DÉFINITIVE, FAITES LES DEUX EN MÊME TEMPS.

Au premier abord, Bodyconquest est un RPG nippon bien sous tous rapports. Il y a la grande quête épique, le héros, les méchants, les PNJ pour tailler la bavette…

On retrouve le principe traditionnel : ville pour se reposer et s’équiper, atlas pour se fritter et gagner en expérience (et par là même en points de vie, de défense, d’attaque…) et donjons pour faire avancer le schmilblick.

Les relents de Dragon Quest se font ressentir un peu partout : on a les villes vue de dessus, l’atlas où le héros parait énorme vis-à-vis des villes, l’alternance de décors (prairie, forêt, désert…), les combats aléatoires en solo, la vue de face lors des dits conflits, les menus que l’on appelle d’une simple pression sur le bouton I, les discussions qui n’en finissent pas, les magasins et auberges, les objets à récupérer, le système d’attaque basique au tour par tour, etc.

Bref, tout y est et pourtant quelque chose nous interpelle rapidement. C’est qu’au premier combat, on affronte une jeune fille. A ses œillades assassines, on répond par un coup de capote (sic). De fil en aiguille, on finit par se débarrasser de l’importune, pour retomber sur une deuxième donzelle encore moins farouche. Et ainsi de suite : des qui nous montrent leurs seins, des qui nous attaquent à coups de strings, des qui nous montrent leurs fesses…

Vous l’aurez compris, il est grand temps d’oublier les ogres, slimes et autres dragons puisque les « combats » se font uniquement face à des jeunes filles de peu de vertu, et que les attaques, loin des boules de feu et autres charclages à l’épée, ne sont qu’une succession de délires à caractère plus ou moins sexuel.

BODY, OK. CON, OK. QUEST PAR CONTRE…

En toute franchise, j’aurais pu donner sans honte un dix à Bodyconquest II. L’idée de départ, amusante car parodique et gentiment graveleuse, aurait pu donner lieu à un pastiche franchement sympa.

Oui mais si ma tante en avait, on l’appellerait tonton, comme on dit. Le conditionnel, c’est bien pour les nostalgiques. Et en parlant de nostalgie, Bodyconquest a tout de la chanson de Goldman : à nos actes manqués.

Car tout est raté dans ce jeu. Les graphismes passeraient pour à peine dignes sur une NES en début de vie. On a d’ailleurs souvent l’impression que Game Express s’est contenté de ripper le premier DraQue, et il est bien clair que c’est un peu léger sur une PC Engine au sommet de sa forme en 93. Qui plus est, les couleurs criardes (le château du début par exemple) font mal aux yeux.

A cela s’ajoutent des animations que ne renierait pas la VCS : si les déplacements semblent fluides au premier abord, le personnage devient par « miracle-à-l-envers » arthritique dès qu’il arrive en bout de carte. La faute à des mouvements décomposés à l’arrache.

Ensuite vient la partie sonore. Passons par charité sur les musiques d’ascenseur qui, pour le coup, pastichent bien mal le talent de Sugiyama. Attardons-nous un tout petit peu plus sur les bruitages. A chaque fois que vous viendrez en contact avec un mur ou un quelconque obstacle, vous pourrez ouïr un très subtil BROINK, possible descendant d’un vieux jeu ZX81 ou, plus probablement, rejeton consanguin d’une corne de brume et d’une sirène de navire. Amusant la première fois, lassant dès la seconde.

Cependant, rendons à César ce qui appartenait à sa grand-mère : le jeu n’est pas si désagréable lors des phases de combats. Il vous faudra maîtriser le japonais pour comprendre l’humour lourdingue du jeu, mais si tel est le cas, vous risquez de passer un assez bon moment à combattre ces valkyries d’un nouveau genre.

La difficulté est néanmoins aussi importante que chez le modèle d’Enix, voire encore plus absurde. Les combats s’enchaînent au moindre pas, la vie descend vite et l’expérience grimpe peu. Bodyconquest occupe donc sans doute de longues heures, mais en toute franchise je n’ai pas eu le courage de le vérifier.

Totalement à l’ouest au niveau de la réalisation, Bodyconquest frôle la moyenne grâce à son humour vulgaire et à ses nombreuses nymphettes. A condition bien entendu que vous ne soyez pas hermétique au genre.

Bodyconquest II