AVANT-PROPOS
Les jeux PC Engine sur CD fonctionnaient grâce à des extensions de mémoire nommées System Cards. Particularité des jeux Game Express (non-licenciés par NEC) comme celui-ci : ils ont besoin de leur propre carte, nommée Game Express CD Card. Aussi, si vous jouez sur émulateur, vous aurez besoin de cette carte (dont l’image est trouvable sur notre site dans la rubrique utilitaires PC Engine), et il vous faudra bien entendu en indiquer le chemin d’accès dans le fichier config de l’émulateur.
FIN DE L’AVANT-PROPOS
Célèbre marque pirate sur PC Engine, Game Express s’est mis sur le tard au format CD. En ont tout de même résulté quelques perles, comme ce Bishoujo Jyanshi Idol Pai, qui pour une fois n’est pas un jeu véritablement cochon.
MAGNOLIAS FOR EVEEEEEEER
Bishoujo Jyanshi Idol Pai est un jeu un peu particulier, puisqu’il oppose deux jeunes femmes (dont l’une dirigée par vos soins bien entendu) qui se frittent la gueule à gros coups de méchas.
Bien entendu, cela serait un peu trop simple s’il suffisait d’un quart de tour avant poing à la Street Fighter pour gagner. Non, en lieu et place, vous porterez vos coups… en gagnant des parties de Mah-Jong !
DES PARTIES DE MA QUOI ?
Le Mah-Jong, s’il est peu pratiqué en occident, est un peu l’équivalent des échecs ou des dominos au Japon : un grand classique du jeu de réflexion. Je vous passe gentiment les règles bien couillues du jeu normal, parce qu’ici c’est une version plus simple qui nous est proposée.
Vous commencez par choisir l’une des deux options à l’écran-titre, ce qui ne change pas grand-chose à priori, du moins n’y ai-je vu que du feu. Ensuite, place au combat. Les deux joueuses sont représentées de part et d’autre (haut et bas) de l’écran. Chacune a son jeu de mah-jong et une jauge de vie, qui se videra à mesure qu’elle perdra des parties.
Le mah-jong se compose d’une tripotée de dominos appelés tuiles et décorés de diverses manières. Il existe plusieurs figures que nous allons détailler :
LES FAMILLES ORDINAIRES :
Les Caractères, numérotés de un à neuf et en quatre exemplaires chacun
Les Bambous, idem
Les Cercles, idem
Considérez que ce sont des équivalents des couleurs (cœur, pique…) d’un jeu de cartes.
LES HONNEURS :
Les Dragons, de trois sortes (rouge, vert, blanc)
Les Vents, de quatre sortes (nord, sud, est, ouest)
LES HONNEURS SUPRÊMES, mais il n’y en a pas ici.
LES TUILES BLANCHES
Maintenant, voilà ce que j’en ai compris. Chaque joueur commence avec un jeu (que l’autre ne voit pas) de quatorze tuiles, le but étant de réaliser des combinaisons. Pour ce faire, il piochera à chaque tour une tuile et se défaussera d’une.
Il n’existe que peu de combinaisons possibles : la paire (deux tuiles identiques), le chow (trois tuiles qui se suivent dans une même famille, uniquement valable pour les familles ordinaires), le pung (trois tuiles identiques dans une même famille) et le kong (quatre tuiles identiques).
Ainsi, une main gagnante (appelée mah-jong) se compose soit de quatre chow/pung et une paire, soit de deux kong et deux chow/pung. Dans la pratique, vous piochez une tuile avec le bouton I, puis vous choisissez la tuile à défausser et vous en débarrassez au moyen du bouton I, une fois encore. Une fois prêt à faire mah-jong, il vous suffit d’appuyer sur le bouton II et de choisir la dernière ligne (avec un point d’exclamation).
De là, votre perso réalise son attaque et blesse l’adversaire. Il y a d’autres options en cours de jeu, mais je n’ai pas compris comment m’en servir. Je n’ai pas non plus compris à quoi servaient les tuiles blanches. Je suis preneur de toute info.
HONNI SOIT QUI MAL Y PENSE
Quel prétexte peut bien pousser deux jeunes femmes à s’affronter à coups de méchas ? Quel mécanisme permet de se battre à l’aide d’un jeu de mah-jong ? Dans l’expectative, je préfère oublier qu’il y a un scénario dans ce jeu.
Bishoujo Jyanshi Idol Pai est en tout cas très limité. Qu’il s’agisse des graphismes, tout juste acceptables sur huit bits, du fond d’écran désespérément verdâtre, des animations minimalistes ou de la sempiternelle « musiquette » (n.f. : se dit d’une petite musique saoulante en Antekrist moderne) qui nous vrille les oreilles, le jeu a été fait à la va-vite.
On saluera néanmoins les scènes animées faisant office d’interludes et les voix d’actrices crédibles lors des dialogues joués.
Pour le reste, il faut aimer - il faut comprendre, déjà - le mah-jong. Personnellement, cette mise en bouche m’aurait plu si le jeu avait été plus réactif : en effet, il n’est pas rare qu’il se mette à ramer lorsqu’on enchaîne les actions un peu trop vite.
Mais plus que cela, c’est la « chiantitude » (n.f. : néologisme antékristien, inspiré d’un grand portnawak verbal d’une élue socialiste de Poitou-Charente dans les années 2000/2010) du jeu qui vous fera le plus souffrir. S’il est finalement assez rare que l’adversaire fasse mah-jong, il est encore plus rare que vous puissiez le faire vous-même. Ainsi, on enchaîne les parties nulles, et comme il faut au moins six parties gagnantes pour vider la jauge de vie adverse (à raison de vingt-deux coups par partie), vous avez tout intérêt à vous réserver un après-midi de congés pour espérer en voir le bout.
Du coup, je ne sais même pas ce qu’il se passe lorsqu’on gagne, ayant abandonné au bout de cinq heures. Peut-être que l’adversaire se fout à poil finalement, ce serait la moindre des choses de la part de Game Express.