Ne fuyez pas à l’évocation de ce nom bien peu sexy car Bikkuriman World est un vieil ami que vous connaissez tous depuis bien des années. Ayant loué ses services à une console concurrente, notre homme a simplement préféré adopter un profil bas et changer de nom, histoire qu’on ne puisse pas lui reprocher de manger à tous les râteliers. En effet, Bikkuriman World n’est autre que le légendaire WonderBoy in Monster Land (ou Monster World premier du nom), le hit de Sega qui se trouve ici adapté à la sauce PC Engine par Hudson Soft. Cette fois, le premier rôle n’échoit cependant pas à Master Higgins, le figurant attitré d’Hudson Soft pour tout ce qui touche aux transpositions de WonderBoy sur consoles NEC et Nintendo. Le petit héros a été relooké et renommé Bikkuriman, de manière à profiter du succès d’un dessin animé qui passait à cette époque au Japon.
La série des Monster World est constituée d’une série de jeux de plates-formes mâtinés de légers éléments RPG. Passé sans transitions de l’âge de la pierre à l’époque médiévale, WonderBoy / Bikkuriman combat des monstres à l’épée, récupère des pièces d’or à chaque victoire et gagne des épées de plus en plus puissantes en terrassant les boss de fin de niveau. Sur son chemin, Bikkuriman trouvera de nombreux magasins qui lui permettront d’acheter des bottes (pour sauter et courir plus vite), des boucliers (pour parrer les projectiles), des armures (pour ne pas perdre trop d’énergie en cas de contact avec les ennemis) et des items magiques (bombes, tornades, boules de feu, etc.). Il pourra également visiter des tavernes et des hôpitaux pour récupérer de l’énergie. Hormis cette noble entreprise de dératisation, Bikkuriman est constitué de nombreuses séquences de plates-formes, de pièges et d’échelles à escalader. L’aspect RPG se limite à l’ambiance et à la possibilité d’acheter de l’équipement car pour le reste, Bikkuriman World est conçu comme un classique jeu d’action avec ses stages linéaires et ses monstres de fin de niveaux.
Concernant les différences de présentation entre les versions Sega et Hudson Soft, elle ne sont que très superficielles. Les adversaires sont restés identiques, de même que les stages visités, l’armement et la position des différents magasins. Seul le petit héros a changé de look (et encore, ce n’est pas particulièrement flagrant), et les boss creusent moins dans l’heroic-fantasy occidentale gentillette et davantage dans la démonologie manga orientale.
Réalisation technique :
Sans être exceptionnel, Bikkuriman World est un poil plus réussi que son cousin sur Master System, mais la différence reste assez faible. Les décors sont pratiquement identiques, toujours très sobres mais avec un soupçon de couleurs en plus. La bande sonore est globalement similaire, mais je regrette néanmoins l’adorable petite mélodie qui rythmait les débuts de l’aventure sur Master System. Le gameplay n’a pas évolué (donc, simple et performant), les commandes non plus (donc, un peu lourdes à l’occasion) : de ce point vue, Bikkuriman est une copie parfaite de la Master System. Au niveau des avantages nets, on signalera une rapidité fortement accrue du personnage principal et des adversaires, qui améliore le rythme de l’action. Du côté des malus, le look des boss, adapté à celui de ce manga inconnu au bataillon, est moins accrocheur pour un regard occidental.
En bref : 16/20
Si on retire du lot les menues différences graphiques, Bikkuriman World reste ce qu’il était sur Master System, à savoir un excellent mélange de plates-formes et de RPG simplistes. S’il a un peu vieilli aujourd’hui, ce soft était une référence à une époque où le mélange des genres n’était pas vraiment la norme. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un jeu long, difficile et très bien construit, qui devrait plaire à n’importe quel joueur. Pour la différence entre les versions Sega et Hudson, à vous de voir. Bikkuriman est un chouia plus réussi techniquement mais son univers est moins accrocheur.