AVANT-PROPOS
Les jeux PC Engine sur CD fonctionnaient grâce à des extensions de mémoire nommées System Cards. Particularité des jeux Game Express (non-licenciés par NEC) comme celui-ci : ils ont besoin de leur propre carte, nommée Game Express CD Card. Aussi, si vous jouez sur émulateur, vous aurez besoin de cette carte (dont l’image est trouvable sur notre site dans la rubrique utilitaires PC Engine), et il vous faudra bien entendu en indiquer le chemin d’accès dans le fichier config de l’émulateur.
FIN DE L’AVANT-PROPOS
Voici un jeu d’un genre un peu particulier et typiquement nippon. Tous les Aldo Maccione en herbe, les Casanova de comptoir et, surtout, les mecs trop timides pour oser sortir de devant leur écran de PC pour courir la gueuse, seront ravis, puisqu’il s’agit d’un jeu de drague. Mieux encore, un jeu de drague cochon.
T’AS D’BEAUX YEUX TU SAIS ? C’EST DOMMAGE QUE TES OREILLES LES CACHENT.
À ma gauche Kotomi, quinze ans à tout péter, fraîche et pimpante comme une bonne Kro. A ma droite Suzunu, les cheveux bleus comme si elle sortait d’un mauvais manga et le style décontracté. Au milieu Kyoko, femme fatale au regard plein de promesses…
Et pour conquérir le cœur de ces trois grâces, il y a vous. Oui, vous, le gros chauve boutonneux aux lunettes en cul de bouteille. Eh ben on n’est pas couchés…
HITCH, EXPERT EN SÉDUCTION
AV Tanjou est donc l’un des représentants de ce genre si peu intéressant qu’est la simulation de drague. D’ailleurs, parler de drague est un peu biaisé, puisqu’il s’agit surtout d’organiser la vie de ces jeunes femmes, mois par mois, semaine par semaine.
Les chiennes de garde peuvent retourner à la niche, puisqu’il n’y a pas de possibilités de leur faire faire la cuisine, le ménage, le repassage ou même une petite p… Enfin les activités domestiques quotidiennes, quoi.
Concrètement, se présente à vous la première des trois nymphettes. On a un joli portrait à gauche, les stats de la demoiselle à droite (va savoir à quoi ça correspond, toi…) et, une fois qu’elle a fini de vous tchatcher en japonais apparaît un menu, qui va vous permettre de gérer leur agenda au mois.
Chaque mois est constitué de quatre semaines et vous devrez choisir deux activités par semaine (que font-elles le reste du temps ? Mystère…) parmi huit : lecture, fleurs, gym, cinéma, confiseries, bar, théâtre ou vacances. Pas le plus réjouissant des programmes, m’enfin c’est pas comme si on avait le choix, hein…
Une fois votre choix fait, vous recommencez pour les deux autres jeunes femmes, puis vous les admirez en train d’exécuter le moindre de vos ordres, comme devraient faire toutes les femmes du monde (si à la fin je me prends pas une plainte d’une quelconque organisation féministe, c’est que je serai passé à côté de quelque chose).
Enfin, une roulette désignera laquelle des trois demoiselles vous aurez le droit de voir à poil, ou en petite tenue, ou pas du tout d’ailleurs, tout dépend des choix que vous aurez opérés.
Rebelote ensuite le mois suivant, et ainsi de suite jusqu’à ce que mort par déshydratation s’ensuive. Ou que la partie finisse peut-être…
MI-PUTES MI-SOUMISES (oui, je réciterai trois pater et deux avé en pénitence)
AV Tanjou joue donc la carte de… euh… de quoi déjà ? Ah oui, de la gestion d’emploi du temps. Un concept foutrement rébarbatif si ce n’étaient les images hentaï qui parsèment le jeu.
À ce propos, les graphismes sont plutôt corrects. Le design des héroïnes rappelle les mangas à l’eau de rose, genre ceux de Clamp au hasard (et surtout parce que n’y connaissant que dalle, c’est le seul nom qui me vient en tête), les animations humoristiques mettant en scène les mêmes personnages en version SD sont plaisantes et, si la musique d’ascenseur est vite gonflante, les voix des actrices sont convaincantes.
Le principal problème du jeu vient en réalité du fait que ce n’est pas un jeu justement. Le concept est terriblement redondant, et vous choisirez, qui plus est, les actions à réaliser au pif si vous ne parlez pas japonais, alors qu’elles devraient être en adéquation avec les stats des donzelles. Pas de challenge, pas d’inventivité, pas de nouveauté…
Et donc pas de temps à perdre. AV Tanjou est un eroge sans saveur qui ne tarde pas à céder le pas à l’ennui le plus profond. Et qui dit « ennui » dit « pas de plaisir ». Un comble.