Art of Fighting (Super Cd-Rom ²) est un jeu vidéo PC Engine publié par Hudson Soften 1994 .

  • 1994
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Art of Fighting (Super Cd-Rom ²)

3/5 — Très bien par

Quand on vous dit que NEC et Hudson Soft n’avaient pas froid aux yeux ! Art of Fighting fait partie de la demi-douzaine de softs portés de la Neo-Geo à la PC Engine. Et pour cela, la petite huit bits avait non seulement besoin du support CD, mais aussi d’un petit boost fourni par l’Arcade Card, une extension permettant d’augmenter la taille de la mémoire interne de la bête !

PLUS À ROBERT QU’À REDFORD

L’histoire d’Art of Fighting (Ryuuko no Ken au Japon) se focalise sur Ryo Sakazaki et Robert Garcia, deux experts du combat de rue qui recherchent Yuri, sœur du premier et sans doute gonzesse attitrée du deuxième. Cette dernière a été enlevée par un gang mafieux dirigé par… Eheh, même à la fin du jeu vous ne le saurez pas !

POUSSE-TOI D’LÀ QUE J’M’Y METTE

Art of Fighting est un beat ‘em up 2D tout ce qu’il y a de plus classique. À la manière du premier Fatal Fury - avec lequel le jeu comporte de nombreuses connexions - vous ne pourrez choisir que parmi les deux héros pour traverser le mode solo. Par contre, à deux vous pourrez choisir votre combattant parmi huit, les deux héros plus les six persos que vous affrontez en solo, seul le boss final étant injouable.

Quand bien même vous ne connaîtriez pas la saga Art of Fighting, vous distinguerez plusieurs têtes connues puisque la plupart des personnages ont ensuite été réutilisés dans les King of Fighters : outre Ryo Sakazaki, clône du Ryu de Street Fighter II (et qui sera par la suite pastiché lui-même par Capcom pour le personnage de Dan) et Robert Garcia, qui s’apparente plus à Terry Bogard, vous rencontrerez Jack le loubard catcheur, Lee le ninja masqué, King la bastonneuse endimanchée, Micky le grand dadais, John le militaire et Mr. Big le mac armé de tonfas, avant d’affronter le boss final qui n’est autre que… Eh non, toujours pas.

Rien de particulier à détailler concernant le gameplay. Vous vous affrontez en un-contre-un durant deux rounds gagnants chronométrés et gagnez au temps ou en battant l’adversaire. Vous disposez d’un bouton pour les coups de poing, un pour les coups de pied et un autre pour les chopes. En mixant boutons et directions vous réaliserez des coups spéciaux.

À ce propos, le principal apport d’Art of Fighting au genre concerne la jauge d’esprit que chacun des combattants possède. En réalisant un coup spécial vous viderez en partie cette jauge, et plus elle est vide moins vos coups spéciaux seront puissants.

Tous les deux combats, vous pourrez participer à un stage bonus au choix parmi trois : casser des pains de glace (un copier-coller du bonus stage de Street Fighter premier du nom), briser des bouteilles vides ou vous entraîner à sortir des boules de feu. Remporter ces bonus stages est censé améliorer vos stats, mais je n’y ai personnellement trouvé aucune amélioration.

UNE GROSSE BORNE DANS MA PETITE HUIT BITS

Perso, je n’ai jamais accroché à la saga des AoF, la faute principalement à des personnages un peu trop sérieux pour être charismatiques. Sans compter un scénario tellement réchauffé qu’il accroche au fond de la casserole.

Quoi qu’il en soit, la conversion d’AoF sur PC Engine est assez bluffante. Les personnages sont un peu plus petits qu’en arcade (le jeu marquait surtout pour ses sprites qui tenaient une bonne moitié d’écran chacun) mais ils sont quasiment aussi beaux, et les décors n’ont presque rien perdu en finesse et en couleurs.

Les animations sont également très convaincantes, même si il y a parfois quelques ralentissements. Les zooms et contre-zooms (respectivement lorsque les adversaires se rapprochent et s’éloignent) sont presque aussi bluffants que sur la Rolls des consoles. Enfin, support CD oblige, les thèmes musicaux conservent tout leur charme.

Ceci étant dit, même en applaudissant la performance technique le non-initié aura du mal à se faire à une jouabilité poussive. La faute notamment à des coups spéciaux déraisonnablement compliqués à sortir (un exemple tout bête : l’un des coups de Ryo consiste à aller vers l’avant, puis enchaîner un demi-cercle bas de l’arrière vers l’avant pour finir par un bouton de coup).

Le jeu est de fait assez difficile, même au niveau de difficulté le plus bas. Par contre il est très court, et traverser la ville de South Town (quand je vous disais qu’AoF et Fatal Fury étaient inter-connectés !) ne vous prendra pas plus d’un quart d’heure par perso. Or, si le multi propose huit persos, le solo n’en propose que deux. C’est mince.

On saluera donc un portage que l’on aurait pu penser impossible (voire catastrophique comme ce fut le cas pour Virtua Fighter 2 sur Megadrive), mais on se tournera plus volontiers vers les Fatal Fury, eux aussi portés sur la bécane de NEC par on ne sait quel miracle.

Art of Fighting (Super Cd-Rom ²)