Worms Armageddon est un jeu vidéo Nintendo 64 publié par Infogramesen 2000 .

  • 2000
  • Inclassable

Test du jeu vidéo Worms Armageddon

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Voilà sans doute le jeu sur lequel on passait le plus de temps, en cours, avec les potes. Après un premier épisode déjà bien fendard, les Worms reviennent pour déclencher l’Armageddon. Et sans Bruce Willis en plus.

VER DE PEUR

Le concept de Worms, quel que soit l’épisode, est très simple. Deux à quatre équipes de quatre vers s’affrontent dans des arènes au-dessus de l’eau. Certaines sont en environnement ouvert, permettant des attaques aériennes, et d’autres sont en vase clos.

Les joueurs attaquent à tour de rôle (si bien que l’on peut jouer avec une seule manette). A chaque tour de jeu, vous avez quelques dizaines de secondes pour déplacer votre ver, le faire attaquer puis le mettre à l’abri. Vous disposez d’une grande panoplie d’armes pour faire disparaître les cent points de vie de l’adversaire, sachant que si vous l’envoyez à la baille vous le tuez directement (les vers sont très mauvais en natation). A la fin, l’équipe dont au moins un ver est encore vivant gagne la partie.

Sachez aussi que si vous le voulez, vous pouvez déclencher une mort subite au bout d’un certain temps. Lorsque le chrono général arrive au bout de sa course, tous les vers passent à un point de vie et l’eau se met à monter, engloutissant des zones de l’aire de jeu jusque là émergées.

PERSONNE NE PERD SES VERS

Worms Armageddon propose diverses options en début de jeu. Tout d’abord vous pourrez choisir votre langue. Ensuite, vous aurez le choix entre les modes solos, multis et les options.

Le réglage des options est pour une fois un passage imposé, puisque c’est par ce menu que vous pourrez non seulement modifier des paramètres de jeu (temps, mort subite, placement des vers, déplacements, etc.), mais aussi créer ou modifier une équipe en lui attribuant un nom (ainsi qu’à chacun des vers qui la composent), une arme spéciale, une forme de pierre tombale, un drapeau et une langue, car tout un chacun sait que les vers parlent.

Le mode multijoueurs propose des parties jusqu’à quatre équipes. Vous pouvez sélectionner le nombre d’adversaires, le nombre de vers dans chaque équipe, la couleur de l’équipe et si elle est dirigée par un joueur en chair et en os ou par le CPU. Ensuite, à vous les joies du grand n’importe quoi dans une large panoplie d’arènes au choix.

Enfin, le mode solo se compose de quatre grands sous-ensembles. Jouer permet de faire une partie rapide immédiatement, sans même avoir à créer votre équipe. Vous êtes alors face à une équipe dirigée par la console, sans aucun réglage possible. Le Deathmatch est comme son nom l’indique un match à mort. Les Missions vous demandent de résoudre des sortes de casse-tête, c’est-à-dire tuer la ou les équipe(s) adverse(s), mais d’une manière bien précise. Mais avant de pouvoir débloquer les vingt-neuf missions du jeu, il vous faudra participer à l’Entraînement et le terminer avec une médaille d’or, ce qui n’est pas aussi simple que l’on pourrait le penser.

Parlons rapidement du jeu en lui-même, quoi qu’il n’y ait pas grand-chose à rajouter. Vous dirigerez vos vers au stick ou à la croix, les boutons C permettant de déplacer l’écran pour voir où se situent vos adversaires. Les boutons A et B permettent de sauter respectivement vers l’avant ou l’arrière, la gâchette Z de tirer. Enfin la gâchette R permet de choisir votre arme dans un menu.

Le panel d’armes à votre disposition est impressionnant, et se divise en plusieurs catégories : les attaques à mains nues qui ont une portée limitée, les armes à feu (bazooka, mitrailleuse, fusil à pompe, etc.) pour attaque en ligne droite - et ce même si le vent joue sur le tir au bazooka - et les explosifs (grenades, mines, dynamite…) qui explosent de une à cinq secondes après avoir été déclenchés. Les grenades sont également sensibles au vent. Mais ce n’est pas tout : il existe aussi des attaques plus loufoques (mouton volant, attaque de méchoui, sainte grenade ou bombe-banane par exemple), ainsi que des objets ayant surtout la vocation de vous aider à vous déplacer (corde, fer à souder, poutrelles, etc.).

Notez que la plupart de ces équipements est à utilisation limitée. Cependant, il tombera régulièrement d’on ne sait où des caisses de munitions, mais aussi des kits de soin. Enfin, sachez que des mines sont déjà éparpillées au sol avant le début de la partie, et que passer à proximité les déclenche. Soyez malins, utilisez-les à votre profit : les dégâts se cumulent !

EN VER ET CONTRE TOUS

Ah la Team 17 ! Quelle équipe ! Worms Armageddon est peu ou prou leur plus bel aboutissement, et c’est le meilleur épisode de la série avec le World Party.

Visuellement, la révolution est là. Worms était assez laid, pas très varié et surtout les vers étaient tout petits. Ici, rien de tout ça (quoi que les vers ne sont pas beaucoup plus grands). Le visuel est magnifique, les sprites de nos asticots s’en donnent à cœur joie dans des environnements superbes, de grosses images fixes aux couleurs en à-plats. Le style décalé qui a été choisi est un hymne à la rigolade, et tout est d’équerre.

Ainsi en est-il des animations, les vers disposant de nombreuses mimiques assez tordantes, et les bruitages se veulent eux aussi humoristiques. Bref, la réalisation est du tonnerre et le seul reproche que l’on pourrait trouver en étant pointilleux, c’est que les cinématiques très drôles du premier épisode ont disparu (c’était aussi le cas sur PC il me semble).

La jouabilité n’a pas varié d’un pouce, et c’est tant mieux. Les vers sont toujours aussi maniables, et l’armement disponible est énorme. Ne manquent plus que les quelques armes vraiment délirantes (et vraiment abusées il faut bien le dire) de World Party pour les plus gourmands.

La difficulté lors des modes solos n’est pas à prendre à la légère, même si un peu d’entraînement fera de vous un as du lancer de grenade ou du missile-girouette. Mais c’est bien entendu en multi que Worms Armageddon révèle tout son potentiel, et autant dire qu’il est énorme ! Le mode solo est déjà conséquent, mais les parties à plusieurs le sont bien plus. A quatre, la replay value est tout simplement infinie, on ne peut pas se lasser de ces massacres débiles et jouissifs, faits d’un peu de talent, de beaucoup de chance et d’un nombre incalculable de coups de putes.

S’appuyant sur la principale qualité de la 64 bits face à ses concurrentes de l’époque, le multi à quatre, Worms Armageddon est une franche réussite, à peine surpassée par son petit frère. De grosses parts de rire et un très bon moment.

Worms Armageddon