Formidable jeu de course futuriste, WipeOut contribua sans conteste au succès de la Playstation. Avec des graphismes à couper le souffle et une sensation de vitesse ahurissante, on se croit sans problème dans le cockpit du pilote. Mêlant habilement course et tir, WipeOut est la référence du genre. Qu’en est-il de la version N64 ? Psygnosis a-t-il réussi à transposer l’ambiance particulière de ce jeu sur ce nouveau support ?
Principe :
Dans le futur, les formules 1 seront remplacées par les formules 5000 (F5000). Ces véhicules sont en fait des vaisseaux qui flottent à quelques centimètres de sol, à la manière de F-Zero. Grâce au système Anti-Gravité (A.G.), les vaisseaux peuvent être aussi légers qu’un oiseau et voler à toute allure. Ils n’ont plus aucun contact avec le sol, plus de frottements (ou un minimum avec l’air) et peuvent donc atteindre des vitesses vertigineuses. En effet, le jeu va vite et même très vite, c’est tout bonnement époustouflant. Mais la vitesse n’est pas le seul paramètre entrant en jeu, l’autre point fort est l’utilisation d’armes pour ralentir ou même détruire les concurrents. Au départ il y a 15 participants et à l’arrivée le nombre est quelque peu revu à la baisse.
L’action :
La bataille se joue sur 7 circuits (dont un caché) avec 5 vaisseaux différents (dont un caché également). Les circuits sont très hard, ils sont très tortueux avec des virages vicieux qui sont mal placés, c’est-à-dire au bout d’une longue ligne droite (aïe, ça fait mal la rambarde), dans une zone à visibilité réduite à cause de gerbes de fumée, au bout d’un tunnel ou au sommet d’une côte. N’oubliez pas que vous pilotez des vaisseaux A.G. ! Passé la crête de la colline, ces engins se mettent littéralement à voler, c’est impressionnant mais il faut rester calme car ils restent toujours maniables. Les vols planés sont courants car les terrains sont très escarpés et les vaisseaux très rapides.
Avant le départ, les armes (et power-up) sont pré-chargées dans les vaisseaux mais elles ne sont pas opérationnelles. Le long du parcours, sur le sol sont dessinées des icônes en forme de croix colorées ; si vous en survolez une, une arme sera activée. Il y a 10 items communs à toutes les équipes, parmi lesquels vous avez les classiques mines et missiles, autoguidés ou non, mais aussi le pilote automatique qui est très pratique pour rattraper des places perdues et le Quake Disruptor. C’est une arme originale, elle fait trembler tout le circuit comme une vague et fait bien le ménage dans les rangs adverses. A côté de ces armes, chaque vaisseau a une super-arme spécifique, ce qui nous fait un total de 15 armes. En plus des icônes pour sélectionner une arme, des flèches bleues sont parsemées ici et là sur la piste pour augmenter sensiblement la vitesse du vaisseau pendant un court instant. Avec tout ça, il y a de quoi pimenter une course et la rendre bien stressante comme il faut.
Le menu :
L’écran de sélection présente 4 modes de jeu :
-le mode Challenge : c’est le mode principal, c’est là où vous gagnerez des trophées et des bonus cachés. Il se divise en 3 parties : Race, Time Trial et Weapon. Le but de la Race est de finir au moins dans les 3 premiers dans chaque course. Certaines courses se jouent avec des armes et d’autres non, seul le pilotage compte. Dans le Time Trial, vous n’avez qu’un tour et pas d’armes, juste un super turbo qu’il faut utiliser au bon moment pour pouvoir battre le record imposé. La dernière partie, la plus amusante consiste à détruire un nombre prédéfini de vaisseaux en un minimum de tours.
-le mode _Single Race _: au contraire du mode précédent où vous n’aviez le choix ni de la course, ni du vaisseau, ni de la difficulté, ici oui. Avant de choisir votre course, il faut choisir la classe (vector, venom, rapier et phantom). Si dans la première classe la vitesse n’est pas excessive, essayez donc la classe phantom et vous verrez de quoi est capable ce jeu. Là, c’est ce qu’on appelle rapide. Ensuite vous choisissez votre vaisseau parmi 5, avec chacun des caractéristiques différentes.
-le _Time Trial _: C’est la même chose que ci-dessus, sauf que vous n’avez pas d’armes et qu’il n’y a pas de concurrents sur la piste. Seul le chronomètre compte. Le Single Race et le Time Trial sont en fait des modes d’entraînement pour le Challenge.
-le mode multiplayer : Plus besoin de câble pour relier 2 Playstation entre elles et goûter aux joies du multijoueurs, avec la N64 il est possible de jouer à 4 sur le même écran. Le jeu est aussi rapide que si vous jouiez seul et sans ralentissements. En contrepartie, la console n’affiche plus que la piste et ses contours, il n’y a plus de décors extérieurs. On a du mal à reconnaître le parcours et ça se ressent sur la conduite qui devient vite hasardeuse. Et puis évoluer dans un monde sans décors c’est pas folichon ! Heureusement tous ces défauts disparaissent quand il n’y a que 2 joueurs humains. Là, c’est vraiment l’éclate totale, tout y est, la vitesse, les graphismes et l’action surtout. Vous avez le choix entre vous battre entre amis seuls et contre l’ordinateur aussi. Cé ti pas bien ? Ça en promet des parties enflammées !
Et il a quoi dans le ventre ?
Graphismes : L’ambiance est très futuriste, les décors font industriels mais restent quand même très colorés avec quelques effets de lumière. Les textures sont un minimum pixelisées et restent agréables à l’œil.
Animation : Le jeu est très rapide mais reste extrêmement fluide, aucun ralentissement à déplorer ni d’images saccadées. Mais comment Psygnosis a-t-il réussi cet exploit ? Tout simplement en limitant le nombre de polygones à l’écran grâce au clipping. La ligne d’horizon à partir de laquelle apparaissent les éléments du décor est très proche et il n’est pas rare de voir apparaître une montagne entière dans les derniers moments. Le clipping n’est pas gênant car il ne survient que sur le décor et non le circuit. On pardonne sans problème ce défaut car la vitesse d’affichage est telle que vous n’aurez pas tellement le temps de faire attention aux décors.
Son : Les musiques sont excellentes, les fidèles de la série retrouveront l’ambiance des précédents épisodes. La techno est toujours à l’honneur et cette fois-ci c’est au tour de Fluke et des Propellerheads de nous faire profiter de leurs chansons. Les bruitages sont quant à eux quelconques mais tout de même dans l’ambiance.
Jouabilité : Les véhicules sont des vaisseaux A.G. et n’ont aucun contact avec le sol, ce qui fait que leur conduite est tout à fait particulière. Ces engins ont tendance à glisser lors d’un virage et possèdent une grande inertie. De plus n’ayant pas de roues, les vaisseaux ont des aérofreins pour ralentir, un aérofrein gauche et un droit qu’il faudra utiliser en conséquence en fonction du virage que vous allez aborder. A cause de tout ça, le jeu fait beaucoup appel au par-cœur car pour négocier un virage, il faut entamer la manœuvre avant d’y être.
Difficulté : Le jeu n’est pas fait pour les débutants, il faut un certain temps d’adaptation pour pouvoir maîtriser ces engins ; une fois fait on peut enfin prendre du plaisir. Ensuite la difficulté peut en rebuter plus d’un, WipeOut 64 ne possède que 7 circuits mais ils sont très hard et ils vous faudra énormément de temps pour les dompter.
Conclusion :
De la bonne musique bien rythmée mêlée à une vitesse de jeu ahurissante, le tout avec un soupçon d’action ne peut donner qu’un cocktail détonnant. Les circuits sont certes peu nombreux mais ils sont tous de qualité. Les dénivelés sont énormes et les sauts qui en découlent gigantesques ; voir flotter son appareil à quelques mètres du sol et le diriger d’une main de maître donne beaucoup de plaisir. Le mieux reste tout de même de pouvoir dégommer ses potes avec la panoplie d’armes à sa disposition. Arf ! On en redemande encore.