Un peu d’histoire :
Dès sa sortie en France, Turok fut qualifié comme le meilleur FPS de la console et même toutes consoles confondues. Normal, Golden Eye n’était pas encore en distribution, et d’ailleurs la N64 non plus. Le jeu enthousiasma tout le monde de par sa réalisation et ses quelques aspects novateurs. Finis les Doom-likes avec des textures qui vibrent tout le temps, des couleurs qui bavent et des sprites en 2D, vive les décors en extérieur et les grands espaces, bonjour l’animation sans faille et de gros ennemis avec du volume.
Le monde perdu est en péril : Campaigner, un redoutable tyran a des projets de conquête. Il a envoyé ses troupes sur ce monde préhistorique dont les rangs sont formés par des hommes mais aussi des dinosaures et des monstres cybernétiques. Maintenant le monde perdu n’est plus qu’un champ de ruines. Turok, gardien de ces lieux mystiques ne peut accepter cette horreur : armé de son couteau et de son arc, il part à travers la jungle pour défier ce Campaigner.
La claque :
Après avoir passé outre le scénario très original, on s’empresse de se mettre dans la peau de ce pauvre Indien. Ouaaah ! On s’y croirait ! L’environnement est tout en 3D, les adversaires et les animaux qui gambadent aussi. Un petit sanglier par là, une biche par ci et des singes qui grimpent aux arbres. C’est la jungle il ne faut pas l’oublier, une jungle préhistorique aussi avec des raptors et autres animaux de cette époque ! Ces bêtes sont très affamées et se jettent sur tout ce qui bouge, même vos propres ennemis. Ce sont des petites choses comme ça qui permettent une immersion rapide dans le jeu.
L’ambiance sonore colle parfaitement à l’univers technico-préhistorique. Dans la jungle, les musiques sont faites de percussions aux rythmes africains et dans le bunker extrêmement bien gardé de Campaigner, la techno très speed est à l’honneur. Les bruitages sont eux aussi bien choisis et des plus réalistes. On entend au loin des grognements et des rugissements de dinosaures pas très amicaux. Tout est fait pour vous mettre sur les nerfs.
Ames sensibles s’abstenir. On est à des années-lumière de l’univers niais de Nintendo (Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. J’adore aussi l’univers spécial de Big N). Des hectolitres de sang rouge gicleront tout au long de l’aventure. C’est excellent de voir son adversaire tituber, la main sur son cou pour essayer d’arrêter les gerbes de sang sortant de la carotide. Encore mieux, si vous tirez sur votre ennemi avec une arme explosive, il fera un vol plané en criant de toutes ses forces et en laissant derrière lui une large traînée de sang. Oh ! que c’est jouissif !
Un petit coup de vieux :
L’enthousiasme que j’ai montré dans les paragraphes précédents provient des souvenirs de mes émotions éprouvées lors des premières parties de Turok à l’époque. Il faut avouer que le jeu a malheureusement mal vieilli, il est techniquement largement dépassé par d’autres jeux comme par exemple Turok 2 ou Perfect Dark. Les graphismes qui avaient fait sensation paraissent maintenant bien ternes et pauvres. Le défaut le plus important dans Turok est le brouillard courant dans les jeux sur N64. Ici, il est particulièrement présent. La ligne de non-visibilité est très proche, elle ne gêne pas la jouabilité mais est quand même très frustrante.
Les niveaux sont immenses, un peu trop d’ailleurs. Les décors se ressemblent beaucoup, il y a de la jungle, de la jungle, des grottes, de la jungle, des temples, des grottes… Il n’est pas rare de se perdre dans ces dédales ce qui fait que le jeu perd de son dynamisme. L’action est également répétitive, elle se limite à tuer tout ce qui bouge. Le seul objectif est de récupérer toutes les clefs pour ouvrir l’accès aux niveaux supérieurs. L’ensemble forme un tout monotone et une partie devient ennuyeuse à la longue, mais ça ne nous empêche pas de revenir jouer le lendemain.
Dernier petit défaut qui est un tantinet énervant, c’est la gestion du saut du personnage. Dans ce genre qu’est le Doom-like, le saut est toujours un vrai calvaire car on ne voit pas distinctement où on va atterrir. Dans Turok, c’est extrêmement gênant car il y a une foultitude de passages de plates-formes où la moindre erreur est sanctionnée par la perte d’une vie. Je peux vous dire que lorsqu’on traverse ces endroits délicats on est au bord de la crise de nerf.
Le mot de la fin :
Même si le jeu possède pas mal de défauts (une réalisation dépassée, une certaine monotonie et pas de mode multijoueurs), il reste quand même un bon jeu. Le cocktail « technologie » plus « préhistoire » marche toujours à merveille et reste unique. Aucun autre jeu ne reprend avec brio cette ambiance, même ses suites ont perdu cette touche. Il reste pour moi le meilleur de la série mais peut-être plus pour des valeurs sentimentales qu’autre chose.