Dernier épisode de la série Turok sur N64, Turok 3- Shadow of Oblivion n’est plus tout à fait dans la lignée de ses prédécesseurs. Notre légendaire Indien n’est plus de la partie, il se fait descendre tout au début de l’histoire. Sa sœur Danielle et son frère Joseph sont forcés de reprendre le flambeau et de venger ainsi leur frère. Adon qui a aidé autrefois Turok revient de nouveau pour les guider dans leur quête.
La partie commence par une cinématique assez longue et bien réussie. L’introduction est crédible car les mouvements des personnages reflètent correctement leurs émotions et l’articulation des lèvres est synchronisée avec la parole. Bien sûr elle est tout en 3D et est donc moins impressionnante que si elle était en synthèse mais elle est convenablement menée. Elle comprend quelques effets spéciaux fort sympathiques qui nous immergent directement dans le jeu avant d’avoir commencé. A la fin de la scène cinématique, vous avez le choix entre les 2 protagonistes Danielle et Joseph. Chacun a ses propres caractéristiques et des armes différentes (en partie). La première saute plus haut et possède un grappin qui lui permet d’atteindre des lieux en hauteur tandis que son frère peut se faufiler à travers des passages étroits et possède des lunettes à vision nocturne.
Un petit peu gore :
Le premier monde est excellent, vous êtes enfermé dans un quartier d’une ville mise en quarantaine. Vous débutez dans une salle d’un building où vous voyez à travers la baie vitrée des tentacules qui se balancent sur l’immeuble d’en face. Pas très rassurant tout ça ! On note également que des engins volants de la police patrouillent. C’est un peu pompé sur Perfect Dark, mais ce n’est pas plus mal car c’est réussi. Après avoir examiné ce qu’on pouvait voir par la fenêtre, on remarque qu’une passerelle relie les 2 immeubles. Il ne reste plus qu’à l’emprunter. Ce faisant, au moment où vous la traversez, un vaisseau vient s’écraser et coupe la passerelle en 2. Il n’y a plus qu’à rebrousser chemin et à trouver un autre passage, cette fois-ci en passant par le cœur du bâtiment.
Un passage par les égouts vous mènera vers la rue. Avant d’y arriver, vous rencontrerez un pauvre civil tétanisé de peur. A votre venue il se sentira plus en sécurité et prendra le chemin de la sortie. Malheureusement un monstre l’attendait en haut de la bouche d’égout et le découpe en morceaux. Vous assistez impuissant à la scène jusqu’au moment où le bassin et les jambes de ce malheureux tombent à vos pieds. Vous restez calme et décidez de monter à l’échelle. Une fois en haut vous voyez une traînée de sang, vous la suivez et au bout vos yeux ne croient pas ce qu’ils voient. Une espèce d’araignée géante avec un corps à forme humaine dévore ce qui reste du cadavre. Vous n’avez pas le temps de réfléchir et vous dégommez cette affreuse bestiole. Vous reprenez votre chemin et remarquez que vous n’êtes pas seul. La police est là pour défendre la population et empêcher quiconque de sortir de la zone de quarantaine. Les officiers tirent sur les monstres et vous aident par la même occasion mais ils n’hésiteront pas à vous descendre si vous vous approchez trop des barrières.
Voilà pour le début de l’histoire, le reste c’est à vous de le découvrir. L’action se déroule sur 5 mondes entrecoupés de plusieurs sous-niveaux. Tout au long du parcours, le jeu est aussi bien ficelé. L’ambiance est prenante et reste stressante jusqu’à la fin. Le scénario est très linéaire et ce n’est pas plus mal. Exit les niveaux interminables des anciens Turok, où l’on passait énormément de temps à chercher son chemin. Maintenant, il y a un minimum de recherche et une place belle à l’action, le jeu n’en est que plus rythmé. N’est-ce pas ce que l’on veut dans ce genre qu’est le FPS?
Une petite comparaison avec ses prédécesseurs :
Bien que Turok 3 soit sorti après Turok 2 (il fallait le préciser car ce n’est pas évident… fallait rire là), le jeu est graphiquement moins beau, même avec l’expansion Pack. Les textures sont nettement moins fines et plus pixelisées, mais le tout reste très joli et agréable à regarder. En contrepartie le brouillard a quasiment disparu, il est encore plus repoussé loin devant et est beaucoup moins présent.
Un compromis sembleavoir été fait entre graphismes de haute qualité et plaisir. Certes le jeu semble moins travaillé que son aïeul mais un effort certain a été apporté au niveau de l’animation. Le framerate est meilleur que celui de Turok 2 ; en effet le jeu donne moins de nausées. On peut quand même regretter quelques ralentissements quand il y a pas mal de monde à l’écran, mais cela arrive rarement.
Autre bon point, c’est la jouabilité. Les personnages sont plus maniables et les séquences plates-formes ont disparu. Turok – Dinosaur Hunter était très énervant sur ce point, beaucoup de passages nécessitaient une maîtrise parfaite du saut, chose très difficile dans un FPS puisqu’on ne voit pas où on atterrit. Dans l’épisode suivant, les passages plates-formes sont moins présents et surtout beaucoup moins délicats. Maintenant dans cet épisode, les sauts de plate-forme en plate-forme sont d’une facilité déconcertante, surtout avec Danielle.
Les musiques ont un air de bande musicale de film d’action et aussi de science-fiction. Ca tombe bien c’est pile-poil ce qu’il fallait pour le jeu, autant dire qu’elles mettent parfaitement dans l’ambiance et qu’elles collent aussi bien à l’action. Les bruitages sont quant à eux plutôt mauvais, le rendu sonore des armes est médiocre et les autres bruits et hurlements ne sont pas beaucoup mieux. Il n’y a que les voix qui sont très bien rendues, c’est en anglais mais cela reste compréhensible.
Par rapport aux anciens épisodes, Turok 3 a une durée de vie plus faible. Les niveaux sont plus courts et beaucoup de renseignements utiles sont distillés durant les cinématiques pour nous permettre d’avancer rapidement. La difficulté est également moindre, les ennemis ne sont pas simples à tuer mais ils sont peu nombreux (sauf dans les 2 derniers niveaux). Pour allonger la durée de vie du soft, Acclaim a ajouté un mode multijoueurs. Il est plutôt pas mal, les arènes sont bien construites quoiqu’un peu petites et il y a plus de modes de jeux qu’auparavant. Comme dans Perfect Dark, il est possible de choisir des bots et c’est une chose excellente quand on veut jouer à 4 alors que l’on n’est que 2. Malheureusement on ne peut pas jouer à plus de 4, bots y compris. En plus les bots ne sont pas très futés et le mode multijoueurs n’est pas passionnant quand on se bat seul contre 3 bots.
Conclusion :
Acclaim signe cette fois-ci avec ce nouvel épisode un très bon FPS. La réalisation n’est certes pas du meilleur niveau mais là n’est pas la force du jeu. Elle réside dans l’intérêt et le fun. Dès le début de l’aventure on plonge dans l’ambiance et on reste scotché à l’écran jusqu’à la fin. Cette fin, d’ailleurs, arrive trop vite. Le jeu est en effet trop court et c’est son principal défaut.