Au début fut le verbe…
Turok premier du nom, malgré ses nombreux défauts, avait beaucoup impressionné les joueurs de N64 et en avait converti plus d’un au genre FPS. Acclaim ne pouvait lâcher cette manne et se devait de faire une suite digne de ce nom. Entre temps une nouveauté de taille a fait son apparition : l’expansion Pak. Il améliore nettement les caractéristiques de la console et le jeu en profite amplement.
Avant de parler du jeu en lui-même, on va quand même expliquer pourquoi ce pauvre Turok doit encore partir affronter tous ces horribles monstres alors qu’il avait tué ce tyran Campaigner. L’erreur qu’il a commise fut d’utiliser le Chronosceptor et de le détruire par la suite. En opérant ainsi, un être encore plus ignoble sortit de l’ombre et envoya ses sbires sur le monde perdu. Cet être est le Primagen. A l’origine des temps il eut l’audace de défier la création et se réfugia dans sa prison. La « concordance Lazare » saisit cette occasion pour l’enfermer dans sa prison en édifiant des totems énergétiques autour de celle-ci. L’armée qu’il a envoyée sur le monde perdu a pour but de détruire ces totems et de le libérer ainsi de sa prison.
…Ensuite agit l’acte.
Maintenant qu’on sait le pourquoi du comment, on va pouvoir se jeter sur le jeu. Avant chaque niveau, Adon, membre de la « concordance Lazare », donne des renseignements sur le déroulement des évènements et les objectifs à atteindre. La plupart du temps ils se limitent à détruire des Boss ou des installations ennemies. L’action en est donc également réduite et se résume à un massacre perpétuel. C’est très violent, bien plus que dans le premier épisode. Avec tout le sang qui est versé au cours de l’aventure, il y a de quoi remplir l’Amazone !
La diversité des armes a de quoi assouvir tous vos délires. Cela va du simple pistolet au lance-missiles qui fait exploser votre victime en mille morceaux ou en 2 seulement. Il y a d’autres armes bien marrantes qui rebondissent sur les murs ou qui peuvent arracher un bras. Parmi les armes sympas, on peut signaliser l’utilité de la mine de proximité. Elle explose à hauteur de genou et envoie une onde de choc horizontale qui coupe les jambes des malheureux qui s’approchent trop près. Mais l’arme la plus originale est le Cerebral Bore : elle envoie une sonde qui va s’enfoncer dans le cerveau de la victime et ensuite le vidanger dans une gerbe de liquide encéphalique. Arf que c’est bon ! Non, non je n’ai pas l’esprit ravagé.
Puis se forma la substance.
Comparé à son prédécesseur, Turok 2 est très beau, les textures sont fines, nettes et bien détaillées. Même quand on utilise le mode sniper et qu’on zoome sur un ennemi, on ne voit pas le phénomène de pixélisation et les textures restent très lisses. Le jeu exploite parfaitement les atouts de l’expansion Pak. Le brouillard très présent dans le premier épisode a nettement reculé, on voit maintenant 2 fois plus loin et c’est donc 2 fois plus appréciable. Turok 2 est techniquement au top mais le jeu a perdu de son charme car il n’y a pas beaucoup de décors en extérieur. On se trimbale principalement dans des cavernes sombres ou à l’intérieur de couloirs parfois très étroits. On a perdu l’ambiance et les grands espaces du premier épisode.
Les graphisme sont au top et l’animation en souffre un peu. Le jeu ralentit quelques fois et donne mal au crâne (dans mon cas). Les rotations d’écran sont légèrement saccadées, c’est infime et presque imperceptible mais à force ça donne le tournis et des nausées. A part ce détail qui ne gêne peut-être que moi, le jeu reste fluide.
Du côté de la musique, il n’y a rien d’extraordinaire. Elles passent inaperçues, elles sont quand même dans l’ambiance mais on n’y fait pas trop attention. C’est sûrement dû à l’action qui est intense. Les bruitages et notamment les voix-off sont bien réalisés.
Les modes de jeux :
L’aventure en solo est très longue, les niveaux sont immenses, bien plus que dans Turok – Dinosaur Hunter et en plus ils sont toujours aussi labyrinthiques. Les graphismes étant plus fins et donc beaucoup plus clairs, on perd moins son chemin. Il faut aussi prendre en compte que le parcours est également plus linéaire qu’auparavant ou plutôt mieux balisé. On avance donc toujours dans le bon sens et le jeu devient plus rythmé.
Le mode multijoueurs possède quelques caractéristiques sympathiques. 4 joueurs peuvent s’affronter en même temps dans des arènes différentes. Jusque là rien de transcendant sauf que les personnages que vous choisissez ont tous des caractéristiques différentes. Certains ne peuvent pas prendre d’arme tandis que d’autres se régénèrent. J’adore quand les adversaires ne sont pas identiques, certains sont handicapés alors que d’autres sont nettement avantagés. C’est franchement dégueulasse pour celui qui a un personnage médiocre mais c’est ça qui est bon. A part ça, rien de bien intéressant à signaler. Les arènes ne sont pas très belles ni très variées. Les textures se ressemblent trop, ce qui fait qu’on n’a pas de point de repère et qu’on passe notre temps à essayer de s’y retrouver au lieu de s’entretuer. En clair, le mode multijoueurs manque de pêche, on est bien loin de Goldeneye et encore plus de Perfect Dark.
Conclusion :
Turok 2 c’est 2 fois plus beau, 2 fois plus long, 2 fois plus dur, 2 fois plus violent. La comparaison semble vite vue, mais il n’en est rien. Dans ce nouvel opus, on a perdu la touche qui avait fait la renommée du précédent épisode. Il y a beaucoup trop de décors en intérieur et on se sent vite à l’étroit. Turok 2 est indéniablement mieux réalisé mais il est aussi moins amusant.
Dommage qu’Acclaim n’arrive pas à lier ces 2 aspects en même temps : fun et bonne réalisation. Armorines – Project S.W.A.R.M., un FPS avec une super ambiance sorti après Turok 2 possède une réalisation moins soignée alors qu’il tourne pourtant avec le même moteur graphique. Ah ! Dommage, dommage.