Magique :
Le monde légendaire d’Hyrule a été créé par 3 déesses. Din, divinité de la force, conçut la Terre avec ses bras puissants. Nayru par sa sagesse ordonna l’univers grâce aux lois de la Nature. Ensuite Farore, déesse du courage, insuffla la vie dans le respect de la justice. Enfin, avant de regagner les cieux, ces trois déités laissèrent un témoignage de leurs pouvoirs aux futures civilisations. Symbolisé par un triangle d’or, la Triforce imprégnée de la puissance divine fut la providence de tout croyant en ce bas monde.
Au cœur de la forêt profonde d’Hyrule, le vieil arbre Mojo incarnait le rôle du gardien spirituel. Les Kokiris, enfants de la forêt, chacun protégé par une petite fée, veillaient sur le grand arbre pour l’équilibre du royaume. Parmi eux, un jeune garçon n’avait pas encore reçu sa fée. Un jour, l’arbre Mojo empreint d’un terrible mal envoya quérir ce garçon différent des autres.
Tout est possible :
La quête de Link commence par un réveil douloureux qui l’extirpe de ses cauchemars. Secoué par la fée Navi, il se lève doucement en s’étirant naturellement tout en s’asseyant sur le bord de son lit. La fée lui explique que le grand arbre Mojo, rongé par une terrible maladie, requiert son aide. Comme tous les bambins de son âge, Link écoute le long discours de Navi en balançant ses petits pieds. La scène est d’un réalisme épatant et d’une telle fluidité que nous plongeons instantanément dans l’aventure. Après la prestation orale de la petite luciole, nous prenons les commandes de Link. La zone d’exploration se limite pour le moment aux alentours du village Kokiri.
Au-delà de ses conseils très utiles, la fée constitue un élément primordial de la maniabilité inventive des Zelda 3D. Généralement dans les jeux tridimensionnels les caméras sont capricieuses. Ce problème a été magistralement résolu par la mobilité de la fée. Lors des combats, en appuyant sur « Z », la vision de Link se verrouille sur son adversaire et offre une liberté de mouvement inattendue. Quoi que l’on fasse, on garde toujours en vue son opposant et cela offre un confort fortement appréciable. Navi déniche également des secrets, permet de discuter à distance et donne des indications pour résoudre des énigmes. Afin de simplifier encore plus la prise en main, les commandes ont été allégées grâce au bouton « A » multifonctions, qui à lui seul permet de tout faire. Link, selon la situation, porte, pourfend, grimpe, pousse… enfin bon, les choses habituelles de la vie. Par sa mobilité, le petit garçon vert nous procure un grisant sentiment de liberté. Que du bonheur !
La même histoire sous un autre angle :
Après avoir appris les mouvements de base et avoir acquis le bouclier plus l’épée, la voie vers l’arbre Mojo est enfin libre. Le premier donjon donne déjà beaucoup de fil à retordre, puisqu’il est beaucoup plus difficile que dans Ocarina of Time. Non seulement il y a plus d’ennemis mais en plus les énigmes sont différentes et surtout plus corsées. Les détracteurs du premier Zelda en 3D qui affirmaient que le jeu était trop facile devraient se jeter sur ce Master Quest. L’aventure est la même, la carte est identique, seul change l’intérieur des donjons. Il faut oublier ce que vous avez vécu dans Ocarina of Time et réapprendre le déroulement des épreuves. Comme précédemment, de la jugeote sera nécessaire pour avancer. On peine beaucoup plus qu’avant mais le plaisir est toujours là, au moment où la solution est enfin apparue dans notre esprit. L’empreinte des Zelda antérieurs est fortement présente, puisque nombreux sont les mécanismes usités auparavant. Néanmoins, les surprises sont légions et suffisantes pour nous donner l’impression d’une nouvelle aventure.
A la sortie du premier donjon, une nouvelle quête s’offre à nous, immense et vaste. D’abord elle nous mène pour la première en dehors de la forêt Kokiri vers la plaine centrale d’Hyrule. Lorsque nous découvrons ces grands espaces, nous nous sentons tout petit. Après avoir parlé avec un hibou qui nous indique ce qu’il faut faire, nous avançons justement sans trop savoir où aller. Il est facile de se perdre et cela procure indirectement une sensation d’infini et de liberté. Ensuite l’errance se termine en entrant dans le château d’Hyrule. Le petit village derrière les fortifications est grouillant de vie. C’est le jour du marché, les commerçants étalent leurs marchandises et les habitants s’empressent autour des exposants.
Nous pouvons tenter de participer aux conversations pour glaner quelques renseignements. Généralement, on n’entend que les potins du coin qui ne sont pas utiles, mais certains lâchent des rumeurs intéressantes au sujet de vieilles légendes. Comme dans tout bon jeu d’aventure les discussions sont un flot de paroles d’où il est nécessaire de faire ressortir les éléments essentiels. Au travers de nos diverses rencontres, nous apprendrons quelques petits secrets sur le royaume, nous emportant ainsi vers des quêtes secondaires. Là est tout le charme de Zelda. Une multitude d’objets ou de pouvoirs attendent d’être découverts. Les obtenir n’est pas obligatoire et c’est justement tout le plaisir qu’on retire à les dénicher.
La perfection, semble-t-il:
La terre d’Hyrule est un monde féerique regorgeant de mystères et de légendes. Comme dans tout conte, les fées viendront soutenir le héros, des sorcières ou magiciens déchaîneront leurs pouvoirs, des animaux fabuleux vendront des renseignements… du grand classique en fait, mais merveilleusement emballé. Zelda est esthétiquement très soigné jusqu’aux moindres détails. Link nous étonne parfois par la justesse de ses émotions.
Au-delà de son aspect technique réussi, Zelda Master Quest est une aventure exceptionnelle. Il n’a pas grand mal puisqu’il reprend l’histoire d’Ocarina of Time, mais en modifiant totalement les donjons et renouvelant ainsi le plaisir. Le jeu est plus difficile et les combats deviendraient même plus intenses. Les duels à l’épée sont en temps réel laissant la part belle à l’action. Pas d’ennuyeux affrontements au tour par tour ou de fastidieuses séances de leveling. Le statut de Link n’évolue pas en fonction de l’expérience mais par rapport aux objets récoltés durant l’aventure. Zelda, c’est de l’action, de la vraie!