Tetrisphere est un jeu vidéo Nintendo 64 publié par Nintendoen 1997 .

  • 1997
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Tetrisphere

5/5 — Parfait ! par

Développé par H2O Entertainment, édité par Nintendo en 1997.

Tetris… ce nom évoque en moi un curieux sentiment. La nostalgie, sûrement, puisque ce fut mon premier jeu, fourni avec la Game Boy. Même mon père, pourtant complètement réfractaire et hermétique à tout ce qui contient un minimum d’électronique, y avait joué à l’époque, ce qui en passant constitue une belle preuve des qualités du jeu original.

Ayant récemment acheté ce Tetrisphere (en boîte avec sa notice), je l’insérai dans la console et allumai cette dernière. Et là, passés les écrans de présentation et une fois le tutorial parcouru, je plonge dans le feu de l’action…

La vaaaaaaache ! Quel jeu ! Mortel, ça déchire sa race, ce p***in de truc de ouf !!!

Fin du test.

Notions de base

Le principe de base de Tetris premier du nom reste inchangé mais bénéficie d’adaptations et nuances fort bien vues, la moindre n’étant pas la 3D.

En effet, l’aire de jeu se présente sous la forme de sphères (d’où le titre) composées d’un noyau tout blanc, tout brillant, recouvert de plusieurs couches de pièces aux formes que chacun reconnaîtra (les carrés, barres, et autres formes composées de quatre petits cubes). Il y a également des petits cubes isolés qui bouchent les trous et permettent d’obtenir une surface complètement lisse.

Quel que soit le but à atteindre, le principe sera immuable : éliminer les pièces en les accolant / superposant dans les 300 et quelques niveaux existant.

Maniement et déplacements

Pour détruire des pièces, il faut en regrouper au minimum trois (celles que vous allez laisser « tomber » (drop) sur la surface, combinée à au moins deux autres déjà sur la sphère), mais pas n’importe comment ! En effet, si vous décidez, par exemple, de placer des carrés ou des barres les unes à côté des autres, elles devront se toucher sur tout leur côté (carré) ou toute leur longueur (barre). Pas la moitié ou les ¾, non, non.

Si les pièces ne sont en contact que par un des petits cubes les composant, ça ne sera pas bon. Par contre, si, dans le cas des barres, vous les placez côte à côte par leur largeur (donc, un seul petit cube), c’est bon.

Les autres pièces, en forme de ‘N’ ou ’T’, ne doivent se toucher que par un petit cube, elles, vu leur forme plus irrégulière.

Mais vous pouvez aussi (3D oblige) superposer les pièces ! En effet, il est possible de faire glisser les pièces sur toute la surface de la sphère, afin de créer des combinaisons plus importantes, et d’ainsi réaliser des combos, lesquels vous feront gagner de la magie (lire plus loin). Elles doivent elles-aussi être parfaitement superposées pour que cela fonctionne. Vous ne pouvez toutefois pas faire glisser une pièce d’une couche à une autre, sauf les ‘power pieces’.

Lorsque vous placez des pièces correctement, et qu’elles sont prêtes à être éliminées, celle que vous contrôlez actuellement change de couleur. Il ne vous reste alors plus qu’à valider, et admirer les pièces devenir blanches et disparaître.

Combos, ‘power pieces’, magie et… limite de temps

Comme évoqué plus haut, éliminer un certain nombre de pièces d’un coup (combo) vous offre de substantielles récompenses : lorsque vous dégagez entre 3 et 19 pièces, plusieurs pièces sur la sphère se mettront à briller. Elles ont été changées en ‘power pieces’. Ces dernières possèdent la faculté de pouvoir être placées au-dessus des autres (alors que des pièces ordinaires ne peuvent pas être sorties de leur couche). Il est possible, en procédant de la sorte, de créer un empilement de plusieurs pièces identiques. De plus, si vous initialisez un combo à partir d’une telle ‘power piece’, le combo se déroulera plus lentement, vous donnant le temps d’en déclencher d’autres, et d’ainsi voir leurs points respectifs s’additionner.

A partir de 20 pièces éliminées simultanément, vous pouvez employer la magie. Il s’agit en fait de divers moyens de se débarrasser d’un nombre substantiel de pièces en recourant à une fusée de feu d’artifice, de la dynamite, un électro-aimant, un atome, une bombe ou un pistolet à rayon. Chacun possède un certain rayon d’action, et une puissance propre.

Attention cependant : une limite de temps existe. Un symbole en bas à droite de l’écran vous le rappelle. Si vous traînez trop dans l’élaboration complexe du parfait combo, la sphère commencera à se rapprocher de l’écran. Agissez donc en conséquence, car sinon la pièce à ‘dropper’ risque de le faire de son propre chef, atterrissant là où vous ne le vouliez pas nécessairement.

Utiliser des ‘power pieces’ régulièrement permet de gagner du temps sur le chronomètre.

Par quoi vais-je commencer ?

Après être passé(e) par le tutorial pour vous familiariser avec les commandes, il faut ensuite choisir entre jeu seul ou jeu à deux.

Plusieurs modes de jeu en solo sont disponibles :

  • Rescue (sauvetage) : un de vos amis bots (oui, on incarne un robot choisi parmi plusieurs disponibles, dont les aptitudes – vitesse, dextérité, … – varient de l’un à l’autre) est enfermé au centre de la sphère. A vous de dégager la surface des couches colorées afin de le délivrer.

  • Hide and seek (cache-cache) : le but varie à chaque niveau, même si bien souvent il faut éliminer les pièces afin de découvrir une image imprimée sur le noyau. Parfois il faut recombiner les divers éléments de celle-ci.

Un autre exemple : il faut dégager les pièces afin de faire progressivement descendre une tour sans que celle-ci perde le moindre élément dans le processus ! Plus vite dit que fait.

  • Puzzle (énigme) : plus casse-tête, ce mode vous présente une sphère dont une portion de la surface est manquante (comme les vues en coupe dans les livres scientifiques), portion dans laquelle se trouvent des pièces qu’il va s’agir de dégager avec seulement un nombre limité de déplacements de pièces autorisés. Evident au départ, ça devient vite casse-tête !

  • Time trial (contre la montre) : assez explicite, non ? Il s’agit ici d’aller aussi vite que possible pour dégager le noyau.

  • VS. : dans ce mode vous êtes directement opposé à la console qui contrôle le second robot. Le but est bien entendu de terminer le déblaiement des différentes couches avant lui. Mais vous pouvez aussi l’emm… l’ennuyer en lui expédiant des pièces noires, lesquelles ne peuvent être manipulées (mais qui disparaissent si elles se trouvent prises dans un ensemble de pièces identiques)… avant que lui ne vous fasse la même cochonceté.

Le jeu à deux, ben… vous permet de vous fritter avec un de vos potes. Le premier à déblayer sa sphère pourra donner un gage à l’autre. Mais je n’ai pu le tester (cf. test de Forsaken).

Aspect technique

Tetrisphere possède des couleurs vives et chatoyantes. Un régal pour les yeux et une très bonne visibilité. Les différentes pièces sont facilement distinguables. Les petites animations lorsqu’on fait usage de la magie sont sympathiques et ajoutent un petit plus. L’animation est excellente.

Les musiques sont technoïdes, très rythmées, et franchement, moi qui ne suis pas du tout un féru d’électro, je les adore. On peut même les écouter dans un sound test.

La maniabilité, donc le déplacement des pièces, est bien pensé : un bouton pour les faire glisser, un pour les faire tomber. On les déplace avec la croix multidirectionnelle, pas le stick.

En bref

A l’instar de son grand-père en noir et blanc, Tetrisphere est un pur joyau, un chef d’œuvre. Il vous séduit jusqu’à vous prendre au piège de ses nombreuses qualités et ne vous laisse plus vous en aller. Addictif, mais dans ce cas-ci ce n’est aucunement répréhensible. Le type même du jeu qui vous happe pendant des heures sans que vous voyiez le temps passer. Je ne mets jamais le maximum à un jeu (allez voir ma note de A Link to the Past pour vous en convaincre) mais ici, j’ai craqué.

Verdict : 10/10

Tetrisphere