StarCraft 64 est un jeu vidéo Nintendo 64 publié par Blizzarden 2000 .

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Test du jeu vidéo StarCraft 64

4/5 — Exceptionnel ! par

StarCraft a débarqué sur Nintendo 64 en 2000… mais jamais en France. Pas cool, surtout pour qui se souvient de la merveille qu’était ce jeu sur PC. Sur N64, le genre reste peu représenté, à part Command & Conquer et, en pointillant, Battlezone. Voyons ce que ce StarCraft 64 a dans le ventre.

Un putain de jeu !

Bon déjà, j’annonce la couleur. StarCraft 64 comporte toutes les missions de StarCraft, ainsi que celles de son add-on sur PC : Brood War. Soit tout de même la bagatelle d’une soixantaine de missions, cool. :) De même, toutes les unités vues dans Brood War (Medics ou Archon noirs), ainsi que les améliorations présentes dans cet add-on (portée, vitesse ou puissance accrue de certaines unités) sont présentes dans StarCraft 64.

Rappeler l’univers de StarCraft me paraît franchement inutile, je ferai donc un rappel rapide, d’autant que niveau contenu, la version N64 n’apporte pas grand chose.

Nous sommes dans le futur. 3 races sont disponibles : les Terrans (nos descendants humains), les Zergs (race insectoïde qui aime exterminer les autres races) et les Protoss (peuple mystique, terriblement classieux et spirituel).

Chaque race est terriblement différente des autres, et présente un gameplay spécifique. Là où plusieurs RTS proposaient des races grosso modo identiques, avec un design et des noms d’unités différents (si si, même Warcraft), StarCraft propose des peuples qui n’ont vraiment rien à voir entre eux.

Les Terrans sont très polyvalents, mobiles (leurs bases peuvent se déplacer) et équilibrés.

Les Zergs, on les croirait sortis du film Alien. Ils sont bourrins, très bourrins. A contrario, s’ils noient leurs ennemis par leur nombre, ils ne disposent pas d’unités très puissantes.

Les Protoss ont grave la classe avec leurs yeux tout bleus. Ils sont très avancés niveau technologie.

Chaque camp possède sa technologie, ses faiblesses et points forts, ses unités propres, son style. Je vous encourage à aller lire l’excellent test de la version PC, écrit par Elgaern, pour vraiment vous rendre compte de ce que peut vous apporter ce StarCraft.

Quelques exemples pour chaque race.

Les Terrans possèdent des unités relativement polyvalentes voire puissantes. Le Marine est faiblard mais rapide à produire et pas cher, alors que le bombardier Battlecruiser fait très très mal mais est super cher.

Leurs bâtiments sont basés sur la technologie, et peuvent voler (mais très lentement, et pas possible alors d’y lancer une recherche ou une production d’unités). Pas vraiment d’upgrades à proprement parler, plutôt des extensions, qui ne suivront pas le bâtiment s’il se déplace.

Ce qui est cool c’est la possibilité, si vous affrontez d’autres Terrans, de récupérer leurs modules (les extensions en question) si on les laisse intacts.

Les Zergs sont plutôt orientés rush de masse. Ils ne disposent pas réellement d’unités très puissantes, mais ils peuvent les produire très vite. Ils n’ont pas vraiment d’unités polyvalentes, mais des unités spécialisées, utiles dans un domaine (aérien par exemple) mais nulles dans le reste.

Leurs bâtiments n’en sont pas vraiment, puisqu’ils sont vivants. Sorte de société insectoïde, ils permettent donc de produire vite. De même, les unités comme les bâtiments se régénèrent seuls (lentement, mais c’est déjà ça).

C’est vraiment LA race orienté rush dans StarCraft. D’ailleurs, je crois qu’on dit « bourrin comme un rush de Zerglings » (le Zergling est l’unité d’infanterie de base de la race Zerg).

Les Protoss sont plus… contraignants. Le point central de leur stratégie, ce sont leurs gros pylônes qui les alimentent en énergie. Pas de pylône, pas de jus, donc tous les bâtiments autour seront en rade (argh). Ils seront donc visés particulièrement (enfin, vous pouvez très bien mettre 5 pylônes au mètre carré si ça vous fait marrer).

Leurs bâtiments sont très rapides à construire (quelques secondes au lieu d’une bonne minute pour les autres races).

Les Protoss disposent franchement d’unités puissantes, bien plus puissantes que les Terrans ou les Zergs. Par contre, forcément, c’est plus cher. De mon point de vue de gamer, c’est la meilleure race des 3, même si toutes ont leurs points faibles et forts.

Les changements

En premier lieu, la maniabilité. Aussi adulé que soit le pad N64 (ou pas), il ne remplacera jamais une souris pour jouer à un RTS. Le stick est néanmoins efficace, le bouton A sert de clic gauche (on sélectionne) et le bouton B de clic droit (on assigne un ordre).

Non mais, franchement, c’est jouable, même si perfectible par moments. Disons que ça manque un peu de précision, et que dans la panique, parfois, on a du mal.

Personnellement, j’ai du mal à sélectionner les unités volantes dans ce jeu.

Cela dit, on note de bonnes trouvailles. Par exemple, si vous sélectionnez une unité puis appuyez sur R, ça sélectionne toutes les unités du même type à l’écran. Rappuyez une fois sur R, et ça sélectionnera l’ensemble des unités à l’écran pour un autre type et ainsi de suite, sans avoir à les sélectionner directement.

On dispose d’un menu rapide, très pratique voire un peu cheaté, qui permet directement d’accéder à une interface donnant accès à toutes les chaînes de production et de recherche technologique de vos bâtiments sur un seul écran, et d’influer directement dessus (et PAM que je te lance 3 recherches et une production d’unités dans 5 bâtiments, le tout en 5 secondes).

Second point : la réalisation du jeu a chuté un peu.

Les graphismes sont moins fins que ceux de la version PC (qui n’était pas le plus beau RTS de sa génération, pourtant). Rien de grave, le tout reste très lisible, mais c’est un chouïa flou.

Et la bande-son, normal pour le support cartouche, a pâti un peu elle aussi. Si on trouve toujours les voix digitalisées et les superbes musiques de la version PC (YES), bah, les briefings sont entièrement sous la forme de texte. Fini les cinématiques splendides et la voix superbe du narrateur de la version PC… Le jeu perd donc un peu en ambiance.

On peut effectuer en tout deux sauvegardes ; donc, deux parties sur la même cartouche. Je le précise parce que dans Command & Conquer 64, ce n’était pas le cas.

Sur PC, on pouvait sélectionner une petite vingtaine d’unités différentes (18 je crois, mais je suis pas sûr de moi). Sur N64, le nombre est réduit à 12, pour former un seul groupe. Par contre, vous pouvez assigner un groupe à un des boutons C. Vous avez compris, vous pouvez donc « mémoriser » 4 groupes en tout.

J’ai aussi constaté que les SCV, Probes et Drones (les unités à extraire les ressources, les peons quoi) commencent automatiquement à extraire les ressources à proximité.

Une durée de vie extraordinaire !

60 missions en tout, un peu moins difficiles que sur la version PC (peut-être que Blizzard a pris conscience que la jouabilité au pad était plus ardue).

Ceux qui ont joué à d’autres jeux de stratégie seront agréablement surpris. Chaque mission dispose d’un ou plusieurs objectifs à remplir. En général détruire ou se défendre d’un ou plusieurs ennemis (rappel : il y a 3 camps différents). Rien d’original ? Mais c’est sans compter les critères à remplir (exemple : détruire les Protoss sans toucher aux Zergs) ou à certaines missions très RPG (récupérer des données cachées quelques part sur la map).

Le multijoueur de StarCraft 64 est foutrement bien réussi aussi. Point de jeu à 8 sur Battle.net (le système de jeu multijoueur, et de la plupart des jeux Blizzard), certes, mais un jeu à deux très réussi, lisible et fun. Une réussite.

Un très bon RTS console : 16/20

J’ai été très impressionné par ce StarCraft 64. Certes pas à la hauteur de la version PC, il n’en reste pas moins, et de loin, supérieur à la concurrence sur Nintendo 64 (Command & Conquer, Battlezone), et même sur Playstation ou Saturn.

Un très bon jeu.

StarCraft 64