Que voilà un titre étrange que je viens de découvrir.
Space Station : Silicon Valley. C’est son nom. Un OVNI vidéoludique, d’un genre dont j’avais rarement tâté moi-même.
Pour la p’tite histoire, l’équipe qui a réalisé ce jeu est responsable de la plupart des GTA (en tout cas le 1, le 2 et le 3). Okay, ça semble pas flagrant au vu de l’image, mais j’vous jure que c’est le cas. ^^’
Sac à puces !
Scénario : votre vaisseau spatial s’est écrasé sur une planète non répertoriée. Pour une fois, vous n’incarnez pas un héros boosté aux hormones, mais… une puce informatique aux fausses allures d’araignée, nommée EVO. A la solde de votre capitaine (qui lui ne sortira pas du vaisseau, préférant faire la sieste et manger), vous obéirez à ses ordres, aussi loufoques soient-ils.
Le but du jeu est de se barrer de cette planète hostile après l’avoir sécurisée/pacifiée/rasée.
Le principe du jeu est plus compliqué. La puce que vous dirigez a le pouvoir d’entrer dans le corps d’un animal, mort préalablement, et de le contrôler. A vous donc de trouver les cadavres nécessaires à votre cause. Et si vous n’avez pas de cadavres sous la main… ça se crée facilement à partir d’animaux vivants (sourire sadique).
Très accrocheur !
Le jeu est divisé en 4 mondes, divisés eux-mêmes en 7-8 niveaux/missions, et ils ont chacun un thème : prairie, glace, jungle et désert. On doit avoir une trentaine de missions au total.
Chaque mission nous place dans une zone qu’on peut explorer à notre guise, tout en 3D façon Mario 64. Soyons honnête, les niveaux sont tout petits en comparaison (plus proches de Croc que de Mario 64). Ils sont néanmoins tout en 3D, en relief, et très variés.
Dans chaque mission, votre capitaine vous assignera une… mission. Exemple pour la première : trouver de l’énergie (aura bleue) et lui ramener un mouton.
Mais… comment faire ? Facile : votre vaisseau a écrasé un chien en arrivant. Allez en prendre possession avec la puce, et il n’aura qu’à passer sur l’énergie et à aboyer sur les moutons pour les orienter dans la bonne direction.
Totalement déjanté !
Silicon Valley, sous une forte apparence de jeu de plates-formes, est donc bien plus proche d’un jeu de réflexion.
Les missions sont souvent totalement déjantées et ridicules. Écraser un mouton sous une caisse, ramener une crinière de lion à votre boss, placer des pingouins morts sur des interrupteurs pour les maintenir allumés…
Pour remplir tout cela, vous devrez parasiter de nombreux cadavres, et chacun a ses propres capacités. Le chien peut aboyer et mordre, le pingouin peut jeter des boules de neige, le lion rugir et mordre, le mouton enfler et voler (!!?), l’éléphant peut pousser de lourds rochers alors que le rat, lui, peut se faufiler dans les endroits les plus inaccessibles.
Chaque animal, par rapport à d’autres, a ainsi ses avantages : plus grand, plus petit, peut se mettre en boule, voler, nager, lancer des roquettes, léviter, sauter plus haut… On doit avoir, si on additionne toutes les capacités des animaux, pas loin d’une centaine de mouvements.
A vous donc d’utiliser vos talents, ainsi que ceux de vos victimes, avec efficacité, afin de remplir les objectifs qui vous seront donnés.
Une technique vieillotte mais remarquable
Les ambiances graphique et sonore collent très bien à l’esprit du jeu.
Ainsi, les graphismes sont colorés et les décors très variés. On pourra reprocher un manque de finesse à l’ensemble, ainsi qu’une modélisation des bestioles un peu sommaire, mais ça serait mesquin ; reproche-t-on à Tetris d’être laid ? Qui plus est, le character design du titre est excellent ; les animaux sont très attachants avec leurs yeux globuleux et leurs mimiques idiotes à souhait.
Pas de sang ni de tripailles : si vous allez occire un chien après avoir parasité un éléphant, le canidé se contentera de tomber sur le côté et de convulser un peu.
Même s’il est globalement fluide, on pourra reprocher au titre de ramer furieusement à de rares moments ; mais là encore, la qualité générale du titre fait pardonner cette faute.
La musique est excellente, une des meilleures bandes-son de la N64. Variés, entraînants et drôles, les morceaux remplissent très bien leur office. Les bruitages sont assez cartoons (les sauts, les ‘ploufs’), mais ce sont surtout les animaux qui remplissent tout ça. Entre l’aboiement du chien, le rire de la hyène, le bêlement des moutons… c’est génial. :)
La jouabilité est très bonne et simple. La puce et les animaux se dirigent façon Mario 64. On appuie sur R pour abandonner ou parasiter un animal (il suffira d’être à côté), on dispose d’une vue interne avec le bouton Z (pas de FPS, c’est juste pour regarder autour de soi).
La caméra est bonne ; en tout cas elle ne m’a jamais emmerdé. On peut également la diriger avec les boutons C gauche et droit.
Le jeu est assez court, 30 missions c’pas énorme… Par contre il est assez coriace. Si certaines énigmes sont ridiculement faciles, c’est pas le cas de certaines autres. Mais globalement, la difficulté n’est pas de trouver la solution mais plutôt de mettre tout ça en application.
Coup de cœur : 18/20
Space Station : Silicon Valley est l’un de mes gros coups de cœur N64, que du coup je regrette de pas avoir découvert plus tôt. Un principe furieusement accrocheur dans un univers coloré et déjanté, j’adore ! En plus, c’est simple d’accès et facile à prendre en main, que demande le peuple ? L’humour des buveurs de Guinness de Take Two a fait mouche, je me suis pas autant marré dans un jeu depuis… Earthworm Jim.
Pour ne rien gâcher, ce jeu est sorti officiellement en France.