Développé par Sucker Punch, édité par Ubisoft.
Sucker Punch, ce sont les gens qui ont développé la série des Sly Cooper et celle des inFamous. Autant dire qu’avec de telles références, ils se sont taillé une solide réputation à côté des Naughty Dogs et autres Insomniac. Mais avant la gloire, le studio américain a débuté sa carrière sur Nintendo 64. Moins coté que ses successeurs, Rocket n’en reste pas moins l’un des titres les plus surprenants de la console. Surprenant oui, pas forcément génial.
WHAT A WONDERFUL WORLD
Le professeur Gavin est un technicien hors pair. Il a construit à lui tout seul un parc d’attractions mécanique, le Whoopie World, ainsi que le petit robot Rocket qui est censé le garder. La veille de l’ouverture du parc, il part faire une virée-beuverie comme seuls les scientifiques qui ont du savoir-vivre peuvent en faire, et laisse à Rocket le soin de gérer le parc et ses deux mascottes, Whoopie le morse et son partenaire Jojo le raton-laveur. Oui mais voilà : Jojo est jaloux de Whoopie, et il ne tarde pas à assommer Rocket, à capturer Whoopie et à transformer le parc en Jojo World, cauchemar mécanique où les animaux sont retenus captifs. Rocket n’a plus qu’à se lancer à la poursuite du mécréant avant que son créateur ne revienne.
PAS DE BRAS, PAS DE CHOCOLAT
Vous vous souvenez d’Unirally sur Super NES ? Eh bien Rocket : Robot on Wheels, c’est un peu Unirally en trois dimensions. Basiquement, il s’agit d’un jeu de plates-formes en 3D qui se déroule le long de sept niveaux accessibles via un monde commun, comme le château de Peach dans Super Mario 64, ou le cerveau de Jim dans Earthworm Jim 3D, ou encore la montagne je-sais-plus-quoi dans Banjo-Kazooie. Et comme dans ces jeux, tous les niveaux ne sont pas accessibles dès le départ.
Vous traverserez l’Île du Clown, ambiance fête foraine au menu, mais aussi le monde des couleurs, la mine et ses folles courses en chariot au-dessus de la lave, le monde aérien des mille et une nuits, ou encore le monde des monstres. Face à vous se dresseront nombre de pièges et d’ennemis tels que les robots de sécurité, les requins, les champignons maléfiques ou les clowns.
Mais comme je le disais plus haut, vous ne pourrez pas atteindre tous les niveaux d’un coup. Vous devrez auparavant trouver des tickets, éparpillés ça et là ou obtenus après avoir réalisé telle ou telle mission. Vous pourrez aussi récolter des Booster Packs, qui accroissent votre jauge d’énergie, des morceaux de machine (les trouver tous vous gratifie d’un ticket supplémentaire) ou encore des jetons, qui non seulement vous permettent d’obtenir un ticket si vous les trouvez tous, mais vous permettent en outre de découvrir de nouveaux mouvements.
De base, le stick analogique vous permet de faire marcher Rocket… Non, pardon, Rocket n’a pas de jambes. En effet, le petit robot est monté sur une unique roue, ce qui rend ses déplacements quelque peu différents de ceux de la majorité des héros de jeux de plates-formes. Bref, quoi qu’il en soit vous le déplacez au stick, et vous utilisez le bouton A pour sauter (parce qu’on peut sauter même sans jambes). Rocket n’a pas non plus de bras, mais il utilise un rayon tracteur pour attraper objets et ennemis. Vous pouvez ensuite soit les reposer (en appuyant sur R), soit les jeter (en rappuyant sur B). Enfin, les boutons C permettent de gérer la caméra (haut pour zoomer, bas pour recentrer, gauche pour aller vers la gauche etc.). Avec un nombre suffisant de jetons, Rocket apprendra de nouvelles techniques comme le double saut, l’attaque rodéo (après avoir attrapé un ennemi, sautez puis appuyez sur la gâchette Z), le rayon glaçant (maintenez Z appuyé puis pressez A) ou le super-grappin (même chose mais en remplaçant A par B).
En outre, les jetons permettent aussi de se servir des véhicules disponibles dans les niveaux : voiture de course, hovercraft, bateau, avion, vélo volant (bah c’est pas plus surprenant qu’un robot-monocycle qui saute après tout)… N’hésitez pas à faire usage de leurs capacités spéciales, qui vous permettront de traverser les niveaux avec plus de facilité.
ON FAIT C’QU’ON PNEU
Le côté parc d’attractions vous rappellera peut-être un peu Aero the Acro-Bat, mais Rocket : Robot on Wheels est, en dehors de son univers patchwork, un jeu plutôt original. Visuellement, le titre de Sucking Punch n’est pas éblouissant, mais raisonnablement joli. La 3D est un peu pauvre, les décors manquant souvent de détails, mais leur identité typée et les couleurs flashy les rendent plutôt agréables à traverser. Les animations sont également d’une belle fluidité, et la partie sonore se montre relativement entraînante, même si certains thèmes sont franchement pénibles à la longue.
C’est en matière de jouabilité que Rocket se distingue le plus de ses concurrents, ce qui ne veut pas dire qu’il leur est supérieur, loin s’en faut. Le maniement du petit robot n’est pas des plus évidents, qu’il s’agisse de ses déplacements parfois farfelus ou de ses attaques, pas toujours évidentes à placer (les techniques « avancées » comme le grappin ou le rayon de glace, notamment). Et puis surtout, ces putains de caméras tournent dans tous les sens, essayant de coller à l’action, mais le résultat est surprenant : c’est la première fois de ma vie (non, en fait c’est la deuxième, Earthworm Jim 3D m’avait déjà fait le coup) que j’ai eu le mal de mer en jouant à un jeu vidéo !
Heureusement, la difficulté proche du zéro permet d’y aller tranquillou. Les dangers sont très espacés, et du coup ce level design bancal donne l’impression de grandes étendues vides, provoquant rapidement l’ennui. Mais comme, d’un autre côté, la durée de vie n’est pas particulièrement importante non plus, on ne reste pas longtemps devant son écran. Heureusement d’ailleurs, parce que sans ça j’aurais été obligé de prendre un cacheton contre la nausée…