Qui, aujourd’hui, ne connaît pas Road Rash ?
Malgré le fait qu’on n’ait rien vu de nouveau dans cette série depuis presque 10 ans, la série est légendaire.
Cela dit, rappelons le principe même d’un Road Rash.
Il s’agit d’un jeu de courses de motos violent, décadent, immoral. Le but est comme souvent d’arriver premier, mais tous les coups sont permis. Un adversaire vous gêne ? Un coup de pied et il se ramasse la gueule. Il s’accroche ? Un coup de matraque ou de chaîne à travers la tronche, et cette fois il arrêtera de faire le malin. Ah zut, les forces de l’ordre vous envoient un motard pour vous rappeler les bonnes manières ? Kékila lui ? Il est jaloux ? PAM ! un coup de matraque aussi pour la gueule de la tronche de képi.
Un principe indémodable
C’est cela Road Rash, et bien plus encore. Car vos courses ne seront pas sur de banals circuits, mais bien la route, le bitume. Attention à la circulation, aux animaux, aux piétons (enfin, à vos concurrents qui courent après leurs motos).
En gagnant vos courses, vous gagnerez de l’argent (plus ou moins, ça dépend de votre place). Avec cet argent, vous pourrez acheter de nouvelles motos, indispensables pour réussir à se hisser dans les premiers, passés les premières courses.
A noter que dans ce Road Rash (je n’ai pas souvenir que c’était comme ça avant), vos performances sont notifiées. Causer plein d’accidents de la route ou résister aux forces de l’ordre vous rapporteront ainsi un petit pactole supplémentaire en fin de course.
Dans le chapitre des nouveautés, on trouve quelques armes inédites (je crois) telles qu’un bâton de hockey, en plus des traditionnelles et folkloriques matraques, nunchakus, chaînes de métal, etc. On trouve également des power-ups, qui multiplient par 4 les dommages causés.
Alors au début, comme tout Road Rash, on trouve ça « assez rapide ». On constate que la jouabilité, très arcade, n’est franchement pas recherchée ni compliquée. Pas de chicanes à négocier pour gratter quelques centièmes de secondes, non. L’intérêt du jeu c’est le fun et la castagne, pas le pilotage.
Par contre, dès qu’on investit dans des motos plus puissantes, ça rigole plus. Le « assez rapide » se transformera vite en « houlà déjà le virage » puis en « tain ça va vite », pour finir en « F-Zero, jeu pour grand-mère ». Non mais franchement, c’est vite extrêmement rapide, trop rapide en fait, en tout cas pour moi. J’avais eu le même souci sur les versions Megadrive, incapable que j’étais d’esquiver les tutures qui arrivaient en face dès que ça allait trop vite. Bah là… pareil. :/
De même, une fois les motos un peu plus puissantes, vous décollerez au plus léger saut ou à la plus faible pente. Au plus haut niveau de vitesse, vous passerez presque autant de temps au-dessus de la route que dessus.
De là haut je vois ma maisooooooooooooooooooooonn…
La physique est vraiment marrante dans les Road Rash, et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Pour l’exemple le plus flagrant je citerai la quasi-invulnérabilité de nos motards. Montez votre moto à 300 km/h, percutez de face une bagnole et vous serez éjecté à une distance vraiment comique. Non franchement, j’ai réussi à faire tenir mon perso plus de 20 secondes en l’air, sur une distance de plus de 1500 mètres (et vive le compteur kilométrique intégré dans la combi). Et le pilote se relève comme une fleur et se met à courir vers sa moto, parfois beaucoup, beaucoup plus loin.
Et des collisions, y’en a vite énormément. Non seulement le jeu devient plus rapide et difficile avec l’augmentation de puissance de votre moto, mais la circulation augmente, les flics deviennent plus nombreux et agressifs.
On est quand même sur N64
Ce que j’entends par là, c’est qu’on dispose d’un vrai mode multijoueur.
Non seulement (vous vous en doutiez) on peut jouer à 4 joueurs, mais le « championnat » est lui aussi jouable à 4, avec tous les concurrents dirigés par le CPU, les flics, etc.
On dispose même de circuits jouables seulement en multijoueur, plus fun, beaucoup beaucoup plus longs mais plus pauvres graphiquement.
Cela dit, c’est quand même bien plus fun de jouer contre ses potes (enfin les miens) que contre le CPU.
J’ai p’t-être parlé trop vite
Ouais parce que hein, la N64, c’est bien une 64 bits ? On m’aurait menti ?
Alors ouais, on me dira (avec raison) que les Road Rash n’ont jamais été super beaux, okay mais là… Faudrait que j’y rejoue, mais dans mon souvenir la version 3DO est foutrement plus belle que ça.
Le jeu est compatible Ram Pack. Ça tombe bien je l’ai. A priori (d’après quelques tests en anglais) ça embellit pas mal le jeu. Dans mon cas ça me donne pas envie de voir le titre sans ram pack alors…
En fait, ça me rappelle pas mal les versions Megadrive, mais en 3D. J’veux dire, la 3D est assez grossière, le jeu très coloré, les décors modélisés façon début de Playstation en lissé… Alors c’est pas laid hein, mais p’tain c’est quand même foutrement pauvre. En fait imaginez le premier Moto Racer 3D (sorti 3 ans plus tôt sur une machine moins puissante), lissez les pixels, virez la quasi totalité des décors et vous avez ce Road Rash.
De même, le framerate est bas malgré le ram pack, même si ça ne saccade jamais vraiment… Chose quand même pas très cool pour un Road Rash.
Encore plus curieux, ce défaut peut être annihilé à condition de jouer en format 9/16ème, à croire que THQ était pleinement conscient de la lacune de son titre. Du coup on joue dans une boîte aux lettres, mais ça donne une fausse impression de graphismes plus fouillés, et c’est très fluide.
J’oubliais la bande-son. La plupart des thèmes sont repris du Road Rash 3D de la PS (celui qui avait même pas de modes deux joueurs), et quasiment parfaitement. Bref, c’est très bon pour la qualité, mais moins pour la quantité. Les quelques thèmes deviennent vite répétitifs. Les bruitages sont de bonne facture, sans être époustouflants.
Un vrai Road Rash
Alors… qu’en penser ? Bah ma foi… j’ai aimé, malgré les défauts. J’avais plus ou moins lâché Road Rash depuis la Megadrive (à peine passé quelques dizaines de minutes sur les versions PS) et j’avais peur de voir l’esprit de la série dénaturé.
Et pourtant non. Au bout de quelques minutes seulement, je me sentais dans un Road Rash, vraiment. Je retrouvais les mêmes sensations, le même plaisir qu’en y jouant sur ma Megadrive. Avec de nombreux bonus, comme une vitesse encore plus folle, la possibilité de jouer à 4, des éjections de bécanes encore plus loin…
Alors oui, les graphismes sont simplistes, ouais c’est même presque du foutage de gueule… mais bon, est-ce vraiment le principal ?
Non, là où le bât blesse, c’est sur la concurrence. Pas celle directe, mais celle de l’amusement en multijoueur. A mes yeux, à l’époque, seul un bon Micromachine, un Street Fighter ou un Mortal Kombat pouvait rivaliser de fun avec un Road Rash.
Maintenant, et sur N64 (THE console de l’amusement à 4 joueurs), la donne n’est plus la même. Oui le contexte est différent, mais entre Mario Kart, GoldenEye et autres FPS, Diddy Kong Racing, les Mario Party, F-Zero et j’en passe, le divertissement multijoueur de qualité est très abordable. Et le principe de castagner des mecs en moto est attractif mais vite limité.
A mes yeux, si j’enlève le côté sentimental de mon jugement, ce Road Rash est la meilleure version jamais sortie. N’empêche… Road Rash n’a en rien perdu de sa superbe, ce sont les autres, la concurrence, qui ont appris à faire mieux.
Réalisation : 3/10
Avec Ram Pack je précise, et je suis gentil. La version 3DO est limite plus belle.
Bande-son : 6/10
Musiques de qualité mais répétitives. Bruitages de bonne factures.
Jouabilité : 9/10
Vraiment pas subtile, et la vitesse handicape vraiment la chose à haut niveau. Mais THQ a réalisé un jeu jouable et abordable par tous.
Durée de vie : 9/10
Bah c’est long, difficile et fun en solo. En multi c’est long, difficile et encore plus fun.
Conclusion : 13/20
Un très bon Road Rash, l’un des meilleurs si ce n’est le meilleur. Mais il ne révolutionne pas la série, et sa réalisation pue des pieds. A jouer entre potes, après avoir vidé quelques packs de Kro.