Rakugakids est un jeu vidéo Nintendo 64 publié par Konamien 1998 .

  • 1998
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Rakugakids

4/5 — Exceptionnel ! par

Ce n’est pas le plus connu des studios de Konami, mais KCEK (Konami Computer Entertainment Kobe) a tout de même travaillé sur les Castlevania de la Nintendo 64 et sur le premier épisode Game Boy Advance (Circle of the Moon). En tout et pour tout, la petite structure a produit une quinzaine de jeux avant d’être dissoute en 2002. Rakugakids est sans doute le plus original du lot, et en tout cas le plus sympathique.

DESSINE-MOI UN MOUTON

Un groupe d’enfants a découvert une boîte de crayons en jouant. Jusque là, rien de bien spécial, mais les gamins découvrent vite que les feutres sont magiques : sitôt dessinés, leurs gribouillis prennent vie ! L’ennui, c’est que la brute de la cour de récréation finit par découvrir le pot aux roses et, bien entendu, leur vole leur découverte…

IT’S A KIND OF MAGIC

Rakugakids (rakugaki signifiant gribouillis en japonais, on peut traduire le titre par Gribouillis d’Enfants) est un beat ‘em up en 2.5D. Comprenez par là que le titre de KCEK se joue à plat mais dans des environnements simulant un effet de profondeur. Le jeu propose plusieurs modes standards : le mode Histoire jouable seul, le mode VS. que l’on peut pratiquer à deux, le mode Practice pour s’entraîner et le mode Training. Malgré son nom, ce dernier n’a rien à voir avec le précédent : il s’agit de l’équivalent du mode Robot dans Dual Heroes. Concrètement, vous choisissez un personnage et vous enchaînez les matches, l’ordinateur étant sensé s’adapter au fur et à mesure à votre style de jeu. Dans la pratique, ça ne marche pas mieux que dans Dual Heroes.

En dehors de cela vous pouvez aussi effectuer les réglages de base, à savoir modifier la difficulté, le handicap, le nombre de rounds, le temps des combats, les sauvegardes, la partie sonore et les commandes. Vous avez aussi le choix entre les modes d’affichage Painting et Drawing, le second représentant les personnages uniquement sous forme de contours, sans les couleurs.

Une fois que vous aurez fini de faire mumuse dans les menus (ce qui devrait vous prendre nettement moins de temps à faire que moi à l’écrire, et ce même si Rakugakids est intégralement en japonais), vous pourrez enfin choisir votre personnage parmi sept au départ, les deux boss ne se débloquant qu’après plusieurs heures de jeu, respectivement deux et cinq. Chaque enfant s’est créé son propre héros, aux capacités spéciales : Astronots est un cosmonaute capable de créer des boules de feu façon Ryu, Beartank est un ours en peluche lourd mais puissant, Captain.Cat.Kit est un émule de Parappa the Rapper qui se bat à coup d’instruments, Cools.Roy est un cow-boy qui attaque avec des cactus ou des tonneaux, Mamezo est un bonhomme en caoutchouc qui se déforme à loisir, Marsa est une sorcière rapide mais peu puissante et Robot.C.H.O. est un robot qui peut électrocuter l’adversaire. En ce qui concerne les boss, Izuno est une version améliorée de Mamezo et Darkness est un fantôme canin surpuissant.

Vous dirigez au choix votre personnage à la croix ou au stick analogique, la direction haute permettant de sauter. Ensuite, vous disposez de trois touches de coups de poing (B, C gauche et C haut respectivement pour les coups faibles, moyens et forts) et trois de coups de pied (A, C bas et C droit), dont vous vous servirez pour réaliser vos enchaînements et coups spéciaux. La gâchette Z ne sert qu’à provoquer l’adversaire, et la gâchette R permet de déclencher les magies. Représentée par des crayons en bas d’écran, la jauge de magie se remplit au fur et à mesure que vous frappez l’adversaire ou que vous recevez des coups. Une fois qu’elle est pleine, vous pouvez déclencher vos super attaques. Très impressionnantes, ces techniques peuvent être d’ordre offensif, défensif, ou portées sur la contre-attaque.

COLORE LE MONDE

Si l’introduction rappelle un peu l’aspect pâte à modeler des Wallace & Gromitt, le visuel général de Rakugakids est dans la droite lignée des Yoshi’s Island et Yoshi’s Story. Ce style de graphismes emprunté aux dessins d’enfants est tout bonnement superbe, frais et décalé, la partie sonore se montre également pleine d’entrain et Konami, dans la pure tradition de ses Parodius et Goemon, n’y est pas allé de main morte en matière d’humour.

Ainsi, les attaques des différents personnages sont toutes plus surprenantes les unes que les autres, et Rakugakids se place de fait dans la catégorie des jeux de combat parodiques, une niche où les concurrents se font rares. Sur Nintendo 64, le seul à pouvoir prétendre lui aussi au titre se nomme Clayfighter 63 1/3, et sans grande surprise, le titre de KCET l’enterre sur tous les points.

Certes, il n’y a que neuf personnages jouables, et encore, pas tous dès le début. Mais Rakugakids dispose d’une vraie profondeur de jeu. Si les commandes ne sont pas des plus instinctives, la faute surtout à une manette pas vraiment prévue pour les beat ‘em ups, le jeu implémente tout ce qui fait la richesse d’un bon jeu de baston : contre-attaques, super combos, jeu aérien poussé… Il s’agit peut-être d’un jeu humoristique, mais le système de jeu est aussi riche que celui d’un Street Fighter.

Seul point noir, le manque de personnages et de modes de jeu limite pour beaucoup la durée de vie du soft, mais ce léger bémol n’a plus lieu d’être à l’heure où la rom est trouvable en libre circulation sur la Toile. Pour une après-midi de délire entre potes, Rakugakids représente une oasis de fraîcheur dans le monde si sérieux du beat ‘em up.

Rakugakids