Attention, encore un OVNI vidéoludique.
J’ai rien contre les RPG Pokemons sortis sur les différentes consoles portables de Nintendo. Sans aller jusqu’à dire qu’ils méritent une place dans le panthéon des grands RPG de ce monde, je reconnais leur qualité et leur intérêt.
En revanche, les jeux Pokemons dérivés, je suis plus sceptique. Pokemon Stadium était un attrape-couillon qualité premium ; Pokemon Snap n’a pas vraiment l’air plus méritant au premier abord.
House of the Pokemon
Dans ce soft, vous incarnez Todd, photographe bossant pour le professeur Chen, avec pour tâche de le seconder dans ses recherches en photographiant des pokemons.
Donc, à bord d’un wagonnet qui avance tout seul, vous regardez partout et pouvez photographier ce que vous voulez.
En gros, prenez House of the Dead, remplacez les armes de dézombification par un appareil photo, remplacez les zombis par des pokemons, rajoutez la possibilité de regarder à 360°, et vous avez déjà une bonne idée de ce qu’est Pokemon Snap.
Exigeant le con !
Le wagonnet visitera plusieurs zones. A vous d’en profiter pour photographier un max de pokemons.
Cela dit, Chen attribue un score à vos photos, en fonction de plusieurs critères : cadrage, environnement, taille du pokemon sur la photo (s’il est pris à 200 mètres c’pas cool)… A noter que vous pouvez prendre autant de photos que vous voulez ! Par contre, vous ne pourrez montrer qu’une photo de chaque pokemon au professeur Chen. Ce sera donc à vous de faire le tri.
La maniabilité n’a absolument rien de sorcier puisque très simple : on dirige la caméra (un peu lente d’ailleurs) avec le stick, on a un bouton pour zoomer, un pour dézoomer, un pour prendre la photo.
Au fur et à mesure que vous arriverez à prendre de belles photos et que Chen sera content de vous, vous débloquerez de nouveaux parcours et gagnerez des objets très pratiques… Au nombre de 3 en fait.
La pomme vous permettra d’attirer (enfin d’essayer d’attirer) un pokemon.
L’agass’ball vous permettra de faire fuir les pokemons ou de les faire sortir de leurs cachettes.
La flûte pokemon n’a pas les mêmes effets selon les pokemons. Certains se mettront à danser, d’autres se réveilleront (le gros Ronflex).
De même, certains objets peuvent avoir une autre utilité… l’exemple souvent repris dans la presse est le suivant : en lançant une agass’ball sur un magmar, il crachera du feu sur le gentil salamèche à côté, qui évoluera alors en reptincel. Lancez une pomme sur le reptincel et vous l’assomerez, entraînant sa chute dans la lave, et le ferez alors évoluer en dracofeu. Bon, le truc, c’est que c’est pas marqué sur le front du salamèche cette marche à suivre… Perso j’ai réussi deux-trois p’tites choses en improvisant (provoquer un envol de roucools en lançant une agass’ball, énerver un rhinoferos qui pulvérisa un rocher qui dégagea un nouveau chemin). Les exemples de ce type sont nombreux (il paraît, j’ai pas perséveré tant que ça).
Un vrai safari-photo !
Derrière ce gameplay très simple se cache, en vérité, un jeu beaucoup plus accrocheur que je ne l’aurais cru au premier abord. Car enfin, dans le jeu, que voyons-nous ?
Et bien… des pokemons dans leur environnement naturel, ce qui les change grandement des combats habituels (sans décors en plus) des versions RPG. Ici, le jeu reprend le moteur de Pokemon Stadium amélioré, nous avons donc des pokemons tout en 3D, un peu grossiers mais remarquablement animés, et des décors un poil vides mais très variés.
Observer les pokemons dans leur environnement est très prenant en fait. Voir un miaouss chasser le roucool, une bande de ratata autour d’un fruit, une bande de pikachu jouer entre eux, un papilusion en train de butiner une fleur, un banc de magicarpes flâner à la surface de l’eau… On retrouve la plupart des pokemons de la première génération (bleu, vert, rouge et jaune), mais pas tous cependant. J’évaluerais leur nombre à une petite centaine.
On a beaucoup de mal à lâcher la manette avant d’avoir fini la plupart des parcours, en vérité, car on prend beaucoup de plaisir à voir ces pokemons, certes familiers, mais en même temps si différents de leur contexte habituel (le combat). Cela dit… la manette se lâche vite, car l’aventure elle-même est TRÈS courte.
Comptez deux ou trois heures pour faire le plus gros du jeu, le double pour débloquer TOUS les parcours, et encore une heure de plus pour débloquer le dernier parcours caché et photographier le mythique Xxx (je vous laisse deviner le nom de ce pokemon légendaire).
Pas vraiment un jeu, mais sympa quand même : 12/20
Il n’est pas aisé de noter un tel jeu, vu sa différence avec ce à quoi je joue d’habitude. Pokemon Snap est, ma foi, charmant et « zenifiant », une bouffée d’air frais dans un monde de brutes. Certes, magistralement court (plus long, il aurait été très répétitif de toute façon), mais je pense pouvoir y revenir sans problème de temps en temps, pour me détendre.
Autant à l’époque, vu le prix de la cartouche, c’était une pompe à fric réservée aux fans de Pokemon, autant à l’heure actuelle, où les roms N64 sont partout sur le net, vous auriez tort de ne pas au moins l’essayer.