Les règles :
La compétition NFL, National Football League, figure comme la plus populaire des ligues de football américain. Chaque année elle atteint son paroxysme avec la finale du Super Bowl diffusée dans une majorité de foyers des Etats-Unis. Ce sport, bien que portant le nom de football, n’a que peu de ressemblance avec cette discipline et se rapproche plutôt du rugby. Le but consiste à porter le ballon derrière les lignes de l’équipe adverse. Il s’agit bien de porter la balle, car elle doit être emmenée à la main jusqu’à la zone d’en-but. A l’inverse du foot comme il se pratique en Europe, il s’exécute très peu de coups de pied lors d’un match. L’engagement se réalise par un botté qui envoie le plus loin possible le ballon dans les lignes de l’adversaire. Celui-ci doit ensuite le récupérer avec les bras et le remonter le plus haut avant de se faire plaquer. Jusque là, les règles restent assez conformes au rugby. Mais désormais le jeu entre dans une nouvelle séquence où chaque personne a un rôle distinct.
L’équipe qui possède le ballon est en phase d’attaque tandis que l’autre est en défense. Avant de débuter cette séquence, les joueurs se placent sur le terrain selon une formation bien précise. Les « bloqueurs » se positionnent en première ligne, alors que les « coureurs » se situent en retrait. Le centre, placé en avant-poste, tient en main la balle et déclenche les hostilités en effectuant une passe arrière au quarterback. Cette action s’appelle le snap. Ensuite s’offrent 2 choix au quarterback, soit il lance la balle en avant vers le receveur (autorisé si le porteur de balle se situe derrière la ligne de mêlée), soit il se dirige vers la ligne d’en-but en faisant des passes arrières à des « coureurs ». Les gars d’en face vont tenter de ralentir la progression du porteur. Ils n’ont le droit de plaquer que celui qui tient le ballon, les autres doivent seulement être bloqués. Le jeu s’arrête quand le porteur est stoppé. Les équipes choisissent une formation, puis une nouvelle phase d’attaque débute à l’endroit du plaquage. Ainsi de suite.
L’équipe en défense peut récupérer l’offensive, si elle vole le ballon sans plaquer le porteur, c’est-à-dire si elle chope la balle lors d’une passe, si un botté est loupé ou encore si les attaquants ne parviennent pas à franchir 10 yards (environ 9 mètres) en 4 tentatives.
Le jeu :
Après avoir expliqué dans les grandes lignes, les règles du football américain, nous allons nous pencher sur la cartouche NFL Quarterback Club 99. Comme dans la réalité, les matchs sont hachés et coupés par beaucoup de temps morts. En effet, avant de commencer une action, les joueurs s’accordent sur une tactique et se placent en conséquence. Ce choix s’opère à l’écran en cliquant sur le bouton de la manette qui correspond au schéma désiré. Puis le centre transmet la balle au quarterback par le snap. Désormais vous dirigez le quarterback et pouvez opérer une passe ou courir. Vous devez scruter le terrain et vérifier où se dirige le receveur tout en prenant garde aux défenseurs adverses qui ne manqueront pas de vous attraper. Vous pouvez également faire des passes moins risquées à vos proches coéquipiers. En fonction de vos choix, vous prenez ensuite le contrôle du receveur ou d’un autre « coureur ». Attention, les commandes sont légèrement différentes.
Quand vous avez le ballon en main, votre devoir consiste à courir le plus vite possible vers la ligne d’en-but. La défense d’en face tentera par tous les moyens de vous barrer le chemin. Vous disposez de plusieurs mouvements pour échapper à l’adversaire, comme le saut par dessus un obstacle, les pas de côté ainsi que d’autres gestes rapides et fluides. Chaque action se déclenche instantanément en pressant un bouton donné. Efficace à condition de bien retenir les commandes. Chose pas du tout évidente puisque l’apprentissage de tous les mouvements est vraiment laborieux. En gros, chaque joueur a des contrôles différents car il n’a pas le droit de faire les mêmes actions que son voisin. Par analogie, il a une fonction définie à la manière d’une pièce sur un échiquier. La galère pour tout mémoriser. Comme je ne suis pas familier de ce genre de sport, de nombreuses heures se sont écoulées avant que je parvienne à construire des actions cohérentes, et encore plus de temps avant de marquer mes premiers points.
Bien que les matchs comprennent beaucoup de temps morts, lors des phases de jeu, tout va très vite. Quand on débute, réfléchir au quart de seconde reste du domaine de l’impossible. Ce jeu demande énormément d’investissement et de patience pour espérer prendre un minimum de plaisir. Même si une personne connaît bien les règles du football américain, elle doit néanmoins apprendre les automatismes liés à chaque phase, sinon les actions restent désespérément brouillonnes.
Technique :
Graphismes : L’Expansion Pak opère des miracles. Les textures sont nettes et propres avec un minimum d’aliasing. Les développeurs ont apporté un grand soin à la création des personnages en utilisant beaucoup de polygones. Ils n’affichent pas des corps relativement carrée à l’inverse de certains jeux sur cette machine. Les joueurs ont tous la même corpulence, ils sont tous identiques. Ils se différencient par la tenue de leur équipe et aussi par leur numéro. Alors quand il y a une mêlée, il devient impossible de savoir qui est qui.
Lors des arrêts de jeu, certains personnages font leur entrée. Quand un joueur se blesse, une équipe médicale en voiturette vient chercher le souffrant sur une civière. On peut également voir les pom-pom girls exécuter une chorégraphie à la mi-temps.
L’environnement du stade est assez rudimentaire. Pas de banc de touche, juste les gradins et les buts. Comme on reste focalisé sur le ballon et les joueurs. On ne prête pas attention à ce qui demeure hors du terrain.
Animation : Acclaim a utilisé de gros moyens afin de rendre crédibles les mouvements des joueurs. Il a enregistré par motion capture les facéties, les étreintes et les danses des sportifs. Globalement, le jeu comporte plus de 450 nouvelles animations, toutes d’une fluidité exemplaire. Du bon boulot.
Son : Les matchs ne comprennent pas de musiques. On entend les cris des joueurs, les chocs et autres bruitages, ainsi que la clameur du public qui devient plus intense selon les actions ou la tension pendant une partie. Par dessus, les voix américaines des commentateurs Mike Patrick et Randy Cross mettent le doigt sur les points importants du match. Même si on ne comprend rien à leurs dialogues, selon les intonations on arrive à ressentir ce qu’ils veulent dire. Pas de musique, mais l’ambiance d’un stade y est.
Jouabilité : Franchement pas facile à prendre en main. Les commandes présentes trop de complexités, mais cela est inhérent à ce sport très tactique. On compte presque une dizaine de configurations différentes de la manette liées aux fonctions des joueurs selon la situation. Pas évident à retenir. Sinon, les sportifs répondent correctement à l’écran. Il n’y a pas vraiment de problèmes d’inertie et comme l’animation est fluide, les joueurs se dirigent convenablement. De plus, les collisions sont remarquablement bien gérées même quand tout le monde se saute dessus.
Durée de vie : L’interface propose moult menus. Pour les débutants, le mode PRACTICE est fortement recommandé. Après plusieurs entraînements, le menu QUICK PLAY permet de lancer un match rapidement sans passer par de rébarbatifs réglages. Ensuite vous pouvez réellement entrer dans le jeu en cliquant sur NFL PLAY. Dans ce menu, vous pouvez créer une nouvelle SAISON, participer au championnat qui mène à la finale du Super Bowl, organiser des tournois, ou encore revivre les moments forts des 32 Super Bowls qui ont eu lieu au cours de l’histoire.
Le jeu est vraiment complet et propose de rentrer dans les détails de la compétition par la gestion des équipes : échanges de joueurs, transferts, créations de joueurs, créations d’équipes, etc.
Conclusion :
Le football américain est un sport méconnu en France sans doute à cause de ses règles hermétiques. Leur complexité décourage quiconque voulant s’essayer à cette discipline. De plus les nombreux temps morts risquent de déplaire aux amateurs de sport qui aiment quand la tension monte doucement mais longtemps. Pour caricaturer, un match de football américain engendre des actions de 15 secondes entrecoupées de temps morts de 20 secondes.
Les règles complexes entraînent des commandes difficilement assimilables. Les novices vont en baver avant de marquer leur premier point. S’ils ne se découragent pas avant. Malgré ses qualités techniques, NFL Quarterback Club 99 se réserve aux adeptes de cette discipline. Certes la réalisation est de très bonne facture. Il s’agit du premier jeu du genre utilisant l’Expansion Pak et cela se voit immédiatement. Mais comment prendre du plaisir avec un sport incompréhensible. Outre-atlantique le jeu devrait plaire, cependant en France, on ne peut saluer que l’effort de finition du produit de bonne qualité.