Egalement nommé Goemon Great Adventure aux USA et Ganbare Goemon 2 au Japon.
Goemon, je ne connaissais pas jusqu’il y a peu, et curieusement j’ai du mal à en trouver. Pour une fois donc, c’est via un émulateur (1964) que je teste un jeu sur Veda.
Il s’agit donc du second épisode sorti sur N64 d’une série qui aurait fait le bonheur de certains possesseurs de Super NES et N64 autrefois. Voyons cela.
Loufoque
De prime abord, les personnages sont les mêmes que dans le premier épisode, vu qu’ils ne sont pratiquement pas présentés. On trouve Goemon, son pote Ebismaru, Sasuke et Yae.
Le scénario nous est présenté au cours d’une cinématique en temps réel, de qualité ma foi fort honnête (et surtout avec des vraies voix !). On y voit Goemon et Ebismaru allant visiter le prof Wiseman, qui doit leur présenter une nouvelle invention loufoque. En vérité, cette machine peut, en théorie, faire revivre les esprits défunts (Yes ! On pourra voir Brassens en concert !).
Pas de pot, un gros môchant pique la machine, a priori pour réveiller tous les super-vilains de l’histoire, et se barre avec. Vous incarnez donc, en premier lieu, Goemon, et partez le retrouver.
D’ores et déjà, c’est drôle. Les bouilles des personnages sont très comiques, on a plein de phrases à la con (Ebismaru qui dit qu’il ressemble à James Dean, Wiseman qui veut ressusciter Marylin Monroe). Rien que pour voir le game over, ça vaut le coup d’y jouer.
De la vraie plate-forme 2D !
Dire qu’il y a encore quelques mois, je pensais que Yoshi’s Story était le seul représentant du genre sur N64… Et ben, 3 mois après avoir essayé l’excellent Tarzan sur N64, je découvre ce Goemon.
Essayons de se remettre dans le contexte de l’époque… Goemon est en fait un jeu en 3D, qui se joue comme un jeu de plates-formes à l’ancienne, en 2D. Un peu comme Pandemonium ou Klonoa… ou New Super Mario Bros. Les persos, les décors… tout est en 3D, mais la caméra est constamment ou presque orientée de profil. Lorsque vous tournez pour avancer dans une autre direction, la caméra change de plan, et revient se mettre de profil.
Le jeu est magnifique. Certes, on est loin d’un Zelda 64 (même les décors ne valent pas Tarzan), mais le jeu est charmant, hyper coloré et plein d’humour. On voit, dans certaines baraques, des posters façon Titanic, les ennemis sont totalement loufoques et idem pour les boss.
Bref… ça se joue comme un jeu de plates-formes à l’ancienne. Vous avancez d’un bout à l’autre du niveau, en trucidant les ennemis et en évitant les obstacles sur votre route. Pour cela, vous pouvez taper sur certaines bestioles ou leur lancer vos shurikens à la tronche. Chaque perso dispose de ses armes personnelles : Goemon a son bâton, Yae son sabre, Ebismaru son… truc, là… éventail ? En frappant avec l’arme de corps à corps, on récupère des projectiles sur les ennemis, ce qui n’est pas le cas si l’on se contente de les tuer avec nos shurikens (enfin, ça n’y ressemble pas mais ça doit être ça).
De même, certains persos ont leurs mouvements propres. Ebismaru peut par exemple rebondir sur son fessier pour sauter plus haut ; Yae est très bonne à la nage et Sasuke hyper rapide au corps à corps.
Les ennemis sont variés, et semblent sortis du folklore japonais. Difficile de les décrire, tant ils semblent sortis d’un dessin animé de Miyasaki façon ‘Voyage de Chihiro’. Grenouilles armées de tridents, poupées japonaises, pots de fleurs qui crachent du feu (les pots, pas les fleurs), c’est très original et diversifié.
Parfois, un boss vous fera obstacle. Ils sont souvent très grands, souvent loufoques et toujours funs à affronter. Squelette géant, pantin cracheur de feu, un vampire pas beau… L’affrontement se fera en deux temps : on leur botte le cul (facile et fun) puis, tels les vilains des Power Rangers, ils appelleront leurs méchas (grosse armure de combat) pour vous exploser. A vous d’utiliser Impact (le mécha du groupe) pour leur remettre une branlée dans un genre de shoot 3D (facile et toujours fun).
Un côté RPG assez poussé
La carte du jeu est assez classique. On trouve une carte du monde façon Super Mario Bros. 3 ou Donkey Kong Country, et on peut à loisir revenir dans les niveaux déjà parcourus. Et on trouve également des villages entre certains niveaux.
Dans ces villages, pas d’ennemis à abattre, juste un village à explorer. Vous pouvez parlez aux habitants, visiter les maisons (à cette occasion, le jeu redevient jouable en 3D complète). Certains PNJ vous vendront quelques objets, d’autres vous permettront de reprendre des forces à l’auberge. Vous pourrez également obtenir quelques renseignements (le point faible de certains ennemis, la façon de récupérer des bonus, comment exécuter tel mouvement…). C’est souvent inutile (vous aviez compris tout seul), mais ça rend le jeu plus vivant et lui donne un côté aventure pas désagréable.
Certains villageois vous donneront des documents indispensables pour progresser dans l’aventure (des gardes bloquent l’accès à certains niveaux). Il sera également vital de switcher entre les persos de temps en temps, non seulement en cours de niveau (chacun ayant ses compétences propres) mais avant les villages aussi, car certains villageois n’apparaissent que lorsque vous y allez avec un personnage en particulier.
Ultra beau, ultra maniable, ultra fun !
Comme dit plus haut, le jeu est très beau, et varié. On trouve les niveaux classiques de la plate-forme (forêts, villages, château (en feu ici), grottes…).
La bande-son est l’une des meilleures que j’ai entendues sur N64. Si la présence de voix digitalisées pendant l’intro est déjà impressionnante pour la console, on notera en plus que les musiques (très japonaises) sont de bonne qualité et totalement loufoques. Chaque personnage dispose de ses bruitages, mimiques physiques ET sonores propres, et globalement, c’est du tout bon dans ce domaine.
Enfin, le plus important dans un jeu de plates-formes : la jouabilité. Le jeu est très précis (et comme j’ai testé sur émulateur, j’imagine qu’au stick ça doit être au poil), on fait très vite ce qu’on veut quand on le veut. Rien à reprocher à cela.
Le jeu en lui-même n’est pas très difficile, à l’exception de certains passages qui peuvent poser problème (les persos sont parfois fragiles :( ). Il est long, varié, et passionnant. En s’y mettant bien, il se finit assez vite, mais on y revient avec plaisir.
Du… multijoueur ?
Et oui, en fait y’a 4 persos, et bien que vous commenciez avec deux (Goemon et Ebismaru), vous débloquerez vite les autres. Ainsi, vous et vos potes pouvez TOUS les diriger. Donc, au début, seul le jeu à deux en coopération est possible. Puis à 3… et 4 !
Seul le jeu en coopération est possible. Pas de deathmatch ni de mini-jeux spéciaux multijoueur… A l’instar d’un Sonic, l’écran ne se sépare pas si vous vous éloignez trop l’un de l’autre. En fait, vous ne pourrez pas vous éloigner trop, le scrolling se bloquant dès que vos persos sont trop éloignés (pour laisser le temps au retardataire de vous rattraper).
Cela ouvre la voie à de nouveaux mouvements (j’ai pas tout testé à deux… mais j’ai pu constater qu’Ebismaru pouvait lancer un personnage en hauteur, permettant ainsi d’accéder à des zones ou bonus inaccessibles par un simple saut. A 4 j’ai même pas essayé).
On notera que jouer à deux, trois ou quatre n’augmente ni le nombre de bonus ni celui d’ennemis. Et que contre les boss, seul le joueur 1 jouera.
Un des meilleurs jeux de plates-formes de la N64 : 9/10
Coup de cœur pour ce Goemon. Comme pour Tarzan, il a choisi de s’imposer sur N64 en se démarquant de Mario et Banjo dans son style, et y parvient avec brio. Il est meilleur que Tarzan car plus drôle et plus long (même si moins beau).
L’ambiance de ce Goemon, sa drôlerie, son multijoueur… je suis conquis. :)