Qui ne connaît pas Mission Impossible ? D’abord série TV à succès, souvent adaptée en jeux vidéos (voir l’excellent épisode sur NES) avant d’être une série de films à succès (bien qu’assez nazes), avec dans le rôle principal le plus celèbre scientologue de la planète.
Cette adaptation de Mission Impossible sur N64 était très attendue. D’abord parce que le jeu avait l’air assez bon (un faux air de Golden Eye en plus stratégique) et ensuite, parce que des gros titres N64 qui ne venaient ni de Nintendo ni de Rare, y en avait pas des masses. Si on enlevait les titres d’Acclaim, ça virait carrément au quasi désert.
Bref…
Tin, tin, tin tin tiiiin, tin !
Mission Impossible est l’adaptation du film du même nom donc. En bonne license qui se respecte, on retrouvera donc l’ambiance du titre original, et on visitera les passages-clefs du film, quasi certitude.
Analysons le jeu.
Mission Impossible est un jeu d’action/infiltration en 3D d’assez bonne qualité.
Dès le début vous avez le choix entre deux modes de difficulté : possible (= facile) et impossible (= pas trop dur).
Comme dans le film, vous êtes Ethan Hunt, membre de l’IMF (Impossible Mission Force). Votre but ultime est de mettre hors d’état de nuire le vil Basil Prokosh, trafiquant d’armes qui cherche à vendre des ogives nucléaires à une bande de terroristes.
Toutes vos missions, bien que variées, sont liées par ce but final.
À chaque début de mission, vous avez droit à un briefing très complet. On vous présentera les agents qui vous aideront, ce qui vous attend et vos gadgets.
My name is Hunt, Ethan Hunt
Et oui, dans Mission Impossible, on a plein de gadgets. Q peut aller se coucher. On dispose d’un facemaker (qui permet de s’affubler d’un visage de son choix), de grenades fumigènes, de chewing gum explosif, de poudres permettant de voir les lasers, de lunettes infrarouges, de copieur d’empreintes, etc.
Vous aurez l’occasion de tester tout ça. L’infiltration est privilégiée à l’action en général. De nombreux PNJ sont présents, alliés comme ennemis. En fait, tant que vous n’attaquez pas (ou n’êtes pas reconnu) vous pouvez parler à tout le monde, mais les PNJ sont tuables (bien que ce soit peu recommandé). Vos ennemis peuvent lâcher des indices utiles, voire être bernés par votre facemaker. Vos alliés peuvent vous couvrir, vous épauler ou vous donner des indices.
Cependant, le jeu n’est pas non plus totalement pacifiste. Ainsi Ethan peut utiliser 16 types d’armes différentes, du classique pistolet au lance-roquette…
Ethan est aussi efficace que Lara Croft : il peut courir, sauter, se baisser, utiliser armes et objets.
Des missions extrêmement variées
Comme dit plus haut, les missions reprennent les grands moments du film. On se retrouve ainsi chez monsieur l’Ambassadeur, on infiltre une base ennemie, on fait le con sur le toit d’un TGV… On retrouve aussi la fameuse descente entre les lasers.
Niveau ambiance, immersion, ce Mission Impossible est une franche réussite. Les musiques reprennent les thèmes immortels de la série, les missions sont bien ficelées, extrêmement variées et intéressantes.
Cela dit, le jeu n’est pas exempt de défauts. Après le fond, voyons la forme.
Les outrages du temps…
Graphiquement, c’est assez faiblard. Mission Impossible reste un beau jeu pour l’époque, mais vraiment sans plus, et il a mal vieilli.
Les personnages sont carrés, les textures parfois grossières… On retrouve l’effet de flou très répandu sur N64. Pas de vrais beaux effets, on est jamais surpris par la beauté du jeu. Disons que la diversité des missions le rend suffisamment exotique pour ne pas lasser.
Le jeu se veut néanmoins fluide et les animations des persos (bien qu’un peu raides) restent de qualité.
La jouabilité n’est pas toujours merveilleuse. La caméra n’est pas aussi… impliquante que dans un Metal Gear Solid, et elle cafouille parfois lors des combats ou des sauts. À noter que lorsqu’on utilise une arme, la caméra se rapproche du personnage (qui devient transparent) et un viseur apparaît ; ainsi on peut viser avec le joystick et arroser la zone. C’pas super pratique, et on se surprend à penser qu’une vue à la 1e personne aurait été meilleure pour ce jeu, par moment. :/
Graphismes : 6/10
Franchement moyens. Le jeu n’est pas repoussant, mais a beaucoup vieilli.
Bande-son : 9,5/10
Quasiment parfaite. Entre les thèmes mythiques de la série et les bruitages et voix digitalisées de qualité, on est servi !
Jouabilité : 6/10
Correcte dans l’ensemble, mais parfois handicapante. La caméra aurait gagné à être plus réfléchie.
Durée de vie : 9/10
Mission Impossible est un jeu facile. Pas très long non plus (20 missions) mais chaque mission est passionnante.
Conclusion : 15/20
Mission Impossible m’avait déçu à l’époque. Non qu’il soit mauvais mais j’en attendais plus… Cela dit, il reste un jeu passionnant sur le fond, et prend donc à contrepied beaucoup de productions de l’époque, qui étaient à contrario magnifiquement réalisées mais totalement creuses.
Si vous passez outre les défauts du jeu, il vous procurera beaucoup de plaisir pour de nombreuses semaines. À mes yeux il vaut le coup d’être découvert, même maintenant, surtout vu son prix.