Avec l’arrivée de la Nintendo 64, on assiste à la démocratisation des jeux multijoueurs opposant 4 personnes réelles. L’un des thèmes porteurs, autre que le FPS, réside dans les affrontements à coups d’armes loufoques lors de courses de karts complètement déjantées (Ce sont les courses qui sont déjantées et non les karts !!). Au commencement de la vie de la console, les joueurs purent s’éclater comme des fous avec Mario Kart 64 ou Diddy Kong Racing. Puis, par la suite, il y eut un long moment sans que ne vienne un seul produit de ce genre. Il a fallu attendre le début de l’année 2001 pour voir débarquer en France Mickey’s Speedway USA. Cette cartouche bénéficiant de l’univers magique de Disney et du savoir-faire de Rare tient-elle toutes ses promesses ?
Lors de la première partie, l’écran laisse paraître 6 personnages sélectionnables provenant tous du monde de Disney. Ainsi, parmi les coureurs se trouvent Mickey, ses potes Donald, Dingo et aussi d’autres animaux personnifiés. Les pilotes se classent en différentes catégories, d’un côté les légers qui accélèrent vite mais ont une vitesse maximale plus faible que les poids lourds qui au contraire accélèrent plus doucement. Cependant au final, le choix demeure assez limité, car les persos se ressemblent, de plus ils ne sont pas fort nombreux. Heureusement, lors de l’aventure, après la victoire sur plusieurs grands prix, d’autres amis de la célèbre souris se placent dans le tableau de sélection.
Ensuite une fois le personnage en main, une courte animation montrant la chambre de jeu d’un enfant nous emmène vers un empilement de cubes qui symbolisent les circuits et les options. Lorsque la première course débute, on se rend vite compte que cette cartouche emprunte beaucoup à son grand-frère Mario Kart 64, néanmoins sans pourvoir l’égaler. Le système de bonus est identique dans les 2 jeux et les armes engendrent exactement les mêmes effets. Par exemple, la balle de base-ball remplace la carapace verte, tandis que la voiture téléguidée succède à la carapace rouge à tête chercheuse. A vrai dire Mickey’s Speedway USA est une copie du produit de Nintendo, mais sans posséder le même fun et sans procurer autant de délires. D’abord les circuits ne sont pas aussi riches, variés ou captivants. Les graphismes ne sont pourtant pas en cause, puisqu’ils offrent des décors agréables et colorés. Il semble que cela vienne du manque de relief des parcours et de l’absence d’une touche / d’un style qui pourrait différencier une course d’une autre. Pas de super tremplin, pas de marée montante, pas d’animation spéciale qui modifierait notre conduite, rien. En somme, on a l’impression de faire toujours le même circuit !
Les jeux de kart procurent généralement de gros fous rires ou de grosses engueulades, à cause des moults retournements de situations survenant quand on se prend une arme dans la tronche. Avec ce jeu de Rare, les éclats de rire rythment moins les parties en multijoueurs, encore une fois dû à l’agencement des niveaux. Les circuits ne disposent pas de raccourcis intéressants (ceux-ci font généralement perdre du temps), de plus les parcours plutôt courts et les pistes trop larges n’offrent pas des empoignades fréquentes. Dans le mode solitaire, ce constat frappe encore plus. Si en niveau de difficulté Amateur, le joueur se balade et parcourt la course en tête de bout en bout, il devient beaucoup plus ardu de terminer premier dès le niveau Intermédiaire. Paradoxalement, l’utilisation des bonus n’apporte pas énormément d’aide, en fait le pilotage a beaucoup plus d’importance. Pour exemple, dans la session Pro, si le joueur loupe son démarrage, ou s’il percute un mur ou s’il est touché, rien ne sert de continuer, car il n’arrivera jamais dans les premiers, même avec les meilleurs bonus. Quel comble ! Voilà un jeu de kart où le pilotage prime devant les armes spéciales ! Le mode solitaire donnera de multiples crises de nerfs. Qu’il est rageant de voir l’ordinateur remonter la course sans problème, alors qu’il se prend des attaques dans la tronche. Par contre, si nous avons le malheur d’être touché, il est quasiment impossible de revenir en tête. Dans Mario Kart 64 ou Diddy Kong Racing, cela n’est pas aussi flagrant.
En fin de compte, Mickey’s Speedway USA est tout juste amusant à plusieurs, dommage que le mode solitaire soit trop prise de tête.
Réalisation :
Graphismes : Visuellement, Mickey’s Speedway est plus réussi que ses prédécesseurs. Les décors colorés et plus détaillés reflètent bien l’univers joyeux de Disney.
Son : De ce côté-ci, il n’y a pas grand chose à dire. Les musiques ne créent pas un cadre prenant et on n’y prête aucune attention. Quant aux bruitages, ils agacent sincèrement à la longue, car trop insistants.
Animation : Aucun ralentissement, ni clignotement, ni quoi que ce soit de nuisible ne vient entraver le bon déroulement de l’aventure. Cependant, ce genre de produit n’a pas la réputation de pomper toutes les ressources d’une machine. D’autant plus que les parcours de Mickey’s Speedway n’offrent rien d’exceptionnel.
Jouabilité : A la manière de Mario Kart 64, le soft est aussi facile à prendre en main, puisque peu de boutons de la manette sont utilisés.
Durée de vie : Elle risque de ne pas avoir la même longévité que celle de ses ancêtres. Si le mode solo donne beaucoup de fil à retordre et qu’il dispose en contrepartie de pas mal de choses à débloquer, il reste trop énervant pour être aussi passionnant que celui de Diddy Kong Racing. Quant au mode multijoueur, copié sur celui de Mario Kart 64 (Grand Prix, Versus, Battle, Time Trial), il n’égale pas son aîné.