Surtout connu pour ses adaptations de dessins animés américains (et plus précisément pour ses Bugs Bunny in Crazy Castle), Kotobuki accouche d’un étrange shoot qui ne restera que sur Nintendo 64. Et j’ai envie de dire, c’est tant mieux.
LIFE ON MARS
Dans un futur assez lointain, les Terriens ont, comme tous bons parasites, phagocyté les ressources de leur planète et se sont donc mis en quête d’un autre monde à envahir. Le choix s’est porté sur Mars, parce que bon, c’est pas loin, ça coûte moins cher en gas-oil. Là-bas, les premiers colons ont découvert ce qu’ils pensaient être des formes de vie primitive. Hélas, ils se sont rapidement aperçus, en se faisant gentiment massacrer, que les autochtones avaient de quoi se défendre. Les bestioles sont en effet capables de prendre possession de n’importe quelle matière, organique ou artificielle, et elles ont décidé de partir elles aussi en conquête. De la Terre, ça leur fera les pieds. Non mais.
CECI N’EST PAS UN SHMUP
Knife Edge n’est pas vraiment un shoot ‘em up 3D comme les images pourraient le faire croire. Ce serait plus une sorte de rail shooter à la Time Crisis. En effet, les six niveaux que compte le jeu, vous allez les parcourir sans jamais pouvoir choisir votre route. En fin de parcours, vous affronterez un boss, et parfois un autre en milieu de stage.
En gros votre vaisseau, placé en pilotage informatique (une petite facilité scénaristique pour expliquer la fainéantise des programmeurs), traverse les niveaux selon un chemin pré-établi. Ceci dit, à chacun des quatre premiers niveaux vous pouvez choisir votre parcours parmi six. Donc, c’est pas vous qui dirigez la pétrolette, mais par contre vous allez diriger le viseur, histoire de massacrer toutes les bestioles qui se présentent à vous. Notez qu’un mode multi existe, permettant à quatre joueurs de tirer en même temps, ce qui provoque un joyeux bordel à l’écran, il faut bien le dire.
Qui dit principe simple dit gameplay limité. Vu que vous ne dirigez pas votre fer à repasser spatial, le stick vous permet de diriger le viseur à l’écran. La gâchette Z sert à tirer, et les directions du bouton C à tenter péniblement d’esquiver les tirs adverses. Pour changer d’arme, c’est à l’ancienne : il faut passer par le menu de pause, et choisir son armement. Vous disposez également d’un petit nombre de smart bombs, qui vous serviront surtout à détruire le décor (car lui aussi se montre souvent agressif) ou, si vous êtes parvenu à les conserver jusque là, face aux boss.
En détruisant certains ennemis apparaissent des cristaux (certains flottent aussi comme ça dans les niveaux). Les gris/blancs permettent de recharger votre armure (votre jauge de santé), alors que les violets augmentent la puissance de votre tir de base (le Vulcan Cannon). Cette arme dispose normalement de onze niveaux de puissance paraît-il, mais personnellement je n’ai pas réussi à passer le sixième, les cristaux ne faisant que me rapporter des bonus de points passé ce palier.
MÊME JOUEUR JOUE ENCORE, ET ENCORE, ET ENCORE, ET…
En toute honnêteté, Knife Edge est bien moins laid que ce à quoi on pourrait s’attendre au vu des divers tests sur la toile. Pour un jeu de 98, on a tout de même droit à des environnements variés et colorés, et même si les formes des décors et des ennemis sont encore très polygonales, les capacités de la machine sont utilisées pour des animations à la fois très fluides et très rapides. La vitesse d’exécution est d’ailleurs vraiment impressionnante, rendant le jeu assez plaisant à regarder. Un peu moins à écouter, puisque les thèmes musicaux ne sont vraiment pas marquants et les bruitages un peu lourdingues.
Mais le vrai problème du jeu tient à sa jouabilité. Pour dire la vérité, Knife Edge est juste injouable. On peine à détruire les ennemis véloces, on s’ennuie au bout de dix minutes du fait du gameplay affreusement répétitif… La difficulté est en outre très importante, rendant un jeu à la base assez court, très long à terminer.
Au final, Knife Edge aurait pu être une bonne base de film de SF, il fait d’ailleurs énormément penser à l’attaque de l’Étoile Noire dans Star Wars. Mais à jouer, ballepeau. Autant se couper un bras, plutôt que de continuer la torture. Par contre après c’est un peu plus chiant pour en écrire le test.