Je suis fan de la Nintendo 64. Eh oui ça existe. De même, j’adore les jeux de rôle !
Du coup, vu à quel point la console est gâtée en la matière, c’est pas de bol. Mais ça ne m’a pas empêché de jouer à la plupart des RPG sortis sur la 64 bits de Nintendo, que ce soit en Europe ou ailleurs.
Ooooooh qu’il est mignoooon
Holy Magic Century est donc le premier RPG de la Nintendo 64 à être sorti dans l’Hexagone (Zool et Harvest Moon ont échoué à parvenir en France, tout comme le nuage de Tchernobyl). Pour être exact, il est arrivé un mois avant Zelda. Voyons cela.
D’emblée les graphismes frappent : c’est très mignon. Peut-être un peu trop… On se rappelle à quel point la console était traitée de « console de gamin ». Et c’est vrai que si on compare ce jeu à un Final Fantasy VIII… ça fait mal.
Cela dit, ne soyons pas mauvaise langue, le jeu est beau.
Quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ? Oui je le trouve beau, moi. C’est fin, coloré, mignon tout plein. Les décors sont variés (certes un peu vides), de même que les PNJ alliés. Le tout m’évoque grandement Mario 64, en mieux texturé. Seules les magies font un peu pitié.
Bref, que nous réserve ce soft si mignon ?
Nous incarnons Ayron, jeune dompteur d’esprits. Tout allait bien sur son île, jusqu’à ce qu’un gros vilain dérobe le livre des esprits et maudisse celle-ci. Bref, à nous d’arranger cela.
J’ai parlé des graphismes mignons. On se rendra vite compte que tout le jeu a été orienté de la même manière. Pas de mandales dans la gueule ni de coups de hache à travers les burnes ici ; la seule arme d’Ayron, c’est son bâton. De même, Ayron ne peut pas mourir. S’il est battu, il sera juste sonné et devra se reposer à l’auberge.
On notera qu’en cas de défaite, vous ne perdez RIEN, aucun équipement, aucune expérience… virtuellement, la puissance d’Ayron est donc infinie.
Cela rend-il le jeu facile ? Non, loin de là… Déjà, ça le rend répétitif. Parce que vous devrez vous taper des kilomètres d’ennemis pour devenir un peu puissant. Y en a qui adorent, d’autres qui détestent. Moi ça me rappelle du Pokémon, pour être franc.
La recherche, les énigmes, ne sont pas vraiment compliquées dans ce jeu, mais les boss oui. Pour faire simple, c’est l’un des RPG les plus durs auxquels j’ai jamais joués. C’est la raison pour laquelle il m’a tant accroché (j’aime pas perdre), mais cette difficulté excessive a ses défauts. Et il est impossible d’acheter des potions de soin. :s
Outre les combats, il n’y a pas grand chose : trouver la clef jaune pour ouvrir la porte jaune, et la clef rouge pour ouvrir la porte rouge (non, on n’est pas dans Duke Nukem) ; délivrer telle personne ou tel animal de compagnie (en tuant ceux qui l’ont kidnappé(e)). On a deux-trois énigmes à résoudre, avec une difficulté à peu près du genre de celle des premiers donjons de Zelda.
Le système de combat est assez original et, ma foi, de très grande qualité, au moins dans le principe. On a donc un combat au tour par tour assez classique, mais qui donne la possibilité, néanmoins, d’utiliser l’espace 3D disponible pour se déplacer entre les tours. Cela peut permettre d’esquiver des coups, d’en donner de plus puissants, de viser des points faibles, etc. C’est bien la seule chose qui varie par rapport à d’autres RPG, et pourtant ça change beaucoup. Sinon on retrouve les traditionnels sortilèges et coups de bâton.
Par contre, les combats sont trop nombreux. Si, déjà, vous trouviez que vous vous faisiez trop attaquer dans Pokemon ou Final Fantasy, passez votre chemin. Ici, impossible de faire plus de 3 mètres sans se faire agresser, et on a parfois des distances considérables à couvrir.
Et comble de malheur, les ennemis sont peu variés au sein d’une même zone. Et au bout d’une heure, on en a plein le cul de se farcir toujours le même type d’ennemi, surtout qu’on a avancé de 300 mètres sur les 3 kilomètres qu’on devait parcourir.
Niveau variété des environnements, on a connu mieux mais ça reste correct. On a de jolies places ensoleillées, une belle forêt enchantée, des montagnes enneigées sur la fin, sans compter les déserts, les villes à traverser, etc.
Les décors sont souvent bien vides : quelques arbres, un caillou… et la caméra pas vraiment au point. On tourne parfois en rond sans s’en rendre compte. J’avais eu le même problème la première fois que j’avais joué à Grandia, mais celui-ci avait le mérite d’être plus riche.
Au niveau de la bande-son d’HMC, les musiques sont belles. Un peu saoûlantes au bout d’un moment, mais rien de grave. Les bruitages sont… mignons.
La jouabilité est très bonne. On est vite à son aise en combat, rien de particulier à signaler de ce côté-ci. Comme je l’ai dit, c’est surtout en dehors des phases de combat que la caméra trompe un peu, parfois.
Bref… j’avoue que noter ce jeu n’est pas chose évidente. Les graphismes, l’histoire le destinent à un public plutôt jeune. Mais la difficulté du titre les refroidira, et destine HMC aux gamers avertis. Mais ceux-ci seront rebutés par la magie assez moche, et le côté cul-cul tout rose.
Bref…
Réalisation : 7/10
C’est beau, fin. Les magies ne cassent pas des briques, mais ce qui choque surtout ce sont les décors, souvent assez vides.
Bande-son : 6/10
Musiques très bonnes mais lassantes, bruitages mignons mais rien d’extraordinaire.
Jouabilité : 8/10
R.A.S., de petits soucis de caméra mais rien de bien grave.
Durée de vie : 9/10
Certains combats sont vraiment ardus. Cela dit, la puissance du héros étant sans limites, on ne coince jamais très longtemps, à condition de ne pas se lasser avant. Le jeu reste intéressant.
Conclusion : 11/20
Un bon RPG, mais souffrant de graves lacunes à mes yeux, et surtout sorti trop tard. Sortir ce jeu en même temps ou presque que Zelda sous nos latitudes… le pauvre s’est fait massacrer.
S’il était sorti en même temps que la N64 au Japon (soit avant Final Fantasy 7 sur Playstation) et pour l’arrivée de la N64 en Europe, il aurait connu un meilleur succès. Mais HMC reste un jeu d’aventure correct, en rien une référence du genre, mais vu la concurrence dans ce domaine sur N64, vous auriez tort de vous en priver.