Vous en avez marre des FPS techno-futuristes ? Ou même de ces jeux sérieux se déroulant dans ce qui pourrait être un univers parallèle très proche du nôtre ? Eh bien, Hexen pourrait vous intéresser. En effet, Hexen prend place dans un monde heroic fantasy, le même que celui de la série des Heretic (du même auteur). Fini donc les gros flingues ou les snipers de folie. Vive la magie, les masses d’armes, les arbalètes ou autres.
**Allez, un ptit scénario : **
C’est pas parce que c’est heroic fantasy que le jeu est super profond, loin de là. Résumons : un môchant à la tête d’une armée de môchants a décidé de tuer tous les gentils, pour que les môchants puissent conquérir le monde. Vous êtes un gentil, et vous voulez pas de ça, donc vous sortez vos arguments (masse d’armes, baguettes magiques, tout ça) et vous allez leur casser la gueule. Mais vous, c’est qui ? Bah, vous pouvez incarner 3 persos au choix : guerrier, prêtre et mage.
Ah mais c’est moooooooooooooooooche !!!
Heu… ouais. :s Hexen est donc un FPS, et il utilise le moteur de Doom (le premier). Là où Doom 64 avait un peu rajeuni pour son passage sur N64, c’est pas le cas de ce jeu. En gros, ce Hexen est un chouïa plus beau que le premier Doom sorti sur PC, mais c’est tout. Donc, nous avons des ennemis en 2D très pixelisés, aux animations ridicules. Nous avons des décors texturés à l’arrache, des décors pauvres… mais des niveaux gigantesques et… gigantesques. Nous avons des effets de lumière à faire pâlir d’orgueil une Megadrive. Le tout dans une ambiance très sombre (je veux dire : luminosité basse).
Les animations sont… inégales. Le jeu est fluide, même quand vous en prenez plein la tronche. Mais les ennemis sont… bah, ceux qui ont connu les premiers FPS verront de quoi je parle, les autres avaient qu’à naître plus tôt.
Le gameplay est quasi identique à Doom dans le fond : impossible de regarder en haut ou en bas, ni de se déplacer latéralement. Mais vous pouvez sauter (ouaaaaaaaaaaaaiiis, on va pouvoir se taper des passages plates-formes bien lourds).
Bon, parlons des 3 persos. Chacun a ses caractéristiques. Déjà les armes : le guerrier utilise épées et masses d’arme. Le mage se sert de sa baguette magique et de ses mains (boules de feu et sorts offensifs). Le prêtre peut se soigner un peu en solo, et tape avec un bâton. C’est cool dans la théorie. Dans les faits, le prêtre est nul, le guerrier assez bon et le mage est quasiment la classe obligée si vous souhaitez passer le 5ème niveau.
SANG ET TRIPAILLES !!!
Hexen 64 est un jeu gore, il faut le dire. Non qu’il soit choquant, il est même plutôt drôle de mon point de vue. Les ennemis explosent souvent en répandant du suc partout ; la plus petite chauve-souris lâche 10 litres de sang, c’est du gore à l’ancienne.
Parlons un peu du jeu, et de ce qu’on y trouve.
Les niveaux sont gigantesques, vraiment. On a, d’un côté, les niveaux principaux, reliés à des niveaux intermédiaires plus petits via le portail de téléportation. Dans chaque niveau se cache le portail pour le niveau suivant, gardé par un gros boss. On trouve les niveaux en extérieur (immenses, pas beaux et très compliqués) et en intérieur (succession de couloirs immenses, pas beaux et hyper-compliqués).
Ça a l’air simple ? Que nenni ! Je le redis : les niveaux sont gigantesques et souvent labyrinthiques, les textures toujours pareilles, les ennemis hyper-nombreux et le jeu hyper-énervant.
Tiens, parlons des ennemis. On est dans un jeu heroic fantasy, faut-il le rappeler. Beaucoup d’horreurs et pas grand chose d’original. On trouve des espèces d’orcs à deux têtes, des squelettes, des chauves-souris, des petits dragons (enfin, genre 3 mètres quoi), des monstres bizarres… les monstres ne sont même pas diversifiés, on a l’impression de tous les connaître assez vite. Sont-ils balèzes ? Non, pas vraiment, ça dépend quoi. Dans les derniers niveaux on trouve des espèces de géants très résistants, mais globalement, un monstre est facile à vaincre. Le souci, c’est qu’ils arrivent en très grands nombres, et on est vite submergé.
C’est pas vraiment Hexenent tout ça (ah ah trop fort le jeu de mot)
Vous avez déjà été dégoûté d’un jeu à cause de sa difficulté ? Bah, alors jouez à Viewpoint… ou ce Hexen. :/ La faute, en partie, à la réalisation du titre. « OUAAAAH L’AUTRE, il joue comme un noob et y dit c’est la faute au jeu. » Bah j’assume… et j’explique. C’est hyper moche, vraiment. Donc, on ne voit souvent même pas le petit couloir perdu au milieu du mur en face… Et d’où sortent plein d’ennemis. A propos de plein d’ennemis, difficile de juger de leur nombre quand un groupe vous fonce dessus. Vous voyez une espèce de bouillie de pixels qui grouille comme une bouillabaisse vraiment pas fraîche, et vous blastez dans le tas. Et pourtant, à chaque fois qu’un ennemi explose, la bouillie informe continue d’avancer… de plus en plus prêt. :( En plus, ces cons réapparaissent au bout d’un moment, s’ils ne sont que morts et pas en morceaux. Les niveaux souterrains sont horribles. Déjà c’est sombre… et moche !!! On voit pas où on va, les ennemis viennent de nulle part… Les développeurs de ce jeu sont d’ignobles psychopathes pervers, qui ont mis des passages secrets partout, impossibles à voir avant de tomber dedans par mégarde. Les ennemis les connaissent, eux…
J’oublie quoi ? L’IA des ennemis est horrible… pour peu qu’on tombe sur eux de loin, il suffit de les canarder à distance ; ils viendront pas vous emmerder. Par contre, pas mal peuvent tirer à distance, et visent bien. Et vous ? Bah, dur de viser ; faut dire que la gestion des collisions est… moyenne. On peut tirer un mètre à côté du monstre et le tuer, ou lui tirer dessus sans rien lui faire. :/
Ouais,bah, tout est pourri ?
Y a une chose excellente dont j’ai pas parlé : le mode multijoueur. Jusqu’à 4 joueurs en simultané, dans des niveaux dans le même genre qu’en solo (mais bien plus petits). La réalisation n’en pâtit pas du tout (faut dire que c’est déjà moche en solo). Et là, c’est du délire. Les deathmatchs à coup de « je te balance des éclairs dans la tronche » et « je te fous ma masse d’arme dans la tronche » sont ultra-funs.
Réalisation : 1/10
Purée qu’est ce que c’est moche ! Non mais sans déc… On est vraiment sur N64 ?
Bande-son : 2/10
Musique chiante et banale. Bruitages ratés.
Jouabilité : 4/10
Les possibilités de mouvements sont limitées, et le jeu manque de précision.
Durée de vie : 9/10
Un jeu extrêmement long et difficile. Le mode multijoueur est très bon.
Conclusion : 6/20
N’y voyez pas une moyenne. Le jeu en solo est horriblement nul, tant il souffre de lacunes. Le jeu en multijoueur est diablement fun et a un charmant aspect rétro. Un jeu à éviter, sauf si vous adorez les FPS heroic fantasy, ou que vous voulez un jeu vraiment difficile. La preuve (désolé, Angus) qu’un jeu gore peut être mauvais.