À la fin des années 90, on reprochait souvent aux jeux vidéo sur consoles de manquer d’originalité. Pourtant, peut-on en vouloir aux éditeurs de favoriser les bonnes vieilles formules qui marchent ?
Et pourtant, de temps en temps, un éditeur prenait un risque et tentait quelque chose de nouveau, du moins en apparence… Mais ce n’était pas forcement une grande idée.
Cette fois-ci, l’éditeur était Hasbro Interactive.
Tope là !
Glover vous propose d’incarner… un gant, façon Disney, à 4 doigts. Voyons vite le scénario : le grand magicien, au cours d’une expérience malheureuse, a fait péter son château et a éparpillé les 7 cristaux qui régissaient l’équilibre même de l’univers ! Donc, il vous envoie récupérer ces 7 cristaux et (comme d’hab quoi) sauver le monde.
Ce gant dispose lui-même d’une balle. L’air de rien, ça donne une énorme panoplie de mouvements. Glover peut ainsi marcher ou courir bien sûr, mais aussi sauter, ramper, donner un coup de poing (enfin, de lui quoi). Et il peut aussi lancer la balle, la faire rebondir, monter dessus, etc.
Un gant qui marche ? Revoyez « la Chose » dans la famille Addams. Deux doigts lui servent de jambes, et deux autres de bras.
Mano à mano
Le jeu ressemble un peu à Mario 64 au premier abord. C’est un jeu de plates-formes tout en 3D, mâtiné de puzzle et de sport de balle, assez joli qui plus est, même si les décors sont un peu répétitifs. Vous devrez donc évoluer dans un univers tout en 3D, et progresser de manière à trouver la sortie du niveau.
Pour cela : marchez, sautez et… servez-vous de la balle. Elle peut servir à énormément de choses : projectile, flotteur, pour actionner des interrupteurs. Vous pourrez même la transformer (boule de bowling, ballon de plage, etc.), cela changera son poids et sa résistance. De même, les ennemis sont plus ou moins résistants à un type donné de votre balle.
Un exemple : vous êtes bloqué si vous n’actionnez pas un interrupteur situé à l’autre bout de la pièce, avec votre balle. Soucis : deux balanciers/rasoirs géants à franchir avant. Et bien… bon courage, car la balle est difficile à manier et à lancer, et vous devrez recommencer moult fois avant de parvenir à quelque chose.
Beaucoup de boss très variés : un clown géant, des robots tueurs, une sorte de Donkey Kong, la créature de Frankenstein… On en trouve un dans chaque monde (6 en tout donc). Ils ne sont pas réellement durs à battre si vous maîtrisez le jeu, il faudra trouver le truc.
Je vais lire ton avenir dans les lignes de ton gant
Je triche pour l’avenir : le jeu est sorti y’a 11 ans. Et il s’est planté.
Le gros soucis de Glover, c’est sa jouabilité. Dans la vie réelle, si vous lancez une balle au hasard dans une pièce, bien malin qui arrivera à savoir où elle s’arrêtera après tous les rebonds qu’elle fera, en tenant compte de tout ce qui pourrait lui faire obstacle ou de la pente du sol.
Bah, dans le jeu, c’est pareil. En fait c’est hyper réaliste, et si c’est marrant dans la vraie vie, dans un jeu vidéo c’est franchement chiant.
Pour ma part j’ai essayé de toutes mes forces ; je trouve ce jeu presque injouable, et monstrueusement difficile. Du coup, je m’y amuse pas trop, j’avoue. Pas mal de sites disaient que la maniabilité était « compliquée mais qu’on s’y faisait »… bah j’ai honte alors, mais je n’y suis pas parvenu. J’arrive pas à viser, je galère à marcher sur l’eau avec ma balle (saloperies de commandes inversées).
Une réalisation correcte quand même
Reste que le jeu est assez beau, bien animé et coloré. La bande-son est certes mauvaise (musiques chiantes et bruitages trop simples) mais la palette de mouvements possibles est énorme.
De même, le jeu est assez long (6 mondes de 5 niveaux chacun a priori), très difficile (trop) et les niveaux sont variés pour ce que j’en ai vu (l’Atlantide, l’espace, la préhistoire…).
Dans chaque niveau, on trouve des ennemis assez variés mais peu originaux. Sur l’île des pirates : des singes, des pirates, des crabes géants. Dans le monde du cirque : des clowns, jongleurs, fauves… La préhistoire vous fera affronter des bébêtes pleines de dents.
Dommage… 9/20
Ce jeu arrive à me faire culpabiliser, car je sens qu’il y a du potentiel derrière cette jouabilité affreuse.
Je ne conclurai donc pas en disant : « c’est injouable, chiant et franchement énervant très vite » mais par « ce jeu, prenant mais difficile d’accès, devrait plaire aux accros du pad et aux hardcore gamers, bonne chance à vous ».
Pour les accros du puzzle, ou ceux qui ont terminé Viewpoint avec les orteils, donc. Espérons qu’Hasbro continue à avoir de telles idées, tout en perfectionnant sa maîtrise des jeux vidéo.
Roger, je rends l’antenne.