Développé par Culture Brain, édité par Natsume.
Si Culture Brain ne devait être reconnu que sur un seul jeu, ce serait sans doute celui-ci, suite plus ou moins inavouable de la trilogie des Hiryu no Ken sur Famicom, qui ne méritait pas de rencontrer le succès qu’elle n’a de toute façon pas rencontré. Il y a également eu une version plus plus mieux bien cool de cet épisode N64, nommée S.D. Hiryu no Ken Dentetsu et sortie, comme vous vous en doutez, uniquement au Japon.
LÀ-HAUT SUR LA MONTAGNE (air connu)
En réalité, cet épisode reprend grosso-merdo le scénario du premier Hiryu no Ken sur NES. C’est l’histoire d’un gamin qui se nomme Ryuhi (quelle inventivité : inverser les syllabes comme ça, fallait y penser) et qui a été élevé par des moines néo-conservateurs et révisionnistes de l’Opus Dei… Ah non pardon. Par des moines bouddhistes au sommet d’une montagne sacrée. De fait, l’air pur, l’ascétisme et le manque de chaudasses pour vous distraire ont fait de vous un super combattant de la mort qui déchire sa maman, et vous décidez d’aller vous frotter à la crème des champions de ce qui se fait de mieux en matière d’élite du monde de la Terre, pour voir si vous êtes vraiment le plus mieux bien. Ah ben oui, un jeu NES à la base, je vous ai dit…
FORMULE DEUX EN UN
Flying Dragon, ce n’est pas un jeu de baston. Non, ce sont DEUX jeux de baston ! Deux beat ‘em up distincts qui ne se ressemblent pas, ne se jouent pas de la même manière et n’ont en commun que quelques personnages. Vous pouvez donc choisir entre le jeu SD, qui est le véritable mode histoire de Flying Dragon, et le VIRTUAL, qui est la version Tekken-like.
Commençons donc par le premier. Le jeu SD vous propose tout d’abord de jouer avec les paramètres pré-établis (Preset) ou en modifiant les options (Customize) : activer ou non les cancels (les mouvements permettant d’annuler un coup), les pas d’esquive sur le côté, la possibilité de frapper un adversaire KO debout, les combos automatiques, ou le choix de limiter ou non le nombre de coups dans un combo.
Ensuite, vous avez le choix entre sept options. Le mode Circuit est le principal mode solo, et vous demande d’affronter six participants afin de vérifier si vous êtes vraiment un champion d’arts martiaux. Le VS Mode permet à deux joueurs de s’affronter dans des duels libres. Le Tournament propose à maximum huit joueurs de se tataner pour gagner une coupe. Le Group Battle se joue à deux, en sélectionnant une équipe de quatre combattants chacun, et le Practice Mode est l’entraînement. Je reviendrai dans un instant sur le Treasure Box, les dernières options étant Control Set Up (modification des contrôles) et Options (difficulté, temps, nombre de rounds, turbo, auto-garde et réglages du son).
Mais parlons un peu des combats. Le jeu SD propose huit combattants, chacun en SD comme le nom l’indique. Les combats se déroulent en trente secondes et la victoire s’acquiert au meilleur des trois rounds. Si le circuit peut paraître un peu court (six combats, ça fait pas une grosse durée de vie), sachez que le but n’est pas là.
En effet, le but est ici de gagner des trésors, trésors que l’on pourra contempler ensuite à loisir dans le Treasure Box précédemment cité. Les trésors en question sont soit de nouvelles techniques, soit des équipements qui modifient vos statistiques. Il existe un très grand nombre de trésors, et on pourra en équiper deux de type attaque sur son perso. Un petit côté RPG pas désagréable.
Par la suite, la manière de jouer sépare Flying Dragon de ses condisciples. Vous disposez d’un bouton pour les coups de pieds (A), un pour les coups de poings (B), un pour les gardes ® et un pour les pas de côté (L ou Z). Les directions haute et droite du bouton C permettent d’utiliser les trésors. La direction basse déclenche une super attaque et la direction gauche un coup ultime appelé « SecretBuster ». Enfin, notez que l’on peut déplacer son personnage indifféremment à la croix ou au stick.
Le mode « Virtual » pour sa part, se veut bien plus adulte. Lui aussi propose d’abord un premier menu où l’on peut choisir entre 2D, 3D et Customize. Si ce dernier choix propose les mêmes options qu’en SD, la différence entre 2D et 3D est que dans le premier, on ne se déplace que sur un seul plan. Pour autant, les deux modes se jouent dans des décors en 3D, avec des persos tout de polygones vêtus.
Ensuite, nous avons encore huit options : Circuit, qui cette fois vous demande de vaincre neuf personnages, VS Mode (identique au SD), Tournament (idem), Group Match Mode (l’équivalent du Group Battle), Practice, Control Set Up et Option, plus le remplaçant du Treasure Box (puisqu’ici il n’y a pas de trésors à collecter), le Grade Recognition. C’est tout bêtement un classement de vos résultats, comme dans n’importe quel beat.
Il y a cette fois-ci encore huit personnages jouables, plus un boss à priori non-déblocable. Les combats sont « normaux » ici, il n’y a pas de trésors, uniquement des attaques spéciales genre boules de feu et autres joyeusetés.
AU-DESSUS DE LA MÊLÉE
Flying Dragon propose un scénario basique, certes, mais un univers et des personnages plutôt attachants. A côté de cela, il faut bien avouer que les graphismes ne sont pas ahurissants. Le mode SD est mignon et coloré mais les décors paraissent bien vides, et en mode normal ce sont cette fois-ci les personnages qui font tâche avec leurs gros polygones, au milieu des environnements très détaillés.
Les animations sont en tout cas très convaincantes, et les effets spéciaux lors des attaques ultimes sont bien réalisés, quoique très mal reproduits sur émulateurs selon le plug-in graphique choisi. Notez au passage que le jeu est très gourmand en mémoire lors du mode SD, alors que le mode normal est tout à fait fluide.
La partie sonore est également satisfaisante. Les thèmes musicaux sont entraînants mais pas inoubliables, les bruitages agréables, et ils ne prennent pas le pas sur la bande-son comme dans certains beats sur N64.
La réalisation est donc dans la moyenne correcte. Mais c’est surtout la jouabilité qui a été travaillée par les gars d’Imagineer. Maniabilité instinctive, prise en main immédiate (ouais c’est un peu pareil mais ça me permet de meubler), le jeu se joue en mode gros bourrin dans sa partie SD mais se montre bien plus technique en virtuel. Quoi qu’il en soit, l’originalité est de mise, et honnêtement elle paye.
Par contre le mode solo est vraiment très simple. Heureusement, c’est en multi que l’on passera le plus de temps, et donc que l’on s’amusera le plus. A partir de là la durée de vie, comme dans n’importe quel bon beat, est infinie, pour peu que vous ayez des potes intéressés par les jeux de baston simples d’accès.
Le plus gros défaut de Flying Dragon en fait, c’est surtout d’être sorti dans l’anonymat général, et d’avoir souffert d’un manque de publicité. Ce qui ne vous empêchera pas, à la lecture de mon plaidoyer, de vous y adonner, en bons moutons de Panurge que vous êtes. Je m’en fous, moi non plus je vous aime pas.