Développé par Imagineer Co., édité par Southpeak Interactive.
Y’a deux choses que j’aime bien dans la vie. Les crêpes au Nutella et les suites qui portent le même nom que l’épisode précédent. Hélas, Fighter Destiny 2 ne contient ni chocolat, ni noisettes. Qui plus est, il ne porte pas non plus le même nom que son aîné puisque l’apostrophe et le « s » disparaissent au profit d’un 2. Il n’empêche que le cadet de la famille Imagineer/Genki/Southpeak n’est pas si mauvais que ça.
PAS DE REPOS POUR LES GRAVES
Nos têtes de vainqueurs sont donc de retour pour, à nouveau, s’en mettre plein la gueule. Pour autant, il y a finalement assez peu de têtes connues. Enfin, des têtes si, mais des noms, non. Je m’explique : les trois quarts des persos du premier opus sont de retour, mais on changé de nom, et parfois de morphologie, mais jamais de comportement. Un dessin valant mieux qu’un long discours, on va travailler sur des exemples :
Ryuji, le clone de Ryu du premier épisode, est toujours là mais il s’appelle désormais Saeki. Idem pour Valerie qui est devenue Adriana et pour Ushi la vache qui se prénomme désormais Mou.
A côté de ça, il y a ceux qui non seulement changent de patronyme, mais aussi de style vestimentaire : Leon devient Federico, qui est plus dans un trip Rob Zombie, Tomahawk se change en Ziege, de toute évidence adepte d’une quelconque secte sado-masochiste, et Bob se transforme en D-Dog, qui est plus dans un trip para-militaire.
Pour d’autres personnages, la filiation est moins évidente. Boro, boss final du premier épisode, est devenue Kate et est nettement moins balèze, et Joker le perso abused change de sexe et devient la minable Cherry (minable parce que plus du tout abusée hein, je suis pas sexiste).
Enfin, pour certains rien n’a changé, et nous retrouverons donc le clown Pierre à qui on ne jettera pas la pierre, Abdul le Mongol, le ninja Ninja (je ne vous jette pas la pierre, Pierre (la deuxième fois c’est plus drôle il paraît)), la Chinoise Meiling et Master le vieux senseï, tels que nous les avions quittés.
Robert le robot d’entraînement a par contre disparu, mais en échange on gagne trois nouveaux persos : Fabien, big boss de cette itération (décidément les développeurs aiment bien les prénoms français), Samurai le samouraï (décidément ils n’ont par contre pas beaucoup d’imagination) en perso caché et Dixon le punk anglais.
N’EMPÊCHE, MELBA
Une nouvelle fois, les contrôles sont limités. Nous disposons d’un bouton dédié aux attaques hautes (B) et un aux attaques basses (A). La direction haute de la croix permet de sauter, la basse de s’accroupir. On peut également dédier, parmi les autres boutons, une touche pour les gardes et une pour les esquives.
Les combats dans les Fighter(’s) Destiny ne se jouent pas au nombre de rounds remportés, mais au nombre d’étoiles acquises. Une victoire rapporte de une à trois étoiles, selon la technique utilisée lors du combat et la manière de battre l’adversaire (aux points, par KO, par une choppe, par vidage de sa jauge de vie ou en le faisant tomber du ring) et il faut sept étoiles pour remporter le duel. Ce qui signifie que si vous jouez comme une pigne, il vous faudra sept rounds pour gagner un seul match.
Les combats se déroulent sur des sortes de podiums dont il est possible de tomber, comme nous l’avons vu, et sont chronométrés à trente secondes. Le tout se joue sur un axe fixe, dont il est néanmoins possible de se décaler par le jeu des esquives. Une fois la jauge de l’adversaire vidée, vous pouvez le laisser mourir ou continuer à le frapper pour le mettre KO (d’où la différence entre les deux, comme nous l’avons vu un peu plus haut), sachant qu’il peut se rétablir et donc récupérer un peu de vie si vous choisissez de ne pas l’achever.
Du côté des modes de jeu, il y a encore de quoi faire. Le mode de jeu principal en solo se nomme bêtement V.S. COM et vous impose de battre neuf combattants puis le boss.
Le mode Time Attack propose soit de battre les quatre personnages secrets le plus vite possible (Fastest), de survivre durant cent combats (Survival) ou d’affronter Mou (Rodeo). Le principe de ce dernier mode est toujours aussi débile, puisque vous devez rester sur le ring une minute sans tomber KO et sans battre Mou non plus !
Le mode Fighter’s Arena vous place sur une sorte de plateau à la Mario Party, et sur certaines cases il faudra participer à un combat, ce jusqu’à remporter la partie. Le Practice vous permet de vous entraîner, et enfin le mode deux joueurs, appelé V.S. Battle, vous laisse le choix entre affronter un ami normalement (Normal) ou en jouant vos coups spéciaux (Win or Lose), le gagnant remportant une attaque supplémentaire alors que le perdant en perd une.
DESTINY’S CHILD
Fighter Destiny 2 suit pas à pas les traces de son aîné. Nous nous retrouvons donc devant un jeu correctement réalisé (encore qu’en 2000 on pourrait s’attendre à nettement mieux) mais doté d’un charisme de loutre unijambiste.
Quoi qu’il en soit les graphismes sont clairs, très colorés mais encore très polygonaux. Les animations sont soignées, les mouvements très bien décomposés et les rares effets visuels plutôt jolis. La bande-son, enfin, est tout juste passable : elle accompagnera bien les combats mais s’oubliera tout de suite après avoir éteint la console.
Côté jouabilité, c’est plutôt pas mal. A condition d’aimer les jeux de baston à deux boutons (un classique sur Nintendo 64), Fighter Destiny 2 se montre agréable une fois la manette en main. Dociles, les combattants enchaînent les coups sans trop de problèmes.
L’ordinateur n’est pas très réactif, mais il a tendance à parer souvent et s’avèrera donc parfois un peu chiant à battre. Rien de dramatique néanmoins, et parvenir jusqu’à la fin du mode solo n’est pas beaucoup plus long que dans un autre beat. Cela dit, avec seize combattants et pas mal de modes de jeu, Fighter Destiny 2 devrait occuper sereinement quelques-unes de vos après-midi.
Imagineer n’a donc rien inventé, et s’est contenté d’appliquer bêtement chacune des notions qui font un bon beat. Pas un très bon beat, il aurait fallu des personnages plus originaux et un univers cohérent, mais le diptyque des Fighter’s Destiny est probablement ce qui se fait de mieux sur la console. Après, faut aimer les Tekken-like ; moi j’aime pas, mais je serais mesquin de saquer le jeu pour ça.