Aaaah… Doom ! Que voilà un jeu mythique ! Mieux qu’un hit, une légende, un concept (enfin une reprise de concept). Peu nombreux sont les jeux à pouvoir prétendre avoir donné un nom à un genre. Doom, lui, le peut.
Je teste donc Doom 64… Alors, à quoi s’attendre ? Parce que le 64 là, il cache bien des choses. C’est Doom ? Doom 2 ? Doom 3 (okay il était pas sorti, et on est sur N64 soyons sérieux), un Doom inédit ? Et puis bon, sur la console qui abritait déjà GoldenEye et Turok, voire Duke Nukem 64 (bien plus fun qu’un Doom), qu’attendre d’un Doom finalement ?
Je vous avoue avoir démarré ce test sous un jour méfiant.
Ça ressemble à du Doom…
Le scénario : vous avez cassé du démon sur Mars et même en Enfer, mais ces pourris sont maintenant sur Terre (et bien entendu, vous êtes le dernier espoir, tout ça).
Bref, prenez vos flingues, ça va chier.
Le jeu reprend à priori (c’est pas moi qui le dit) le moteur 3D de Doom 2 sorti sur PC en 94, qui, d’après mes souvenirs, ressemblait furieusement à celui du premier Doom.
Sauf que Doom 2, je connais bien. Je spoile : le jeu est bien plus beau que Doom 2.
Okay, le jeu reste identique dans le gameplay et dans le « style », à savoir que ça se joue comme les premiers Doom (on ne peut pas sauter, se pencher, ni regarder en haut ou en bas, les objets s’utilisent tous seuls). Graphiquement, on évolue dans un monde en 3D, mais les ennemis sont en 2D.
Cela dit, les sprites ennemis sont fins, très bien animés. Okay ça reste du « plat » mais c’est quand même assez beau.
Chose dommage : on perd énormément d’animations au niveau des armes (genre le fait de recharger le shotgun).
Bon point pour ce Doom 64, le jeu est extrêmement fluide et rapide. Normal vu le retard technologique du titre.
Bref, on l’a compris, ce jeu pourrait en fait s’appeler Doom, Doom II, Doom 1.5, ou n’importe quel titre, s’il n’était pas sorti sur N64, l’obligeant à suivre la mode et à adapter son nom. (Doom 64 ça pète non ?)
Mais l’intérêt de jouer à Doom c’est plus vraiment de s’en mettre plein la vue. Non Doom c’est une ambiance, un style, une oppression… Qu’en est-il de ce Doom ?
Ça sent comme Doom…
Ça fait un sacré moment que j’ai pas joué à Doom ou Doom II. Les niveaux de Doom 64 viennent-ils de là ? J’en sais trop rien, mais en tout cas c’est clair que j’avais une grosse impression de déjà vu en jouant à ce jeu. Je ne saluerai pas le manque d’inventivité du jeu à ce niveau-là.
L’ambiance du titre est… excellente, vraiment. C’est donc une réussite sur ce plan. On sursaute déjà, on stresse… Volets tirés, dans le noir, j’ai retrouvé quelques vieilles sensations que je croyais perdues.
Point exceptionnel : l’ambiance sonore. La censure n’est pas passée ! Les grognements des démons, les balles qui sifflent à nos têtes, une tête qui explose d’un coup de shotgun, et la tête copine de la précédente qu’on coupera avec une scie électrique… Foutrement jouissif ! En fait, c’est identique à Doom et Doom II (okay j’aurais dû commencer par là).
Ça a le goût de Doom…
On retrouve les medikits, les munitions, les vagues d’ennemis plus ou moins démoniaques… Tous les ennemis ont déjà été vus dans Doom 1 et 2 sur PC.
On trouve quand même quelques petits trucs qui me sont étrangers, ou qui ne me disent rien. On peut se promener tout en visualisant la carte (je voyais plutôt ça dans Duke Nukem moi). De même, on trouve quelques « énigmes » ridicules, genre clef rouge ouvre porte rouge, clef bleu ouvre porte bleue.
C’est quand même un morceau de Doom
Bon, faisons le bilan des bons points, et voyons les lacunes du titre.
En bon point, je vais le dire clairement : le mode solo de ce jeu est supérieur, à mes yeux, aux deux premiers épisodes PC. Non franchement, vu que j’ai détesté Doom 3, j’élis officiellement Doom 64 mon Doom préféré en solo.
Voyons les lacunes :
Le jeu est bon en solo. Qu’en est-il en multi ? Bah justement, y a pas de multijoueur.
Là par contre, ça la fout mal… Doom sans mode multijoueur ? Okay c’est pas non plus comme un Bomberman ou un Mario Kart en solo mais bon… dommage quoi. :/ Du coup, inutile de dire que la durée de vie en prend un coup. On ne s’amuse pas à finir Doom trente fois de suite. On le finit et on joue en multi, voilà tout. Et si on a pas de multijoueur, on le range.
Autre lacune : le système de sauvegarde archaïque, par mots de passe, permettant d’accéder aux niveaux. Le jeu n’a pas de mémoire interne, donc démerdez-vous pour noter ça quelque part.
Encore une autre lacune : c’est du Doom. Alors oui ça a des avantages, mais aussi des défauts, comme dit plus haut. Impossible de sauter, regarder en bas ou en haut… Sur la console de GoldenEye, où on trouve maintenant des jeux comme Turok 2 et 3 ou Perfect Dark, on a beau être tout nostalgique, c’est quand même bien dépassé.
La jouabilité est correcte, mais on ne peut pas jouer au stick, seulement à la croix.
Réalisation : 6/10
Alors les monstres en 2D c’est sûr que ça sent le sapin, mais Doom 64 est pourtant agréable à regarder et remarquablement animé.
Bande-son : 8/10
Un très bon point pour la bande-son de Doom 64. Les bruitages, la musique, tout vous met dans l’ambiance démoniaque du titre.
Jouabilité : 5/10
Laborieux au départ. En fait le jeu est surtout limité dans les déplacements.
Durée de vie : 5/10
Un gros blâme pour l’absence de mode deux joueurs qui plombe totalement la durée de vie du titre. Vous y jouerez une fois, l’apprécierez peut-être, puis le rangerez.
Conclusion : 11/20
Je répète ce que j’ai dit : ce Doom 64 (disons son mode solo) est mon préféré de tous ceux auxquels j’ai pu jouer jusqu’ici. Mais le concept même de Doom était déjà dépassé à l’époque de la sortie de cet épisode N64. Dans le genre Doom-like rétro, je préfère Duke Nukem 64, beaucoup moins oppressant, mais beaucoup plus fun. Et on peut y jouer en multijoueur, à celui-là. Enfin bon, ça reste 10 fois mieux qu’Hexen 64.