Dès qu’un jeu approche du statut de « référence du genre », il est indispensable de lui donner un ou plusieurs successeurs. C’est comme ça, ça ne se discute même pas. Et si Cruis’n USA avait fait quelque peu pâle figure dans sa version N64 sortie en 1996, le jeu d’arcade avait, lui, mis une solide claque à tous ses concurrents directs deux ans plus tôt. La même année, le second épisode de la série sortait en arcade et – c’est presque une tradition – la version N64 vit le jour deux ans plus tard. Comme son nom l’indique, les circuits ne seront cette fois plus circonscrits aux Etats-Unis et vous pourrez faire exploser le compteur de vitesse tout autour du monde, dans des endroits suffisamment évocateurs et exotiques pour satisfaire l’envie d’évasion virtuelle du conducteur du dimanche occidental ou japonais. Ces nouveaux circuits prennent place aux îles Hawaï, à New-York, au Mexique, en Australie, au Kenya, en Egypte, en Chine, au Japon, en Russie, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie et en France. Les deux circuits cachés à débloquer sont la Floride et la Lune, où la course se trouve considérablement compliquée par la gravité particulière de notre satellite.
Au niveau du choix des bolides, ces derniers sont toujours très clairement inspirés de véhicules qui existent dans la réalité, dissimulés sous des appellations bien clichés. Ils présentent en tout cas une variété plus conséquente que dans Cruis’n USA puisqu’on en dénombre cette fois une bonne dizaine, du bolide italien à la japonaise sportive en passant par le simili Humvee et le drôle de petit pick-up à trois roues. Une fois de plus, les différences techniques entre ces engins sont plus théoriques qu’autre chose. Les modes de jeu sont en faible nombre, comme dans la plupart des jeux d’arcade : pilotage manuel et automatique, mode Cruise, entraînement et championnat selon trois modes de difficulté.
Réalisation graphique :
Conséquence logique de l’esprit « international » de ces courses, les graphismes de Cruis’n World sont plus variés et plus colorés que ceux de Cruis’n USA, bien que la progression technique entre les deux jeux ne soit pas gigantesque. Cruis’n World est en tout cas nettement plus prolixe en petits détails sympathiques que son prédécesseur : le tunnel sous-marin à Hawai, où il sera possible d’admirer des bancs de requins-marteaux ou de tortues marines, les Mig qui décollent au dessus de l’étape russe, les animaux sauvages qui traversent la route en Australie ou au Kenya… autant de petits détails assez amusants lorsqu’on a envie de décoller un peu les yeux de la route. Evidemment, il ne faut pas chercher la moindre once de réalisme dans les paysages traversés, l’optique reste au plein-la-vue en toutes circonstances. Vous conduirez ainsi sur la Grande muraille de Chine ou à l’intérieur du tombeau de Toutankhamon, et l’étape française, en quelques minutes, vous permettra d’admirer la campagne bourguignonne, les champs de lavande provençaux, les châteaux de la Loire et l’essentiel des grands monuments parisiens… ! Le scrolling est parfaitement fluide et l’impression de vitesse est relativement correcte, bien qu’on puisse toujours critiquer l’absence définitive de réalisme en cas d’accrochage ou d’accident, et ce clipping assez inélégant dans la plupart des courses.
Jouabilité / difficulté
Une jouabilité arcade, ni plus ni moins : simple d’accès, efficace, hyper fun… mais un réalisme aux abonnés absents.
Son
A l’instar du premier épisode, les bruitages sont assez anecdotiques et la bande sonore se situe dans la même veine, si ce n’est que, variété des circuits oblige, elle est un peu plus variée : boogie-rock, electro vaguement orientale, mélodies arabisantes, euro-pop kitsch, … Il y en aura pour tous les goûts.
En bref :13,5/20
Sans être fondamentalement différent de Cruis’n USA, Cruis’n World s’avère beaucoup plus sympathique à l’usage. Si les circuits ne sont pas forcément plus nombreux, ils sont beaucoup plus éclectiques, les véhicules sont plus nombreux et un mode de jeu supplémentaire a été ajouté. La réalisation technique est un poil meilleure mais ce sont surtout les décors, plus exotiques, qui contribuent à la bonne impression générale de ce Cruis’n World. Une évolution plus qu’une révolution mais finalement, on s’amuse beaucoup – même si à long terme Cruis’n World est quand même très limité – et c’est le principal.