Chameleon Twist 2 est un jeu vidéo Nintendo 64 publié par Sunsoften 1998 .

  • 1998
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Chameleon Twist 2

0.5/5 — Nul !! par

Développé et édité par les mêmes que l’autre. Ça vous fera les pieds.

Quand on joue avec le feu, il faut s’attendre à se brûler. À trop bâcler ses jeux, Japan System Supply est retombé dans les limbes sitôt son deuxième opus terminé. Et pour cause : bien que plus alléchant, Chameleon Twist 2 est encore pire que le précédent. Explication de texte.

UNE FOIS C’EST PAS D’POT, DEUX FOIS C’EST PAS D’CERVEAU

Davy avait réussi à retourner chez lui. Il était content, il était peinard, il s’amusait même sur sa balancelle lorsque cet enfoiré de lapin blanc tombe d’on ne sait où, pile poil de l’autre côté de la balancelle. Effet de catapulte, Davy se retrouve projeté à pétaouchnok, plus précisément au royaume du ciel. Il va encore falloir traverser des endroits bigarrés pour revenir chez lui. Et après ça promis, c’est civet de lièvre au menu !

JE METS LA LANGUE DEVANT, JE MET LA LANGUE DERRIÈRE…

Tout comme son prédécesseur, Chameleon Twist est un jeu de plates-formes, et lui aussi comprend six niveaux, affreusement linéaires, qui se termineront tous par l’affrontement contre un boss. Ici encore, l’utilisation du Rumble Pack s’avèrera obligatoire.

Il n’y a plus qu’un seul mode de jeu, l’aventure solo. Disparu le multiplayer, disparu l’entraînement… Non, pas vraiment, il est possible d’accéder à trois niveaux d’entraînement en parlant à l’enc#%$ de lapin blanc au début de certains niveaux, et il est là encore possible de tenter de battre les records chronométrés. On peut toujours changer de personnage, et cela ne sert toujours qu’à choisir votre couleur préférée parmi quatre.

Le bouton A permet de sauter et de parler au lapin blanc, le bouton B de tirer la langue. C’est là encore votre seul moyen de défense, vous permettant à la fois d’avaler vos ennemis (après en avoir ingurgité quelques uns, vous pouvez les recracher façon mitraillette en rappuyant sur B) et de vous accrocher aux pylônes pour passer de plate-forme en plate-forme lorsqu’un saut ne suffit pas. Vous pouvez même tournoyer autour de ce pylône en appuyant à la fois sur A et une direction lorsque vous y êtes accroché.

Il est aussi possible de diriger la langue avec le stick (qui sert normalement à diriger le perso), pour éviter des obstacles par exemple, mais également de s’en servir comme d’une perche pour sauter plus haut, en utilisant la gâchette Z, gâchette qui sert en outre à ouvrir un parapluie pour planer après un saut. Les directions de C et la gâchette L permettent de diriger la caméra.

Il existe une nouvelle fois plusieurs items à récolter, comme les cœurs pour vous soigner ou les étoiles qui donnent divers bonus (invincibilité, possibilité de se déplacer plus vite, etc.), mais également les couronnes bien sûr. Cependant, ces dernières ne servent cette fois qu’à débloquer de nouveaux costumes. De simples déguisements sans aucune utilité.

DAVY CRAQUETTE

Le problème quand on fait une suite, c’est qu’on y met généralement moins d’énergie et de passion, chose pour laquelle les suites sont souvent inférieures à leurs aînées. C’est le cas ici, mais JSS a suffisamment caché la merde au chat pour que l’acheteur se fasse prendre à l’époque.

Comprenez par là que la réalisation, gros point noir du premier épisode, a été revue à la hausse. Nous ne sommes qu’un an après Chameleon Twist premier du nom, mais la partie graphique a évolué du tout au tout. Doté d’un nouveau moteur, Chameleon Twist se paye des graphismes rajeunis. Plus colorés, les décors paraissent moins vides que précédemment, et les ennemis font légèrement moins polygonaux tandis que le héros a été re-designé pour ressembler enfin à un caméléon (pour donner un ordre d’idées, la différence entre les deux épisodes est à peu près la même qu’entre Spyro 1 et 2).

Les animations sont également un peu plus fluides, la vitesse de déplacement du caméléon étant enfin devenue normale. Par contre, aucun effort n’a été consenti concernant la bande-son, et l’on se retrouve avec les mêmes musiques d’ascenseurs insupportables que dans le premier Chameleon Twist.

Quoi qu’il en soit tout ceci s’avère plus sexy que précédemment. Et c’est bien là le problème, puisque l’acheteur potentiel a dû se faire avoir par cet aspect visuel charmeur (enfin, moins repoussant). Derrière cet arbre, une forêt de défauts plus ou moins bien cachée.

Tout d’abord la jouabilité, qui n’était déjà pas un modèle de vertu, se complexifie encore un peu plus. Les « sauts à la perche » et les balancements sur les pylônes sont ainsi bien plus difficiles à réaliser, allez comprendre pourquoi, et le coup du parapluie (Z en cours de saut) est extrêmement malvenu puisqu’en général il se situe jute derrière un saut à la perche (Z puis A). Cet enchaînement de boutons en particulier (Z, A, Z, sans oublier de diriger le héros) est franchement lourdingue, et il est utilisé très souvent. À ces problèmes de maniabilité s’ajoute une grande imprécision dans les attaques, du fait d’angles de caméra illogiques et gênants. L’appréciation de la 3D est grandement faussée lorsqu’il faut composer avec une vue de trois quarts, et c’est l’un des principaux problèmes du jeu.

D’autant que la difficulté est très mal dosée : le premier niveau va vous faire perdre des pelletées entières de vies lors de sauts à l’aveuglette, alors que les trois suivants sont d’une simplicité enfantine. Puis rebelotte pour les deux derniers, qui sont à s’arracher les cheveux.

Frustré, le joueur pourra l’être aussi en constatant que le jeu a été bâclé. Il n’y a toujours que six niveaux, mais plus de secrets dignes d’intérêt ni aucune rejouabilité du fait de la suppression du multijoueur, un comble lorsqu’on sait que c’était le seul mode intéressant du premier épisode.

Dès lors notre intérêt s’effrite, comme dirait Angus, et notre patience s’émousse, comme dirait Mickey. Chameleon Twist 2 ne fera qu’une simple visite de courtoisie sur votre disque dur, avant de disparaître la langue entre les jambes.

Chameleon Twist 2