Bomberman 64 est un jeu vidéo Nintendo 64 publié par Hudson Soften 2001 .

  • 2001
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Bomberman 64

4/5 — Exceptionnel ! par

Contrairement à ce que l’on pense, il n’y a pas eu trois mais quatre Bomberman sur Nintendo 64. Mais il faut dire que deux d’entre eux portent le même nom… Enfin non, pas vraiment : Bomberman 64 et Bomberman 64 : The Second Attack sont connus au Japon en tant que Baku Bomberman 1 et 2. Enfin bref, le vrai Bomberman 64, qui n’est sorti qu’au Japon, signe le retour de la série à ses fondamentaux, après deux épisodes en 3D mal reçus et un Bomberman Hero, lui aussi en 3D mais bien mieux réalisé, toujours pas pleinement convaincant.

LOST IN TRANSLATION

Certains surnomment cet épisode Arcade Edition. Pourquoi ? Je ne sais pas. En tout cas, étant donné qu’il n’est sorti qu’au Japon, je ne sais pas vraiment de quoi il parle. Mais à vrai dire, peu importe, parce qu’il n’y a pas de scénario à proprement parler. Bomberman 64 propose trois modes de jeu principaux : le solo traditionnel, le multijoueur tout aussi classique, et un mode Luna Park. C’est là que ne pas comprendre la langue peut vous faire défaut. En effet, votre avatar se retrouve dans un parc d’attractions où il croisera de nombreux autres Bombermen avec qui il pourra discuter. Il aura aussi l’occasion, et c’est là tout l’intérêt de ce mode, de participer à divers mini-jeux. Par exemple, il est possible de jouer à un clone de Dr. Mario, célèbre jeu de réflexion où il s’agit de faire pivoter et d’arranger ensemble des blocs de trois pièces (ici des têtes de Bombermen) de différentes couleurs, afin de former des groupes d’une même teinte. Il y a également un simili-Breakthru, où vous devez détruire un mur de briques (là encore des têtes de Bombermen, en vérité) en supprimant celles d’une même couleur accolées au moins par deux ; ou encore un jeu où vous devez diriger une fusée à travers moult pièges, afin de collecter… oui, bingo : des têtes de Bombermen.

RETOUR AUX SOURCES

Pour le reste, Bomberman 64 reste le jeu de stratégie que l’on connaît. Dans des arènes vues de dessus, vous circulez au milieu d’obstacles destructibles ou non et posez des bombes qui, ô joie, explosent de nouveau en croix. Parce que, ô joie, Bomberman 64 signe le retour à la 2D dans la série. Donc les bombes explosent verticalement et horizontalement, et ont une portée limitée. Si elles touchent un personnage, c’est la mort assurée. Si elles touchent un obstacle destructible, elles le pulvérisent.

À cela s’ajoute un grand nombre d’items à ramasser - ils sont cachés en dessous des éléments destructibles du décor - qui vont améliorer vos capacités : augmenter la puissance de vos bombes ou le nombre que vous pouvez poser à la fois, accroître la vitesse de vos déplacements… Il existe également d’autres types de bombes, comme par exemple la bombe télécommandée, qui n’explose que lorsque vous appuyez sur le bouton adéquat. En multijoueur, vous pouvez vous défier jusqu’à quatre participants, et les bonus sont acquis par celui qui les ramasse le plus vite. Les parties virent donc rapidement à la course à l’armement, mais gare ! Vous pouvez aussi succomber sous vos propres explosifs.

Dans le mode solo, vous devez traverser dix niveaux avant d’affronter un boss. Ceci dit, dans chaque niveau il y a deux portes de sortie, ce qui donne au final une centaine de stages et dix boss différents. Avant de défier le boss, vous devrez vaincre des monstres qui, certes, ne peuvent pas poser de bombes, mais qui ont des capacités distinctes. Ainsi, si les premiers se contentent de faire des allers-retours dans les portions de décor libres de tout obstacle, les créatures les plus évoluées peuvent vous poursuivre, traverser les murs, avaler vos bombes avant qu’elles n’explosent, ou encore survivre à plusieurs explosions d’affilée.

IL FAUT DE TOUT POUR FAIRE UN MONDE

Alors que les précédents Bomberman sur Nintendo 64 proposaient un mode aventure étoffé (voire même se concentraient exclusivement dessus, comme c’est le cas pour Bomberman Hero), ce dernier opus va à contre-courant et revient aux fondamentaux de la saga. Du fun à l’état pur, et que ceux qui recherchent un jeu d’aventure aillent voir ailleurs.

En terme de réalisation, c’est aussi un retour en arrière. Bomberman 64 repasse en deux dimensions, pour le plus grand plaisir de ceux qui ne supportaient pas les affreux polygones et les bombes qui explosaient en bulles. Alors, bien sûr, on ne peut pas dire que ce titre exploite vraiment les capacités de la console, loin s’en faut, mais l’ensemble et coloré et guilleret comme on l’apprécie, et la série n’a de toute façon jamais été renommée pour sa réalisation mirifique : ce serait comme reprocher à Tetris ou à Worms de ne pas être en full HD.

Car le principal attrait de la saga provient de son principe de jeu, à la fois simple et capable de retenir le joueur des heures et des heures derrière son écran. Et de ce côté-là, aucun problème : entre les traditionnelles parties en multijoueur et les petits jeux sympathiques du Luna Park, cette dernière incursion de nos terroristes favoris sur Nintendo 64 nous en donne pour notre argent. Et si le solo n’a qu’une durée de vie de dix minutes, sa replay value est également garantie.

Au final, cette itération n’apporte rien de révolutionnaire, bien au contraire. Elle s’ancre dans la tradition du plaisir immédiat à laquelle nous a habitués la dynastie des Bomberman, et il est finalement bien dommage que seul cet épisode n’ait pas vu le jour en occident, la faute à une sortie tardive dans l’archipel, alors que les deux Baku Bomberman, pourtant très dispensables, ont eu droit à une localisation. Y’a pas d’justice, hein.

Bomberman 64