Appelé « Blast Dozer » au Japon.
Développé par Rareware, édité par Nintendo en Europe le 22 décembre 1997.
Eh bien, ça faisait bien longtemps qu’un jeu ne m’avait plus scotché comme celui-ci.
Blast Corps, comme son doux nom le laisse présager, est un jeu de démolition. Un véhicule transportant deux missiles nucléaires défectueux vers un site de démantèlement a quelques ennuis : les missiles en question se sont mis à fuir. Du coup, le convoi se verrouille automatiquement sur l’itinéraire le plus direct pour atteindre sa destination le plus tôt possible.
C’est plutôt rassurant : les machines sont, malgré toute la technologie qu’elles renferment, plus connes que nous humains (ce qui est un certain exploit). En effet, quand je dis ‘itinéraire le plus direct’, je veux dire exactement ça. Ce crétin de camion, qui doit posséder un ou deux gênes de lemming, va désormais droit devant lui sans se soucier de la présence sur son itinéraire de bâtiments, trous et autres obstacles pittoresques. Au moindre impact, c’est la catastrophe nucléaire, plein de gens vont mourir, ce sera l’hiver nucléaire, mais le pire : vous vous retrouverez au chômage !
Pour éviter ce scénario fort peu réjouissant, vous allez devoir faire preuve de célérité, d’ingéniosité et de débrouillardise pour tracer au convoi un chemin bien déblayé à travers de nombreux niveaux.
Mise en jambes
Vous commencez avec une représentation de la Terre et un seul niveau sélectionable. Lorsque vous l’aurez complété, des chemins apparaîtront qui rendront de nouveau niveaux disponibles.
On distingue deux types de niveaux : les ‘carrier levels’ dans lesquels vous devez assurer au transport un chemin dégagé à travers le niveau, et les ‘time trials levels’, niveaux bonus dans lesquels vous devez réaliser une action dans un laps de temps imparti (effectuer quatre tours d’un ‘circuit’ avec beaucoup de hors-piste, tout casser, etc.). Ces niveaux permettent de se familiariser avec les différents engins à votre disposition.
Les carrier levels nécessitent que vous réalisiez plusieurs actions avant d’être complètement terminés :
1. L’objectif principal est bien sûr de nettoyer le parcours du transport de tout obstacle. Les buildings à éliminer sont désignés par des flèches jaunes qui deviennent rouges au fur et à mesure de l’approche du convoi tandis qu’une petite fenêtre en bas de l’écran vous montre un(e) de vos équipiers(ères) en train de s’arracher les cheveux en même temps. Certains bâtiments retiennent prisonniers des citoyens malchanceux qui s’égaillent joyeusement lorsque vous bousillez le building ad hoc.
2. Une fois cela fait, il faut revenir dans le niveau – sans plus de convoi à escorter – et remplir trois objectifs : démolir 100 % des bâtiments, secourir 100 % des citoyens et activer 100 % des RDU (Radiation Dispersal Units, des sortes de balises qui s’allument automatiquement lorsque vous passez à côté). En plus de cela, certains niveaux possèdent des systèmes de communication qui, une fois activés, ouvrent l’accès à plus de niveaux. Certains sont difficiles à dénicher.
Notons enfin qu’il y a six scientifiques disséminés dans le jeu, et qu’il faut bien sûr tenter de les trouver tous.
The demolition team
On dispose de huit véhicules démolisseurs différents, chacun possédant des caractéristiques propres. Voici leur liste et leur description :
Ramdozer : ce bulldozer est le véhicule avec lequel vous commencez la partie. Il est le plus facile à maîtriser. En gros, vous foncez dans tout ce qui ne bouge pas avec, et explosez les bâtiments. Jouissif.
Backlash : en voilà un qui demande de la patience avant d’être maîtrisé. Il s’agit d’un camion dont l’arrière est renforcé, de sorte qu’il faut lui faire effectuer des dérapages contrôlés afin de toucher les buildings avec l’arrière. Ca a l’air facile quand on le lit, mais détrompez-vous, ça ne l’est pas du tout en situation !
Skyfall : son nom est parlant, Skyfall est un petit buggy équipé de turbos. Son mode d’attaque consiste à prendre de la hauteur par rapport à sa cible, puis de se propulser de manière à atterrir sur la cible en chute libre.
Thunderfist : ce poing du tonnerre est un robot manchot. Il ne possède en effet qu’un seul bras, mais cela ne l’empêche nullement de bousiller les constructions en s’avançant vers elles puis en effectuant une roulade qui l’envoie s’écraser dessus telle une boule sur les quilles.
Cyclone Suit : robot plus petit qui effectue des cabrioles, un peu comme s’il faisait la roue.
J-Bomb : troisième robot, de taille intermédiaire entre les deux précédents, et qui bénéficie de la présence d’un jet pack lui permettant de s’élever dans les airs, de survoler les bâtiments, puis de se laisser choir dessus et de tout réduire en gravats. Jouissif itou !
Ballista : il s’agit d’une moto améliorée et équipée de deux missiles qui lui servent à tout détruire autour d’elle. Attention toutefois car les munitions sont limitées, et il faut s’emparer des boîtes ad hoc dispersées dans le niveau.
Sideswipe : encore un qui demande du temps et de la concentration. Il se présente sous l’apparence d’un camion articulé dont la partie arrière est équipée de deux béliers latéraux qui lui servent à donner de grands coups dans les bâtiments qu’il longe. Souvent il peut en détruire deux en même temps (un de chaque côté).
Outre ces casseurs, vous serez amené à manœuvrer des trains, péniches, et autres voitures ou grues. En effet certains obstacles rencontrés seront des voies ferrées présentant un trou, lequel sera comblé en avançant le train jusque là. Les grues vous permettront, par exemple, de charger du TNT (ces charges sont uniquement manœuvrables avec Ramdozer, mais ne mettent guère de temps à exploser une fois dérangées) ou pour faire passer un véhicule au-dessus d’un obstacle comme un cours d’eau.
Il est nécessaire pour compléter certains niveaux de changer de véhicule en fonction des situations rencontrées, ce qui ajoute de l’intérêt au jeu et diversifie l’action.
Réalisation technique
Les graphismes sont beaux mais flous ; les véhicules sont très bien animés, parfaitement manœuvrables (en tenant compte de leurs spécificités propres et du temps d’adaptation, en particulier pour Backlash et Sideswipe). Par contre il est pénible de modifier l’angle de la caméra lorsqu’on est pris dans l’action en même temps. Un bémol de ce point de vue.
Les couleurs sont nombreuses, bien choisies, et donnent un visuel agréable. Les explosions sont bien rendues, avec la poussière de gravats qui masque la vue pendant quelques secondes.
Les musiques sont dans un registre action, rythmées et parfois frénétiques. On n’a pas franchement le temps d’y prêter attention dans les niveaux carrier, plus par après, quand on n’a pas d’épée de Damoclès au-dessus de la tête. Elles sont bien faites et correspondent bien à l’occasion.
Les effets sonores sont excellents : tirs, collisions, explosions, le ‘No ! No !’ éructé par notre personnage lorsqu’on veut le faire quitter son véhicule alors qu’il n’en a pas envie, c’est de très bonne facture. Je vous conseille de monter le volume et tant pis pour les voisins.
En bref
Blast Corps est un excellent défouloir. Il est bien entendu que certains niveaux demandent de la réflexion quant à la meilleure tactique à mettre en œuvre, mais on n’a pas énormément de choix quand même. C’est avant tout bien bourrin, quel plaisir de jouer au démolisseur. Hélas, le positionnement des caméras est franchement irritant par moments.
Verdict : 8/10