Celui-là, je l’ai vu venir de loin. Pas autant qu’un Superman 64, vu que je l’ai découvert très récemment, mais bon, il est des jeux dont on connaît quasiment la qualité juste en voyant la boîte.
Ce Batman est de ces jeux-là. On dirait un jeu Titus ; ça a la couleur, l’odeur d’un jeu Titus, et pourtant c’est Ubisoft qui s’y colle.
Et encore une licence gâchée
Ce Batman n’est tiré d’aucun film, mais a priori d’une série de dessins animés sortie à la fin des années 90 sur… Batman. A priori, si j’en crois ce que j’en ai lu, exit Bruce Wayne, bienvenue à Terry.
En effet, nous sommes au milieu du XXIème siècle. Bruce est un vieillard totalement dépassé par la vague de crime qui sévit sur Gotham, et le jeune Terry va endosser le rôle du chevalier noir (je regarde trop de films, moi) pour faire enfin disparaître les vilains dirigés par le Joker. D’ailleurs, il est vivant et jeune lui, contrairement à Bruce. Bon qu’importe, j’crois que se soucier de crédibilité est trop demander pour ce jeu.
Beat ‘em all ?
Ouais, comme pas mal de Batman, ce jeu se présente comme un beat ‘em all. Enfin, comme celui que j’ai déjà testé en tout cas (Batman Forever sur Megadrive), qui était presque élaboré face à celui-ci.
Ne nous plaignons pas, le genre est peu répandu sur N64, attendons de voir, donc.
Le jeu se présente comme un Street of Rage ou un Final Fight, à savoir qu’on se déplace latéralement sur plusieurs plans. Malgré les graphismes en 3D, ça se joue comme les jeux du genre sur 8 et 16 bits.
Vous incarnez Batman donc, et devez cogner du méchant à travers 4 (!!!) niveaux disposant chacun d’un boss ridicule. A la fin du dernier : le Joker himself. Les ennemis rencontrés sont tous stupides et ridiculement faciles à battre.
Niveau originalité, signalons la possibilité d’enfiler plusieurs costumes (puissance, défense et agilité).
Des décennies de retard
Je ne parle pas du retard du jeu lui-même (qui a dû être développé en deux semaines) mais de son contenu.
Citons les défauts grossiers.
1 : La réalisation est à gerber. L’un des jeux les plus laids de la N64. Même sur Mega CD ce serait moche.
2 : La panoplie de mouvements de Batman est ridicule : poings, pieds, garde, saut, quelques gadgets. Impossible de faire des projections.
3 : Une IA incroyable. J’veux dire, les ennemis attaquent un par un, regardant leurs potes se faire laminer. Je me suis amusé à rester en garde quelques minutes, le môchant s’est contenté de me balancer 300 fois le même coup inefficace.
4 : Une durée de vie ridicule. 4 niveaux, de quoi faire passer Golden Axe pour un jeu épique et extrêmement long. De plus, aucun système de sauvegarde. Un système d’un autre âge.
5 : Cela aurait été moins grave si on avait eu droit à un peu de variété. mais les 4 niveaux sont presque identiques, que ce soit par le décor ou les types d’ennemis.
6 : la jouabilité est affreuse. Réussir à changer de costume en cours de mission tient de la chance. C’pas faute d’avoir un jeu complexe, vu la pauvreté des actions disponibles.
7 : Pas de mode deux joueurs, chose pourtant récurrente des beat ‘em all. Même les pires en disposent, vu que c’est toujours plus marrant de castagner à deux. Ça n’aurait pas sauvé le jeu, mais ça ne l’aurait certainement pas empiré.
8 : La musique est répétitive. Les bruitages sont non seulement mauvais, mais décalés par rapport à l’action (je colle un pain, et j’ai le « paf » une demi-seconde plus tard).
Comme vous le voyez, ça donne envie.
Une immense daube
Non mais franchement, où sont les points positifs ? J’ai dit que ce jeu semblait dater d’un autre âge, mais ça serait trop gentil. Un Golden Axe II sur Genesis est certes plus simple graphiquement, mais plus accrocheur, et bien plus développé, plus profond (oui je sais : lol). C’est insultant pour les vieux beat ‘em all ; eux étaient funs, pour la plupart.
Le fun… voilà ce qui manque dans ce titre, la faute à tout le reste. Un beat ‘em all chiant, c’est aussi stupide qu’une équipe de foot sans ballon, ou qu’un agent d’assurance sur le Titanic.
Jour de bonté : 1/10
Ce jeu est comme les Zelda CDI : il faut se dire qu’il n’a jamais existé, c’est moins douloureux.