Ys : The Vanished Omens est un jeu vidéo NES publié par Victoren 1988 .

  • 1988
  • Aventure

Test du jeu vidéo Ys : The Vanished Omens

3/5 — Très bien par

Développé par Nihon Falcom, édité par Victor Musical Industries

Dans le genre survivor, on a trouvé mieux que Jean-Pierre « L’idole des vieilles » François. Parce que si l’ancienne non-star des Verts a connu une carrière équivalente aux pires des staracadémyciens, Ys pour sa part, existe encore de nos jours alors qu’il a commencé comme un simple clone de Zelda.

L’ADOL DES JEUNES

Vous êtes Adol Christian. Ne me remerciez pas, c’est pas moi qui ai choisi. En plus de ce nom aussi ridicule que, mettons, celui des trois quarts des héros de jeux vidéo, vous êtes roux. Dieu sait donc si c’est difficile d’emballer, du coup vous vivez seul et, plutôt que d’occuper vos après-midi à vous fatiguer le poignet pour rien, vous êtes devenu expert en escrime.

Mais la solitude vous pèse quand même, alors vous vous rendez chez la Elizabeth « Prends-moi grand fou » Tessier du coin pour savoir quand arrivera l’amour et si vous allez gagner au loto. Au lieu de ça, la gueuse vous annonce tout net que vous devez vous lancer à la recherche des six grimoires d’Ys, une contrée légendaire mystérieusement disparue. Pas de doute, les bouquins sont bien de là puisqu’ils ont aussi disparu, volés qu’ils ont été par l’affreux Dark Fact. Vous partez donc à l’aventure avec juste le zguègue et le couteau. Encore que dans votre cas seul le deuxième va s’avérer utile. Ah ben eh ! Fallait pas être rouquin après tout.

TAILLAUD !

Ys est un jeu d’aventure, à la limite un action-RPG si ça peut vous faire plaisir, vu de trois quarts haut comme la plupart des premiers Zelda. Il s’agit donc de mener une quête à travers toute la contrée, jusqu’à vous retrouver nez-à-nez avec l’infâme Dark Fact. Avant cela, il vous faudra comme d’habitude récupérer des objets aussi utiles que la Sainte Tasse à Café Amoniaquée de la Déesse Christine Bravo ou le Baril de Lessive qui Lave plus Blanc que Blanc, bref tout un tas d’artefacts que l’on ne trouve qu’au fin fond de donjons putrides et vérolés, gardés par des créatures aussi gigantesques qu’abruties.

Comme de bien entendu, le charclage intensif de mobs sera votre pain quotidien, et chaque ennemi vaincu vous rapportera des points d’expérience et de l’argent. Les premiers se cumulent et, lorsque vous en avez suffisamment, vous grimpez de niveau ce qui, je me répète, n’a pas la même signification que dans la vie réelle : ici cela veut dire que vous gagnez en puissance et en défense, et que votre nombre de HP (l’équivalent de la jauge de vie pour les moins rôlistes d’entre vous) augmente.

Le second (j’en suis à l’argent là, relisez le paragraphe du dessus si vous vous êtes perdus en chemin) se cumule aussi, et vous pourrez le dépenser dans les magasins prévus à cet effet. Vous pourrez ainsi acheter de meilleurs tranchoirs, des armures et des boucliers.

Pour le reste il y a Eurocard Mastercard qui ne sert absolument à rien. Je reprends. Pour le reste donc, ce sera à vous de fouiller les coffres disséminés çà et là par un quelconque esprit farceur, ou bien de résoudre des mini-quêtes pour obtenir l’objet de vos rêves les plus moites. Point ici question d’une quelconque poupée gonflable, même si vous êtes roux je le rappelle, mais bien de divers anneaux aux effets variés (ralentissement du temps, soin, etc.), des objets de soin et des six livres que vous êtes partis chercher au péril de votre vie.

Pour ce qui est de la manière de jouer, c’est simple : le bouton A permet de parler aux gens ou de lire un panneau, le bouton B d’utiliser un objet de votre inventaire. Ledit inventaire s’appelle au moyen du bouton Select alors que Start met le jeu en pause.

Tout cela ne nous dit pas comment nous allons massacrer les bêbêtes adverses, je vois qu’il y’en a qui suivent. Et pour cause ! Il n’y a tout simplement pas de bouton d’attaque : pour vaincre un ennemi, il suffit de lui foncer dessus ! Un peu primaire je vous l’accorde, mais une ou deux subtilités viennent corser l’affaire. Tout d’abord vous avez de bien meilleures chances de vaincre vos ennemis si vous les attaquez comme un Anglais, c’est-à-dire en traître, par derrière. Ensuite face à certains ennemis, il faut un certain niveau pour les blesser, sans quoi vous ne ferez que les pousser. Enfin, inutile de vous préciser que si vous foncez sur un ennemi sans être armé d’une épée, ça revient au même que si vous étiez un lemming au bord d’une falaise.

Comme vous vous en doutez, cette méthode primitive ne vous laissera pas indemne. Quand bien même vous vous débarrassez de votre adversaire, vous avez de bonnes chances d’y laisser des plumes. Aussi, il est fortement conseillé si vous n’avez plus beaucoup de vie de vous caser dans un coin sans bouger, ce qui aura pour effet de faire, lentement mais sûrement, remonter vos HP. Cela dit cette méthode ne fonctionne pas partout. Pensez aussi à sauvegarder souvent.

ET LES TACHES S’EVANOUISSENT

C’est un fait, Ys n’a pas inventé la poudre. Le scénario par exemple, est si simpliste que même Alexandra Rosenfeld pourrait le comprendre si elle savait lire, et comparé à l’elfe de Big N Adol manque franchement de charisme (sans compter qu’il est roux).

Visuellement on n’est pas non plus dans la prouesse technique. Les décors cubiques se ressemblent tous affreusement, les couleurs saturent à bloc et les sprites sont tout petits et informes. Bref, le jeu ne casse pas trois pattes à Mireille Mathieu, d’autant que les animations sont réduites à leur plus simple expression et que l’écran clignote de partout. La bande-son est également insupportable pour faire bonne mesure (n’applaudissez pas, ça m’encourage).

Bref, techniquement Ys fait le poids avec le premier Zelda, mais ne correspondra qu’aux exigences des moins difficiles d’entre nous. Et il ne faudra pas non plus être trop regardant sur le gameplay, parce que si la prise en main est aisée, le bourrinisme primaire qu’implique le fait de foncer sur l’adversaire entraîne rapidement la lassitude.

Le jeu est difficile mais pas bien long, l’intégralité de l’aventure ne vous retiendra pas plus de trois ou quatre heures pour les plus patients.

Je suis particulièrement indulgent envers ce jeu parce qu’il est le premier d’une saga restée dans l’ombre alors que ce n’était pas forcément mérité. Mais en toute franchise le joueur lambda passera sans doute à côté vu le peu de charme que développe ce premier Ys. A tout prendre et s’il ne devait en rester qu’un sur NES, ce serait le suivant.

Ys : The Vanished Omens